Architecture remarquable

Luxe et authenticité pour un intérieur empreint d’atemporalité

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Par Sipane Hoh, le 20 septembre 2024.
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© Stephan Julliard

Spécialisée dans la création de résidences privées, d’hôtels, de boutiques de luxe et de scénographies d’exposition, l’architecte et designer Sophie Dries a apporté sa griffe à la rénovation de l’appartement d’un jeune collectionneur parisien. Entre élégance et grâce, les divers espaces révèlent l’indéniable talent de l’architecte.

Dans le but de mettre en valeur la collection d’art de son jeune propriétaire, l’architecte HMNOP et designer Sophie Dries a rénové, à Paris, un logement haussmannien aux tons doux et traits épurés. L’ensemble de 90 m², qui résulte de la réunion de deux appartements occupant le dernier étage d’un immeuble, se compose d’un grand salon, une cuisine, une galerie, un petit salon, une grande suite ainsi qu’une autre consacrée aux invités. L’intérieur a été complètement remanié, chaque espace entièrement repensé, les portes superflues ont été supprimées et les accès et circulations simplifiés. Tout a été pensé pour fluidifier la circulation et composer un lieu parsemé d’une multitude de créations, à la fois confortable et singulier. Un univers riche de design vintage scandinave et contemporain, qui met en valeur la collection du jeune propriétaire et sa passion de l’art contemporain mais aussi les artistes qu’il connait souvent personnellement. Soulignons que le peintre scandinave Vilhelm Hammershøi constitue l’inspiration principale de cet intérieur où le camaïeu de gris se décline des diverses intonations jusqu’aux agencements sur mesure en passant par les nuances du parquet teinté dans la masse. Qu’il est bon de découvrir un monde où les œuvres d’art croisent des matières comme le lin, le tapis en laine, les luminaires en céramique, le plâtre des moulures ainsi que la cheminée en marbre. De même, certaines pièces dessinées par Sophies Dries comme la table et les céramiques viennent compléter le mobilier de Hans Olsen, Verner Panton, les vases d’Ettore Sottsass, celles de Julien Barrault, ou le tapis circulaire (édition Annie Pate). Il s’agit, comme pour chacune des réalisations de l’architecte, d’espaces créés à l’image de ses occupants.

Un univers tout en contraste.

