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Mixité joyeuse à Gentilly

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Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024.
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© Charly Broyez

À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent.

Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux.

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    Architecture, l'esprit du lieu

    Le premier pas sur la Piste des Géants

    Par Sipane Hoh, le 7 avril 2025
    À Toulouse, Studio Montazami et Tezuka Architects mettent leur connaissance en diapason pour une réalisation hors site baptisée NIWA Toulouse Aerospace. C’est une construction pionnière ainsi qu’un signal architectural fort qui promeut une nouvelle manière de travailler. C’est l’histoire d’une rencontre inopinée mais néanmoins fructueuse qui a débuté en 2017, à Paris, à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine, en marge du Global Award for Sustainable Architecture qui désigna l’agence japonaise Tezuka Architects (Takaharu Tezuka + Yui Tezuka) comme lauréate. Suite à un appel d’offres commun, les deux agences d’architecture ont été sélectionnées pour un projet qui favorise la recherche de nouvelles solutions éthiques et une démarche civique en architecture. À Toulouse, prenant place dans la ZAC Montaudran Aerospace, NIWA qui signifie jardin en japonais et voué à devenir le siège social de GA Smart Building, constitue l’amorce du campus tertiaire, le TMA NewGen, dont le concours fut remporté en 2020 par les deux agences d’architecture. Encore en projet, l’ensemble comporte trois parcelles. Tandis que côté sud-ouest le site est bordé par la rocade A620, côté nord-est il est bordé par la Piste des Géants, une ancienne piste de l’Aéropostale, inscrite en partie aux monuments historiques. C’est donc sur une parcelle stratégique, située au sein du berceau de l’aviation civile non loin de la Halle de la Machine que prend forme l’immeuble tertiaire qui constitue à la fois un lieu de vie, de travail mais aussi de culture et de loisirs. Une architecture vertueuse tendant vers le monde post-carbone. Dès le départ, les architectes aspiraient à faire plus de place à la nature. Ainsi, le bâtiment a été reculé par rapport à l’avenue de l’Aérodrome-de-Montaudran, pour pouvoir laisser la place à un parc paysager comprenant diverses essences locales. Mieux cerner le monde de travail. Contrairement à la logique d’une tendance actuelle qui propose une seule entrée pour l’immobilier tertiaire, Niwa s’est dotée de plusieurs accès communiquant entre eux au travers du rez-de-chaussée en triple hauteur. Tandis que l’une des entrées se trouve du côté de la Piste des Géants et compose avec une cafétéria et un local commercial, une entrée secondaire prend place sur le versant sud-est du bâtiment. Quant au troisième accès, il fait face à la future passerelle qui enjambera la rocade autoroutière. Le socle constitue ainsi un véritable lieu de vie. Par ailleurs, profitant de la déclivité du terrain, les architectes ont conçu plusieurs espaces en gradins suivant la pente, formant un auditorium ainsi qu’un showroom et une bibliothèque. L’édifice tertiaire se distingue par ses grandes surfaces vitrées et le jeu habile de ses volumes dans le but d’une adaptation meilleure à son environnement et pour garantir des vues obliques à ses usagers. De même, les plans ont été élaborés de façon à faciliter l’interaction et offrir des espaces centraux de rencontres aux utilisateurs des lieux. Des recherches spatiales ont été menées par les deux agences pour mieux cerner le monde de travail et le rapprocher autant que possible de l’univers domestique. En conséquence, les espaces extérieurs font partie de chaque étage et sont
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Maison Heler, quatre étoiles… haut perchées

