Architecture un lieu

Micha, Ode à la féminité

Par Nat Lecuppre, le 24 mars 2023.
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L’architecte d’intérieur Adriana Schor et son agence Iconique Studio viennent de rénover la célèbre maison de prêt-à-porter Micha, située au 25 rue Marbeuf dans le 8e arrondissement de Paris.

Iconique Studio a eu pour mission de redorer le blason de la maison après dix ans d’existence en créant une charte graphique et un nouveau logo (un soleil brillant, en clin d’œil au tempérament de sa propriétaire) et par la mise en place d’une palette de couleurs.

Le concept de rénovation

L’architecte a imaginé un univers ultra-féminin aux couleurs pastel qui se conjuguent à la perfection avec le chêne clair. Les 175 m2 de la boutique ont été optimisés, prenant en compte les moindres détails. Les rangements sont décoratifs et fonctionnels, comme un dressing. Des meubles bas en chêne clair, dessinés sur-mesure et disposés dans les alcôves, sont dotés de boutons provenant de meubles chinés qui apportent une douce note vintage. Des totems de différentes hauteurs en cannage laqué mat subliment les modèles des créateurs présentés.

Adriana Schor sait parfaitement jouer avec les matières et les coloris. Une déclinaison de rose Gustavien au vert amande souligne l’ambiance boudoir, intime et chaleureux. La boutique invite à la convivialité avec un bar et un espace lounge.

L’ambiance féminine est accentuée par le choix du mobilier aux formes arrondies et aux teintes poudrées. Le velours rose de chez Casamance est omniprésent. Le papier peint fleuri réalisé sur-mesure affiche un camaïeu de roses et ponctue les murs de peinture blanc mat. Au sol, un parquet en point de Hongrie confère une certaine intemporalité.

Une attention particulière a été portée à l’éclairage. La lumière diffusée renforce le côté intime et feutré des lieux tandis que des gorges lumineuses dissimulées au-dessus des rideaux théâtralisent l’espace.

Tout est léger et aéré. La création d’une ambiance olfactive agrémente encore ce précieux écrin et plonge les clientes dans un cadre de confort et de bien-être qui leur est dédié.

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    Architecture remarquable

    Montblanc Haus ou le top de l’écriture

    Par Lionel Blaisse, le 18 décembre 2024
    Au printemps 2022, la marque de luxe Montblanc inaugurait près de son siège et de son usine de fabrication de Hambourg la Montblanc Haus conçue par Nieto Sobejano, mise en scène par… Projectiles ! Quelle heureuse coïncidence pour l’agence parisienne que d’œuvrer simultanément sur l’art de l’écriture célébré par le fabricant de la Rolls Royce des stylos, d’une part, et sur la langue française au travers de sa Cité internationale ouverte en 2024 au Château de Villers-Cotterêts, d’autre part. Cette concomitance est d’autant plus étrange, pour ne pas dire paradoxale, que l’heure est davantage au digital, aux SMS et aux émoticônes. L’ascension d’une marque. En détenant à ce jour 60 % du marché mondial des stylos (à plumes et à billes) haut de gamme, l’histoire de Montblanc tient d’une success-story. En 1907, l’ingénieur August Eberstein, le papetier Claus Johannes Voss et le banquier Alfred Nehemias créent à Hambourg la Simplo Filler Pen Company pour commercialiser le stylo plume à encrier intégré qu’ils ont mis au point un an plus tôt. L’entreprise va s’avérer être une véritable start-up avant l’heure. Ne développe-t-elle pas très tôt une forte image de marque originale, ancrant encore sa renommée cent vingt ans plus tard ! Lancée en 1909, leur première collection de stylos plumes, en ébonite noire à capuchon à tête rouge, s’appelait alors Rouge et Noir (surnommée Le Petit Chaperon Rouge). La marque Montblanc Simplo Gmbh voit le jour l’année suivante. Dument déposée, l’étoile blanche à six branches – aux allures d’astérisque et symbolisant le mythique sommet européen enneigé et ses six vallées glaciaires – couronne son capuchon depuis 1913. En 1924, l’entreprise donne le nom de Meisterstück 1 à ses futurs stylos haut de gamme, désormais garantis à vie ! Leur plume en or est gravée des lignes de crête du pic alpin auxquelles s’ajoute cinq ans plus tard « 4810 », son altitude à l’époque. Un soin tout particulier est apporté dès le départ à la communication autour de ces fabuleux instruments d’écriture, à commencer par leur longiligne packaging évoquant les plumiers de jadis sur lequel s’impriment lignes brisées et étoile. Architecture de reliefs. C’est aux architectes madrilènes experts en équipements culturels Fuensanta Nieto et Enrique Sobejano, dont la seconde agence est basée à Berlin, que la firme s’est adressée pour concevoir sa Montblanc Haus. Ses 4 390 m2 accueillent une exposition permanente invitant les visiteurs à découvrir et à expérimenter l’écriture à travers l’histoire des instruments et des documents précieusement conservés par la marque, ses archives, une boutique et un café, des salles de formation et une VIP Room, ainsi que quelques bureaux. Les concepteurs disposent sur un socle vitré un longiligne parallélépipède noir de 100 m linéaires qui évoque l’étui légendaire du stylo. En clin d’œil aux tôles métalliques plissées de l’usine, le béton noir de ses façades a été matricé de sorte à donner du relief aux lignes d’horizon qui le scarifient aux allures de cimes mais aussi d’écritures manuscrites. Bien sûr, l’iconique étoile sigle la façade principale. Si une surface vitrée s’y interpose, l’essentiel de la lumière naturelle innervant l’intérieur de l’étui est de nature zénithale. Le blanc et des matières claires
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    Urbanisme

