Architecture remarquable

Les arcs en ciel de La Porte Bleue

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Par Lionel Blaisse, le 23 septembre 2024.
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© Lisa Ricciotti

En septembre dernier, Constructa livrait à Marseille La Porte Bleue, le troisième et avant-dernier édifice de sa parcelle des Quais d’Arenc. Jean-Baptiste Pietri y signe une « arch’itecture » tout aussi inattendue qu’iconique.

Éditeur urbain avant l’heure, Marc Pietri a su relever le challenge visant à faire de ce territoire ingrat cerné par les deux autoponts de l’A55 l’emblème du renouveau architectural d’Euroméditerranée. Sa tour La Marseillaise dessinée par Jean Nouvel, l’immeuble de bureaux Balthazar conçu par Roland Carta, La Porte Bleue et la future tour M-99 bâties par son fils défient avec brio le siège de CMA-CGM voisin érigé par Zaha Hadid.

Initialement, il était prévu qu’Yves Lion construise à cet endroit une seconde tour de grande hauteur (113 m) abritant un hôtel et une résidence hôtelière. Mais le développement sur plus de vingt ans de telles opérations immobilières est des plus complexe, le contexte qu’il soit économique, sanitaire, politique influe inévitablement sur les programmes.

C’est donc un édifice deux fois moins ambitieux (53 m de haut, 13 000 m2) qui vint s’y substituer. Une résidence de tourisme quatre étoiles de 250 unités avec piscine intérieure, restaurant et espaces de réception, en investit les onze premiers niveaux tandis que les sept supérieurs accueillent 68 logements en accession, du T1 au T4 du douzième au seizième étages, des T3 et T4 en duplex aux dix-septième et dix-huitième étages.

Arch’itecture méditerranéenne.

Dans le contexte tertiaire existant, la construction devait affirmer son destin « résiden-ciel » et son ancrage phocéen. Si le concepteur assigne à sa ville natale une minéralité immaculée, encore voulait-il impulser à son architecture une modénature-signature forte susceptible tout à la fois de déréguler le diktat sériel des immeubles d’habitation de grande hauteur (le sien étant un parallélépipède légèrement trapézoïdal) et cadrer les vues époustouflantes sur la Grande Bleue et la cité tout en les protégeant des ardeurs solaires.

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    Constructa – Les Éditeurs Urbains

    134, boulevard Haussmann

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 56 59 64 00

    www.groupe-constructa.com

    Pietri Architectes

    47, rue Popincourt

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 44 78 68 48

    www.pietriarchitectes.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
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    Cinna, le télétravail chamboule la maison