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    Sophie Dries

    50, rue de Bourgogne

    75007 Paris

    Tél. : +33 9 54 84 02 34

    www.sophiedries.com

    Sophie Dries Architect

    Corso Garibaldi, 46

    20121 Milano

    Tél. : +39 349 519 41 55

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Novaxia a du… Flow

    Par Nat Lecuppre, le 26 mai 2025
    Novaxia, acteur du recyclage urbain, a pour cœur de métier de métamorphoser un bâtiment vide en logements, hôtels, résidences étudiantes, programmations mixtes… Le leader de l’ immobilier durable, a fait appel à l’agence Atelier Flow pour la réalisation de son nouveau siège social situé dans le 15e arrondissement de Paris. Station45. L’adresse du 45, rue Saint-Charles, est un lieu chargé d’histoire avec une architecture atypique. Dans les années 1950, ce fut un garage (Garage Monroy), qui devint dans les années 1970 une station-service et un concessionnaire Volvo-Fiat. En 1990, le site se transforme en data center avant de rester vacant jusqu’en 2022, où Novaxia décide d’en faire son siège social et le nomme Station45 en hommage à son histoire. Pour ses nouveaux locaux, Novaxia s’étend sur 2 000 m2 répartis sur 3 niveaux constituant le socle d’une tour d’habitation de 14 étages. Un bâtiment à l’architecture singulière. Le défi pour Atelier Flow était de transformer les lieux en un espace de travail adapté aux nouveaux modes de vie et de les rendre conviviaux et harmonieux. Les demandes de leur client étaient d’imaginer un lieu unique avec des espaces identitaires en phase avec la culture d’entreprise et ses valeurs. Il fallait concevoir un lieu ouvert au public au rez-de-chaussée pour inventer un écosystème. Au vu de la configuration atypique sur plusieurs niveaux et des demi-niveaux issus du parking, les architectes ont dû jouer d’ingéniosité et de savoir-faire. Atelier Flow a mis l’accent sur la fluidité des circulations, travaillé le zoning et façonné une identité forte à Novaxia en conjuguant de l’existant récupéré et du sur-mesure. Ainsi les valeurs de l’entreprise seraient mises en exergue. Les enjeux. Il s’agissait de concevoir la plus belle vitrine du savoir-faire de leur client, valoriser ce patrimoine immobilier avec des notes d’engagements de recyclage urbain, ADN de Novaxia. Atelier Flow a collaboré avec l’agence Renaissance pour la restructuration lourde du bâtiment. Ainsi le lieu a pu être conçu à quatre mains en amont afin qu’il devienne un havre de paix où il fait bon vivre et travailler. Un accent est mis sur les flux, les interconnexions intérieur-extérieur et la luminosité. Il fallait amener de la lumière au centre des plateaux de 45 m de profondeur. Un immense escalier créé sur mesure mène à la place centrale du premier étage. Cette place centrale sous verrière est le cœur du bâtiment. Elle donne accès aux gradins et sert de hub pour accéder aux différents espaces de l’immeuble. Un patio paysagé donne, quant à lui, accès aux salles de réunion du rez-de-chaussée et à la terrasse par un escalier extérieur. Un espace hybride et ouvert sur la ville. Le site est un lieu d’expérimentation qui intensifie les usages. Novaxia souhaitait avec celui-ci répondre aux manquements actuels, à savoir encourager le partage, la solidarité, réduire les bureaux vacants et réponde aux enjeux de sobriété foncière. Au rez-de-chaussée, un tiers lieu de 300 m2 est mis à disposition à des associations et acteurs d’économie solidaire. En connexion avec le tiers lieu, la place du village est un lieu hybride et modulable, éclairée par un vaste puits de lumière, qui accueille
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    L'événement

    Dans le labyrinthe du design 80

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 juin 2023
    Expositions et livres se bousculent pour célébrer la décennie qui a redéfini le design, de Nestor Perkal, Philippe Stark à Martin Szekely… Retour sur des carambolages foisonnants. Il y a toujours eu de sempiternels engouements pour le passé ! La nostalgie cette fois s’empare des années quatre-vingt, temps revisités comme légers, démocratiques, libres. Elles ont certes marqué la fin des dogmes idéologiques, ouvrant à la «complexité» du monde théorisée par Edgar Morin. C’est vrai qu’elles ont été exubérantes et festives ! Cependant ces années furent aussi mal aimées : années fric, frime, clip, pub, look, coke… Années fastes aussi de l’État partenaire de la culture, mais apparition du relativisme culturel, de l’individualisme, du libéralisme, de l’ultra-starisation, de la communication. «On nous Claudia Schiffer» chantera plus tard Souchon en guise de bilan en 1993. Cet «âge d’or» fut en plus percuté par le Sida, les SDF, Tchernobyl… Mais en 2022, période de toutes les sobriétés et angoisses, ces eigthies sont revues comme une extravagante embellie qui fait envie, chantée par Chagrin d’amour : «Chacun fait, fait, fait, C’qui lui plaît, plaît, plaît…» C’est particulièrement du côté des musées, galeries de design et de l’édition que le design fait un grand retour. Car à l’époque, redéfini, il explose. Le mot est enfin utilisé en France. Il est représenté par une star populaire, Philippe Starck, l’objet aussi quotidien que sa brosse à dents s’arrache en 1989 1. Nestor Perkal, un éclaireur Passons d’abord à Bordeaux. Au Musée des Arts Décoratifs (Madd), Nestor Perkal a été présenté en « éclaireur » jusqu’au 8 janvier, lui qui a si bien saisi cette période 2. Et cela tombe à pic, une première biographie lui est consacrée chez Norma 3 (voir encadré). Sa naissance en 1951 en Argentine, sa formation d’architecte à Buenos Aires, sa passion pour l’art cinétique, ses voyages d’Amérique du Sud à l’Italie… ont esquissé l’identité de l’homme qui arrive à Paris en 1982. «Éclaireur» donc car dès son arrivée, il expose, dans ses galeries près de Beaubourg et puis du Marais, les meubles et objets du mouvement milanais Memphis, puis ceux de jeunes créateurs comme Javier Mariscal, Nathalie Du Pasquier, George Sowden… L’exposition est introduite par ce talent de découvreur. Se dressent ensuite quelques-uns de ses meubles noirs, dont le bureau Azul qui fera reconnaître son travail de designer. Avec les pièces réjouissantes d’Algorithme, maison d’édition créée en 1987 autour du métal argenté, c’est en directeur artistique qu’il convie d’autres designers à innover. L’exposition opère un choix rigoureux d’œuvres parlantes. À chaque fois, une nouvelle pièce confirme la passion de Perkal pour les techniques artisanales. Il se penche sur bien des matériaux – cuir, verre, bois, tissus, miroir. En 1992, il collabore avec Lou Fagotin pour la collection Les Rivières. Où il ravive la tradition des feuillardiers, de la Creuse au Périgord, en clouant entre elles de simples branches de châtaignier. Toujours passeur, à Limoges, il dirige le CRAFT (Centre de recherche sur les arts du feu et de la terre) de 1992 jusqu’en 2009. Avec lui, artistes et designers
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Une étoile scintille dans les cieux architecturaux