    NONTRON, les étudiants aux champs

    Par Anne-Marie Fèvre, le 8 décembre 2023
    Avec le programme « Design des mondes ruraux » né en 2021, l’Ensad de Paris enquête dans cette ville campagnarde du Périgord. Exploration du patrimoine, des savoir-faire et des difficultés, dans une démarche éco-sociale. Depuis septembre 2021, des étudiants de l’École des arts décoratifs de Paris (Ensad) arpentent et s’immergent à Nontron, dans le cadre du programme Design des mondes ruraux ». Cette petite ville du Périgord vert (Dordogne) est bien repérée dans le monde du design, grâce à ses célèbres couteaux en buis pyrogravé réinterprétés par quelques designers célèbres. Son Pôle expérimental des métiers d’art, qui regroupe artisans d’art et artistes locaux, dont des ateliers Hermès, a attiré d’autres créateurs en résidence de 2000 à 20161. Nontron, 3 000 habitants, en dépit de sa richesse de savoir-faire, est confrontée aux difficultés des communes rurales. C’est « en misant sur la capacité du design à redynamiser les territoires » que l’Ensad a mis en place ce projet de niveau post-master, en relation avec la mairie, la Communauté de communes du Périgord nontronnais, le Pôle expérimental des métiers d’art et les acteurs locaux. « Sensibiliser aux pratiques du Design, former une génération d’artistes et de designers soucieux de réinventer nos façons de vivre et engagés en faveur d’une transition durable qui nous concerne tou·te·s », tel est l’objectif de cette délocalisation de l’Ensad. Ce programme s’adresse à des étudiants âgés de moins 31 ans, titulaires d’un Master 2 ou justifiant de trois ans au moins d’expérience professionnelle. Ils bénéficient d’un lieu de travail et d’hébergement, d’une bourse et d’un encadrement dédié. Ainsi, l’année 2021-2022, huit étudiants ont tenté de répondre à trois questions. Ségolène Gaillon et Victor Bassigny se sont demandé : « Que faire pour les adolescents qui s’ennuient ? ». Kelly Eng, Marie Piplard et Marguerita Saïd se sont mobilisées pour « aider les aînés isolés ». Certains se sont tournés vers le Pôle expérimental des métiers d’art. D’autres projets ont fleuri. Antoine Bachmann a traqué la biodiversité, Andrea Gaidano et Simon Geneste ont listé les lavoirs. La maire, Nadine Ermann-Bancaud a très bien accueilli cette démarche, elle qui est engagée dans le programme national Petites villes de demain ! Dans Télérama, Xavier de Jarcy a bien suivi cette aventure. Pour lui, « les étudiants ont appris à créer des formes relationnelles, à dialoguer avec les élus, à construire des projets collectifs… Pour la maire, un premier pas est franchi ». Et lui de conclure : « Ce qui a été réalisé à Nontron peut l’être partout »2. Florence Doléac, enseignante qui encadre cette mission, tire un premier bilan. « Il s’agit ici d’un design social, tourné vers les sciences humaines et sociales. C’est une investigation à fond, pour repérer, travailler avec les associations, trouver des réponses transversales. On a mis du temps. Avec les métiers d’arts, cela n’a pas vraiment débouché. L’important ce sont les études d’impact des projets menées avec un géographe. » Ariane Brioiste, chargée de mission à l’Ensad, poursuit : « C’est à la fois une résidence, un laboratoire, un bureau d’études et un incubateur. Il s’agit de poser un cadre méthodologique avec des restitutions des actions.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Dormir dans une ancienne banque