    Par Anne-Marie Fèvre, le 10 janvier 2023
    La 16e édition du concours Cinna révélateurs de talents a sélectionné quatre jeunes designers. Sur le thème du télétravail dans un intérieur écologique, ont émergé quatre propositions. Astuces et poésie. Arthur Van-Poucke nous entraine « Ailleurs », Nicolas de Vismes monte sa « Caval », Juliette Collin allume une « Surface » chaude et Robin Thannberger nous branche avec « Kroc ». Ils sont les quatre lauréats du 16e concours Cinna révélateur de talents 2023. Le thème qui leur fut proposé était : « Le home office sous contrainte carbone ». Ou « Pourquoi faire du bureau sa 2e maison quand on peut faire de la maison son 2e bureau ? » Depuis vingt ans, le bureau ne cesse de se transformer, il est devenu à la fois ouvert et intime, offrant aux designers un terrain de jeu pour le recomposer, de l’espace au mobilier, de la lumière à l’acoustique. Mais la pandémie a imposé le télétravail, qui s’est improvisé dans les appartements et maisons. Comment rendre l’activité professionnelle plus compatible avec une vie familiale, dans des espaces exigus ? À cette commande se greffe un autre défi, l’approche écologique, exigée depuis 2019 par la compétition Cinna. Au beau, au fonctionnel s’ajoute la notion de bon. Le lauréat Robin Thannberger a bien saisi l’équation. Il s’adresse « à ceux qui n’ont pas de bureau à la maison ». Il a inventé « Kroc », une desserte compacte qui complète une table ou se place devant un canapé, un fauteuil. Avec sa multiprise intégrée, ce poste de travail en liège, silencieux, antichocs, se déplace facilement. Dans Kroc, qui délimite un petit espace, on range ses outils de travail, on débranche les outils électroniques en un seul geste, ce qui aide à maîtriser sa consommation d’énergie. Il a été conçu dans le Var, région productrice de liège, dans un circuit court. Où Robin Thannberger, diplomé de l’EnsAD Paris est installé, avec son studio Ento. Pour travailler chez soi, Nicolas de Vismes propose un projet minimal de tréteaux fonctionnels et esthétiques. Son nom de « Caval » indique qu’il est mobile, il se déploie et s’installe très simplement dans tout espace. Son style industriel et intemporel, sa conception robuste et durable, ses matériaux (chêne massif, teinté ou naturel, aluminium laqué, cuir végétal ou lin) lui permettent de s’adapter à différents intérieurs. Ce diplômé de l’Ecal de Lausanne a collaboré aussi bien avec Christophe Pillet qu’avec la marque Seb. Quand on travaille en position statique chez soi, on a souvent froid, un pull à col roulé ne suffit pas. Juliette Collin a alors imaginé le bureau « Surface » chauffant. Il s’appuie sur la technologie par infrarouge, consomme moins qu’un chauffage traditionnel. La chaleur émise par rayonnement est similaire à celle du soleil : elle traverse les parois de verre du bureau et réchauffe l’usager gelé. Juliette Collin est en soutenance de diplôme à l’ENSCI-Les Ateliers. Enfin, Arthur Van-Poucke permet d’être « Ailleurs ». Quand on conçoit chez soi, on a souvent besoin d’une petite pause. Il a imaginé un luminaire pour s’évader. Il est fabriqué à partir de chutes de PMMA colorées, récupérées dans une entreprise de distribution de
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    Savoir-Faire

    Interface champion de haut niveau de la Green Attitude

    Par Nat Lecuppre, le 1 avril 2025
    Le leader mondial du revêtement de sol Interface est depuis plus de trente ans un acteur actif et engagé pour l’environnement. Le fabricant pousse toujours plus en avant les démarches environnementales afin de préserver notre planète et d’être toujours plus performant. Tout récemment, il vient de sortir deux collections de dalles de moquette Etched & ThreadedTM et de LVT Earthern FormsTM. Ces collections de dalles modulaires et innovantes alliant textures, motifs naturels, coloris neutres encouragent la créativité d’espaces. Etched & ThreadedTM Les dalles Etched & ThreadedTM permettent de créer des ambiances de sérénité et de confort. Les textures et les couleurs sont coordonnées. Sept produits sont déclinés dans douze coloris neutres et s’inspirent de la géométrie du monde minéral. Deux d’entre eux, aux motifs géométriques, sont un clin d’œil aux formations rocheuses et au galets polis. Ils sont proposés au format 50 x 50 cm dans quatre coloris. Deux autres produits, plus intemporels et texturés au design géométrique, permettent de concevoir des mouvements et des motifs à grande échelle. De format 25 x 100 cm, ils sont déclinés en huit coloris chacun. Trois autres, texturés dans un style tricot, tweed et fileté sont plus propices pour une déclinaison à grande échelle et pour des lieux professionnels. Disponibles en 25 x 100 cm et en huit coloris chacun. Earthern FormsTM. Les vinyles LVT Earthen Forms font entrer l’extérieur dans les intérieurs. Ils se déclinent dans des teintes neutres et dans un format modulaire. Ils sont esthétiques et tendance tout en apportant les avantages d’un LVT d’Interface. Hearth s’inspire du travertin, Il apporte douceur à un espace. Quatre coloris sont proposés avec un format de 50 x 100 cm. Crossroads conjugue l’esthétisme du bois et du béton. Il est disponible en 25 x 100 cm et en quatre couleurs. On Grain a un design chaleureux avec son style bois. Il est résistant et se décline dans des teintes de chênes clairs aux tons plus chaleureux. Huit coloris pour un format de 25 x 100 cm. Les dalles Etched & ThreadedTM bénéficient de la finition en céramique Ceramo+® qui réduit les rayures et les éraflures. La collection Earthern FormsTM est fabriquée avec 39 % de produits recyclés, comme toutes les dalles LVT d’Interface. Les deux collections sont visibles au showroom d’Interface situé au 4-8, rue Daru à Paris (8e) et sur tous les grands événements de l’industrie du design dans le monde. Interface dans les starting-blocks. Engagé depuis 1995 pour le réemploi et le recyclage de ses produits, Interface avec son programme Rentry ne laisse aucun produit finir à la décharge. Interface peut désormais récupérer et recycler tous ses produits avec sous-couche ­CQuestTMBio, la sous-couche standard du fabricant. Mais chez Interface, tout est pensé pour récupérer et réemployer les dalles usagées au maximum. Cela commence par des produits conçus pour être facilement réemployables. Pour mener à bien cette mission, Interface s’entoure de partenaires avec les mêmes valeurs : Textifloor et Orak. Textifloor est spécialiste de la maintenance et de la location de sols modulables. Et Orak est spécialiste de la maintenance de moquette et fournisseur de sol de réemploi. Leurs actions sont nombreuses et la dernière en date est le Village
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Embarquement immédiat