    Par Nat Lecuppre, le 7 août 2024
    Vincent Eschalier est un architecte aux mille et un talents. Il est, au fond de lui, un véritable humaniste, et on le découvre toujours sous un autre jour dans chacun de ses projets. On trouve toujours Vincent Eschalier là où l’on ne l’attend pas. Il excelle avec art et transforme avec doigté tout ce qu’il touche. Il a fait ses armes chez Frank Gehry et Marc Newson avant de créer sa propre agence en 2009 à Paris, et depuis peu une nouvelle agence à Milan. Un architecte anticonformiste. Vincent Eschalier conçoit des projets intemporels qui conjuguent parfaitement l’architecture, l’architecture d’intérieur et le design. On ne peut pas caractériser le style Vincent Eschalier, car ce dernier aime casser les codes et ne pas être catalogué. Mais s’il fallait trouver des repères dans ses projets, on peut dire qu’ils se caractérisent tous par des lignes épurées, des matériaux éco-responsables (bois, etc.) et qu’ils réinterprètent le luxe discret d’aujourd’hui. Gustave-Collection. Tout récemment, il vient de dessiner des espaces de travail pour Gustave-Collection. Les espaces sont à l’image du créateur de la marque, à savoir modernes et audacieux. Les bureaux imaginés reprennent tous les codes de l’hôtellerie de luxe. Ce sont des bureaux palaces qui invitent à vivre le travail autrement… avec art et l’art ! Deux sites sont ouverts et signés de l’agence Vincent Eschalier. À savoir, le centre du 21, rue de la Paix et du 43, avenue de l’Opéra. Deux autres sont en projet dans le même secteur et ouvriront durant l’été et en fin d’année 2024. L’adage de Gustave-Collection est « de concevoir des écrins d’exception ouvrant sur tous les possibles ». Il s’agit de donner un nouveau sens au luxe. Gustave-Collection prône le bureau haute couture. Le concept d’aménagement. Le fil rouge dans chacune des adresses est le bien-être des clients. Les lieux devaient répondre aux clients les plus exigeants et attirer les meilleurs talents. Ils sont la vitrine de l’art de travailler et de vivre à la française. Ils allient élégance et performance. Une multitude de services sont proposés aux utilisateurs. On compte parmi eux : un accueil personnalisé, un restaurant gastronomique, des salles de sport, un spa-sauna-hammam, un room-service, une conciergerie… Le 21, rue de la Paix. Pour ce premier site, l’architecte a dû jouer avec l’architecture de l’immeuble récemment rénové et la marier avec son concept pour lui donner une identité singulière et soulignée. Vincent Eschalier a mis l’accent sur les menuiseries. Le bois est un élément qui l’anime. En fait, ce matériau apporte une note de chaleur et d’élégance. Les lieux sont avec lui plus intimistes. Avec le bois, on peut jouer avec la luminosité et l’obscurité dans les espaces comme les tisaneries, les salons ou la bibliothèque. La superficie totale du 21, rue de la Paix est de 1 600 m2 répartis sur sept étages. Les délais de réalisation furent courts (5 mois pour la conception et 6 mois pour les travaux). Au R-1, sont implantés la salle de sport et le spa. Au rez-de-chaussée, on a l’accueil, puis, répartis dans les étages, plusieurs dizaines de postes de travail. Les espaces sont de petits cocons intimistes

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