    Par Nat Lecuppre, le 5 mars 2025
    Lille continue de développer son offre hôtelière. Le groupe brestois Oceania Hotels va au premier trimestre 2025 ouvrir les portes de son nouvel établissement : hôtel Oceania Lille Les Augustins. Les lieux sont atypiques. Ils sont abrités dans l’ancien siège social de la banque Scalbert-Dupont, situé dans le centre-ville de Lille. Pour cette réhabilitation et métamorphose, l’agence d’architecture A26 a collaboré avec l’Architecte des Bâtiments de France. Ainsi ce travail à quatre mains permet de rendre à l’immeuble son architecture Lilloise et de supprimer les éléments des années 1960 pour révéler à nouveau les briques et pierres de taille d’époque. A26 est une agence multipluralités créée en 2012 par plusieurs agences d’architecture souhaitant mutualiser leurs compétences, leurs moyens techniques et humains. Le bâtiment a été construit en 1929 et signé de l’architecte Jean Delrue. Il marque le mouvement Art déco. Quelques traces de son passé sont conservées comme les ferronneries des escaliers et des balcons, la grande verrière du hall, la hauteur sous plafond des lieux… L’hôtel quatre étoiles, situé au 37, rue du Molinel, sera une destination emblématique de Lille. Il proposera 88 chambres et suites. Le grand hall sera un espace de convivialité ouvert à tous avec un grand bar en laiton et en marbre vert. Les lieux seront multiples selon les besoins. On aura des salons lounge, des espaces de coworking, entre autres. La pièce maîtresse des lieux sera l’ancienne salle des coffres au sous-sol. Celle-ci sera transformée en piscine et en espace bien-être avec un spa, un sauna, une salle de fitness et des salles de massage. Pour l’architecte Laurence Goardon de l’agence A26, cette reconversion du lieu était une évidence. En fait, la salle des coffres était entourée d’une galerie remplie d’eau. Ce système servait d’alarme « anti-intrusion ». Les gardiens surveillaient le niveau d’eau : si un tunnel était percé, ils étaient alertés. Les architectes ont donc bénéficié d’une infrastructure propice aux futurs aménagements et raccordements. A26 privilégie toujours dans ses projets la configuration des lieux pour les sublimer. À l’heure de la sobriété foncière, A26 reconvertit les 4 500 m2 en les adaptant aux attentes des hôtes, aux nouveaux modes de vie et usages sans construire de nouvelles surfaces. Les hôtes attendent aujourd’hui d’un hôtel un véritable lieu de vie où se mixent les espaces pour travailler, échanger, pour les loisirs et le business. Pour l’aménagement intérieur, on retrouvera l’univers de la banque et de l’Art déco. Les tons seront chaleureux (rose poudré, camel, vert sauge et marine). Les matières et matériaux seront nobles (marbre, velours, laiton…). On retrouvera toujours des traces du passé des lieux. Comme des joyaux, les coffres-forts seront mis en vitrine avec des cadenas « Fichet ». Des jeux de clés seront dispersés dans tout l’établissement. Deux salles de séminaires et trois salons de coworking plus intimistes permettront de travailler dans un cadre d’exception. Oceania 4* Lille Les Augustins est le premier hôtel bas carbone de Lille. La cour intérieure se verrra végétalisée, des arbres plantés en pleine terre afin de répondre aux exigences de Lille Bas Carbone. La toiture-terrasse sera également végétalisée et des bornes de recharge pour les

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