    Par Nat Lecuppre, le 29 novembre 2024
    OZ Boat de Bordeaux, c’est l’histoire d’une résurrection de l’épave d’un bac de 1933 abandonné dans les eaux de la Garonne. Mais ce projet est aussi une belle aventure humaine. Renaissance d’un patrimoine. Le groupe Café OZ a donné carte blanche à l’architecte David Dalidec pour redonner vie au bateau et le transformer en bar et restaurant. Un challenge d’envergure. Pour l’agence d’architecture David Dalidec, les enjeux étaient de taille. Elle a pris le parti de reconstruire à l’identique son architecture tout en la modernisant et en jonglant avec les contrastes, les contraires, les effets miroirs inversés, etc. L’architecte aime bouleverser et casser les codes et les repères classiques. Il aime réinterpréter les lieux. OZ Boat est revu dans sa configuration. La timonerie devient le bar principal. Les coursives de l’avant vont à l’arrière pour permettre l’accès au pont supérieur, qui se transforme en rooftop avec une vue imprenable sur les bassins à flot. Ce dernier accueille une soucoupe spatiale signée de l’artiste Suzanne Trestier. La cabine DJ remplace l’ancienne cheminée ; 90 piliers sont déposés dans la cale pour laisser place à la cuisine, aux locaux techniques, aux sanitaires et à la cave à bière. Étonner jusqu’à l’extrême. David Dalidec aime jouer et surprendre. Son inventivité fait qu’il réalise toujours des lieux là où on ne les attend pas. Interpeller les visiteurs, telle est sa devise. Un jeu de trompe-l’œil métamorphose les toilettes en pool party. Ces derniers sont sous le niveau de l’eau, cela a permis à l’architecte de créer un espace en simulant la descente dans une piscine. Un escalier en inox, des pièces carrelées reprenant les codes des piscines municipales, des jeux de bandeaux LED bleus profonds… tous ces détails reproduisent une pool party comme en Australie. Dans le prolongement des sanitaires, une cave à bière qui caractérise les Cafés OZ est visible à travers deux énormes hublots en verre. On les contemple comme si on regardait les moteurs de la piscine sous l’eau. « Le trompe-l’œil est réussi, car énormément de clients demandent s’il s’agit vraiment d’une piscine… Pari gagné ! », souligne David Dalidec. Pour les férus de selfies, de moments instagrammables, les clients peuvent se photographier dans les hublots de la cave à bière. La figure de proue créée trente ans auparavant est redesignée par Pierre Nègre. Chaque niveau (sous-sol, RDC et pont) fait 225 m2. Une réhabilitation éco-responsable. La construction de type Eiffel met l’acier à l’honneur. La rénovation est faite sur les chantiers du Grand Port Autonome de Bordeaux et avec une entreprise de construction métallique bordelaise. Le matériau primant dans ce projet est l’acier et différents alliages de 1920 et 2023. « À notre échelle, c’est comme si nous avions construit une petite tour Eiffel ! », plaisante David Dalidec. La démarche responsable fait partie de l’ADN de l’agence David Dalidec. Le réemploi, le recyclage sont les mots d’ordre. 700 m2 de vieux stocks de ponts de bateaux des ports français permettent de créer le pont de l’OZ Boat. Le bois de pays travaillé par un menuisier girondin est utilisé pour les mains courantes et les garde-corps. Au lieu d’une climatisation classique, une centrale double flux est mise

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