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Mixité joyeuse à Gentilly

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Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024.
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© Charly Broyez

À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent.

Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux.

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    ALTA Architectes-Urbanistes

    Le Trionnaire-Le Chapelain

    22, avenue Henri-Fréville

    35200 Rennes

    Tél : +33 (0)2 99 26 33 26

    www.a-lta.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Rencontre avec le roi de la nature : Christophe Gautrand

    Par Nat Lecuppre, le 10 octobre 2025
    Si on a tendance à l’oublier, notre survie dépend de la nature, qui tient donc une place primordiale dans notre existence. Les architectes la placent de plus en plus au cœur de leurs concepts. Elle est inévitablement la première source d’inspiration dans l’architecture. Pour mieux l’appréhender et la comprendre, nous avons rencontré Christophe Gautrand, créateur de paysages, acteur incontournable des espaces verts et surtout intarissable sur sa passion : la nature. Architecte-paysagiste et horticulteur de formation, il explore le monde végétal avec une approche scientifique et artistique. En 2012, il a créé son agence, Christophe Gautrand & Associés, avec Benjamin Deshoulières. Découvrons-le plus en détail avec un petit entretien. Nda : Parlez-nous de votre métier et de vos sources d’inspiration. Christophe Gautrand : Mes inspirations viennent des voyages, des textures et des rencontres. Parcourir des forêts, visiter des pépinières européennes m’a permis de développer un regard sensible sur les arbres : toucher une écorce, sentir l’humus, observer la lumière filtrer dans le feuillage… Ce sont des expériences sensorielles que je retranscris autant dans mes projets paysagers que dans mes peintures, photographies et installations. Les arbres sont pour moi des personnages, des témoins silencieux du temps. À travers la rugosité de leurs écorces, l’ancrage de leurs racines, j’entretiens un dialogue tactile avec eux. Je cherche à renouveler notre regard sur les arbres, trop souvent perçus comme de simples éléments du décor urbain, pour les révéler comme des êtres sensibles et intelligents. Les forêts primaires, avec leurs géants ancestraux, et les jardins sauvages, où la nature s’exprime librement, nourrissent particulièrement mon imaginaire. Dans mes projets, je tente de restituer cet équilibre subtil entre maîtrise humaine et spontanéité végétale. Nda : Quelle place tient l’art dans votre travail ? CG : L’art est une dimension essentielle de ma démarche. À travers des collaborations avec des marques ou des institutions, je peux explorer de nouveaux formats, ouvrir des dialogues entre le végétal et d’autres univers artistiques. Avec la Maison Ruinart, nous avons travaillé à révéler les paysages cachés de son site historique de Reims, entre histoire, géologie, vignes et installations artistiques. Pour Jacques Selosse, figure iconique du champagne, j’ai conçu un jardin comestible sensible où les plantes évoquent les touches colorées d’un tableau impressionniste, cueillies chaque matin par les chefs du domaine. Ce jardin cache des oyats (jarres en terre cuite souterraines) qui sont reliées à une source naturelle pour l’alimenter en eau. Ainsi, aucun arrosage supplémentaire n’est nécessaire. À l’Hôtel Mandarin Oriental Paris, j’ai eu carte blanche pour suspendre un platane de 15 mètres de long au-dessus d’un miroir d’eau, à l’aide de la technique du Shibari (art japonais du bondage). Cette œuvre éphémère invitait à repenser le rapport au corps végétal. En 2024, pour Ruinart, j’ai conçu une série de 24 magnums personnalisés par mes dessins, et réalisé des œuvres monumentales pour habiller leurs espaces d’exposition dans les foires d’art internationales. Je développe également une collaboration avec la designer Marine Peyre autour de créations végétales inédites… Un projet à suivre ! Nda : Racontez-nous quelques-uns de vos projets marquants. CG : Le jardin du Mandarin Oriental Paris est sans doute un projet fondateur. J’y ai conçu des terrasses luxuriantes, pensées comme des
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    Architecture, l'esprit du lieu