    Par Lionel Blaisse, le 12 décembre 2025
    Trois ans après l’arrivée du TGV, le Centre Pompidou Metz de Shigeru Ban « célébrait » en 2010, au sud de la gare, l’avènement du quartier de l’Amphithéâtre. Perchée au sommet d’un monolithe-tour de huit étages, la Maison Heler – tout droit sortie de l’imagination du fantasque Philippe Starck – rehausse sa skyline. Émergence d’un concept Porté dès 2014 par Yvon Gérard – notaire investisseur messin (mystérieusement disparu en 2022) – et Jean-François Herbeth – patron d’un grand cabinet immobilier local –, le projet hôtelier avait été initialement envisagé non loin des voies ferrées. Suite à l’opposition de l’ABF, il se réimplante au sud du complexe commercial Muse ouvert en 2017. Dans ce secteur urbain dépourvu d’histoire, Philippe Starck a l’idée d’écrire de toutes pièces celle de l’édifice à venir que raconte La Vie minutieuse de Manfred Heler, publiée chez Allary Éditions ! « Manfred Heler a hérité de la belle maison de ses parents. Il se retrouve tout seul, orphelin, dans cette demeure et son grand parc autour. Tout va bien pour lui, jusqu’à ce qu’il commence à s’ennuyer. Pour faire face à cet ennui, il essaie de tout inventer. Homme extraordinairement rigoureux et inventif, il ne réussit pas forcément tout ce qu’il entreprend, mais c’est toujours fait avec intelligence et poésie, et guidé par une volonté naïve de créer minutieusement à tout prix. Un jour, Manfred est dans son parc. C’est le printemps. Il est en train de rêvasser dans son fauteuil. Soudain, la terre se met à trembler. Il ne comprend pas ce qui se passe, il regarde autour de lui et s’aperçoit, effaré, qu’il est en train de monter dans les airs, avec son parc, sa maison et son fauteuil. Il monte, il monte, il monte, jusqu’à ce que le tremblement s’arrête. Alors, il y a un silence. Manfred est bien au-dessus de la ville. Sa maison a été comme extrudée : comme si un emporte-pièce était arrivé d’en bas, avait découpé la calotte terrienne et l’avait montée verticalement. » C’est donc ainsi qu’une demeure néo-médiévale (tout en zinc naturel) de la fin du XIXe siècle – comme celles bordant non loin l’avenue Foch – coiffe dorénavant l’immeuble aux minimalistes façades de béton matricé façon roche. Les causes telluriques interdisent l’évidente comparaison avec les monastères grecs de la région des Météores ou encore avec Le Château des Pyrénées de René Magritte. Pourtant ce haut lieu messin semble bien faire référence au surréalisme. D’ailleurs, Philippe Starck dit s’être inspiré de l’esprit poétique de Raymond Roussel qu’André Breton cite dans son Anthologie de l’humour noir pour son livre Impressions d’Afrique (publié à compte d’auteur d’où « impression à fric ») « aussi riche d’impression et fantasme que pauvre en Afrique » selon François Busnel de l’émission La p’tite librairie. Jeu de pistes La fantasmagorie imaginée par Philippe Starck ne donne pas dans l’illusion. Elle relève davantage de l’œuvre d’art (ou de l’esprit) totale dont la cohérence devient une évidence au cours de notre parcours intérieur jusqu’à ce que nous atteignions le saint du saint, la maison de Manfred, son point… culminant ! Dès le sas d’entrée franchi, débute un fabuleux jeu de
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    Architecture, l'esprit du lieu

    À Gothenburg le monde boisé de Volvo

    Par Sipane Hoh, le 27 décembre 2024
    Le monde de Volvo allie de manière significative l’architecture, le paysage et les traditions scandinaves. La forme ronde du bâtiment qui s’étend sur 22 000 m² symbolise un univers sans frontières, une plateforme où la nature occupe la place centrale. Tandis qu’à l’extérieur, le concept « allemansrätt suédois » (droit d’accès à la nature) prend tout son sens, à l’intérieur les formes et matériaux organiques ouvrent le bal. World of Volvo a ouvert ses portes à Gothenburg. Les visiteurs sont entrés pour la première fois sous le majestueux auvent en bois créé par l’agence d’architecture internationale Henning Larsen le dimanche 14 avril 2024, date qui coïncidait avec les célébrations annuelles de l’anniversaire de l’enseigne. Ce jour-là, la fête était au rendez-vous d’autant plus que le nouvel équipement qui réunit les marques de Volvo Cars et Volvo Group est supposé devenir un point de repère voire une icône centrée sur l’humain. Dans ce lieu qui combine expositions, conférences, nouveautés et shopping, le visiteur est libre de frayer son chemin, d’aller à la découverte et de braver l’inconnu. Conçu autour des valeurs scandinaves de liberté de mouvement, d’accès à la nature, d’ouverture et d’inclusion, la structure principale en bois, qui s’élève sur une fondation en béton écologique, est composée de bois lamellé-collé et lamellé-croisé. L’ensemble forme trois impressionnantes colonnes ressemblant à des troncs d’arbre, se déployant pour supporter toute la charge du toit, enveloppant ainsi les visiteurs dans une aire accueillante semblable à une forêt. Situé au cœur de Gothenburg, un quartier connu pour ses manifestations de tout genre, de vastes pièces polyvalentes sont conçues pour accueillir des événements culturels, des discussions et des conférences, pouvant accueillir jusqu’à 1 100 participants. L’espace d’exposition de 4 500 m² propose un voyage complet à travers l’histoire de Volvo, ses innovations actuelles et ses visions futures, mis en valeur par la présence des véhicules emblématiques, des histoires immersives et des affichages interactifs, tous mettant en avant la philosophie centrée sur l’humain et tournée vers l’avenir de la marque.  À la croisée de la nature et l’architecture. La vaste structure ronde encourage les visiteurs à créer leur propre parcours à l’intérieur comme à l’extérieur, qu’ils détiennent ou non des billets pour l’exposition. Cette dernière se déploie dans les quelques pièces qui lui sont dédiées parmi les murs en bois à l’intérieur de l’équipement. Entouré d’une végétation luxuriante qui s’étend sur un toit accessible, le bâtiment embrasse le paysage, que ce soit dans sa forme, son apparence et sa culture, il s’apparente à un élément indigène de la nature délicatement posé au cœur de la ville. En Suède comme dans d’autres pays nordiques, il existe un droit d’accès à la nature. Connu comme « l’allemansrätt suédois », il s’agit d’un concept qui, tout en connaissant certaines limites légales, donne la possibilité de pénétrer dans des propriétés publiques mais aussi privées, permettant à chacun de jouir de la nature et des paysages environnants. Le projet de Henning Larsen adopte ce concept et s’ouvre à tous les habitants et visiteurs. La façade vitrée laisse pénétrer la lumière du soleil, économisant l’énergie tout en procurant une sensation de bien-être. Au sein de cet imposant écrin, il n’y a pas

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