    « Infiniment chocolat » bon pour les papilles et les pupilles

    Par Sipane Hoh, le 2 janvier 2025
    Dans le 2e arrondissement de Paris, le boulevard des Capucines se dote d’une nouvelle enseigne. Infiniment chocolat est la première boutique entièrement dédiée au chocolat du pâtissier Pierre Hermé, un écrin original, élégant et subtil créé par Jouin Manku Architecture, Intérieur et design. Au 23, boulevard des Capucines, se trouve une boutique qui croise avec habileté l’élégance de l’architecture et les délices du chocolat. Ce dernier, devenu tantôt icône, tantôt ornement, vient se placer délicatement tel un joyau dans le merveilleux univers qui lui est destiné. À Paris, l’agence Jouin Manku s’est dépassée, elle a créé un intérieur de contes et merveilles où le chocolat est l’unique interprète. Non, il ne s’agit pas d’un simple point de vente mais d’un véritable plongeon dans l’art de cette matière millénaire qui continue à inspirer chocolatiers et pâtissiers. Imaginée par Patrick Jouin et Sanjit Manku, la boutique constitue un hommage au chocolat. L’intérieur est dominé par les teintes sombres, les plafonds en cuivre ondulé, les murs aux diverses nuances et les étagères en bois fumé ; il s’agit de matériaux qui incarnent l’opulence du chocolat, sa texture, mais aussi le savoir-faire du fameux maître-chocolatier. Au centre de cet espace raffiné où une multitude de paquetages de toute taille se lovent dans des compartiments mis en valeur par une lumière tamisée, se trouve le clou du spectacle : l’orgue à chocolat. À l’instar d’une vitrine d’un bijoutier ou d’un coffret d’un parfumeur, le somptueux écrin en cuivre de forme ovale rappelle le travail exquis de l’alliage des saveurs. Cette énigmatique ambiance est adoucie par la présence d’un plafonnier aux tons clairs ainsi que des luminaires symbolisant des bulles de chocolat chaud, tandis que des réglettes précieusement disposées mettent en avant les créations chocolatées encourageant la sélection. Grâce au talent des designers, au 23, boulevard des Capucines, l’architecture intérieure se met au diapason avec l’objet de prédilection pour engendrer une partition artistique fusionnant arôme, plaisir, rencontre, fragrance et récréation.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Poissons frais… sans glace, ni odeur !

    Par Lionel Blaisse, le 25 avril 2025
    Dans ce qui reste du marché Saint-Germain au cœur du désormais très huppé 6e arrondissement, un couple de poissonniers nouvelle vague révolutionne la profession en ayant fait disparaître la glace pilée du processus de conservation de leurs poissons ! Depuis les années 1970, le retour en grâce et la rénovation des halles et marchés couverts ont concouru à revaloriser les commerces de bouche et promouvoir la bistronomie. Avec ses étals ruisselants recouverts de glace pilée, ses effluves incommodantes, l’inconfort humide du personnel, la poissonnerie manque quelque peu d’appétence. Pour Arthur et Marie-Victoire Viot, toutes ces contraintes n’avaient rien d’une fatalité. Le goût du bon sens. Juriste en assurances passionné de plongée sous-marine, Arthur Viot s’interrogeait sur les techniques de conservation de toute cette faune aquatique dont l’eau fut bannie des siècles durant afin de l’assécher (salage, séchage, fumage…) pour mieux la préserver. Pourquoi « persiste-t-on à vouloir présenter le poisson après sa mort comme dans le milieu naturel où il évolue, d’autant que tout milieu humide favorise le développement de bactéries. Viandes et fromages sont toujours conservés bien au sec ; les mêmes lois biologiques s’appliquent au poisson : sa chair n’a aucunement besoin d’eau, qui nuit même à sa conservation optimale. En effet, le poisson perd ainsi de sa fermeté, ses saveurs s’atténuent et le développement des bactéries génère une dégradation des chairs, créant des odeurs désagréables ». Après s’être formé deux ans durant à la poissonnerie traditionnelle – notamment à l’Avant Comptoir de la Mer du chef Yves Camdeborde place de l’Odéon – Arthur Viot ouvre en 2021 sa poissonnerie au marché Saint-Germain avec son épouse – ex-ingénieure reconvertie à la cuisine – et Quentin Caro, ingénieur en halieutique passé par Terroirs d’Avenir. Pour leur échoppe, ils ont mis au point des armoires et vitrines réfrigérées permettant la conservation des poissons à sec, dans des conditions d’humidité régulées ayant fait l’objet de brevets, qui va de pair avec une minutieuse préparation préalable spécifique du poisson. Des impacts aussi économiques qu’environnementaux. « Travailler sans glace a bien d’autres impacts positifs : réduction de la consommation d’eau potable des boutiques (estimé à 2 m3 de glace par étalage, soit environ 1 834 litres d’eau, auquel il faut ajouter l’eau de rinçage des poissons, étals et sols souillés par la glace qui fond), abandon des machines à glace énergétivores, de la manutention pénible souvent à l’origine de risques professionnels pour les poissonniers… Préservés au sec, les poissons se conservent 2 à 3 fois plus longtemps que selon la méthode traditionnelle. Ce qui signifie moins de pertes pour le poissonnier 1 et une gestion quotidienne des achats plus responsable. » Pour rappel, la moyenne des pertes en marchandise varie de 5 à 15 % pour les poissonneries indépendantes et monte jusqu’à 25 à 40 % pour les rayons des grandes et moyennes surfaces (GMS).  

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