Urbanisme

NONTRON, les étudiants aux champs

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Par Anne-Marie Fèvre, le 8 décembre 2023.
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Les étudiants de l’Ensad arpentent Nontron. © DR

Avec le programme « Design des mondes ruraux » né en 2021, l’Ensad de Paris enquête dans cette ville campagnarde du Périgord. Exploration du patrimoine, des savoir-faire et des difficultés, dans une démarche éco-sociale.

Depuis septembre 2021, des étudiants de l’École des arts décoratifs de Paris (Ensad) arpentent et s’immergent à Nontron, dans le cadre du programme Design des mondes ruraux ». Cette petite ville du Périgord vert (Dordogne) est bien repérée dans le monde du design, grâce à ses célèbres couteaux en buis pyrogravé réinterprétés par quelques designers célèbres. Son Pôle expérimental des métiers d’art, qui regroupe artisans d’art et artistes locaux, dont des ateliers Hermès, a attiré d’autres créateurs en résidence de 2000 à 20161.

Nontron, 3 000 habitants, en dépit de sa richesse de savoir-faire, est confrontée aux difficultés des communes rurales. C’est « en misant sur la capacité du design à redynamiser les territoires » que l’Ensad a mis en place ce projet de niveau post-master, en relation avec la mairie, la Communauté de communes du Périgord nontronnais, le Pôle expérimental des métiers d’art et les acteurs locaux. « Sensibiliser aux pratiques du Design, former une génération d’artistes et de designers soucieux de réinventer nos façons de vivre et engagés en faveur d’une transition durable qui nous concerne tou·te·s », tel est l’objectif de cette délocalisation de l’Ensad. Ce programme s’adresse à des étudiants âgés de moins 31 ans, titulaires d’un Master 2 ou justifiant de trois ans au moins d’expérience professionnelle. Ils bénéficient d’un lieu de travail et d’hébergement, d’une bourse et d’un encadrement dédié.

Ainsi, l’année 2021-2022, huit étudiants ont tenté de répondre à trois questions. Ségolène Gaillon et Victor Bassigny se sont demandé : « Que faire pour les adolescents qui s’ennuient ? ». Kelly Eng, Marie Piplard et Marguerita Saïd se sont mobilisées pour « aider les aînés isolés ». Certains se sont tournés vers le Pôle expérimental des métiers d’art.

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    École des arts décoratifs de Paris (Ensad)

    Ariane Brioste

    31, rue d’Ulm

    75005 Paris

    Tél. : +33 (0)1 42 34 97 00

    mondes.ruraux@ensad.fr

    Mairie de Nontron

    Nadine Ermann-Bancaud

    1, place Alfred Agard

    24300 Nontron

    Tél. : 05 53 60 84 00

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    New Age pour NAOS

    Par Nat Lecuppre, le 8 septembre 2025
    Parella, créé en 2009 par des directeurs associés, avait pour ambition de proposer des approches immobilières plus spécialisées comme la stratégie, la transaction et le conseil en AMO. Au fil des années, Parella a étendu ses compétences avec ses équipes pluridisciplinaires. Aujourd’hui, Parella honore les missions d’architecture d’intérieur, de conception- réalisation clé en main, d’évaluation immobilière, de bureau d’étude technique… Rien de surprenant à voir Parella accompagner l’entreprise NAOS pour l’aménagement de son nouveau siège à Lyon. NAOS est un groupe français créé en 1977 par Jean-Noël Thorel, pharmacien-biologiste. Cotée en Bourse, l’entreprise détient les trois marques Bioderma, Institut Esthederm et État Pur. Elle souhaitait regrouper ses équipes. Le projet était d’investir de nouveaux locaux et d’y accueillir ses collaborateurs lyonnais. Mandaté par NAOS, Parella a mis à son service ses multiples compétences. À savoir : identifier et négocier les bâtiments les plus adaptés et finaliser une signature à bail. Le site retenu est l’immeuble New Age à la Part-Dieu. L’immeuble est un bâtiment emblématique des années 1970 de l’architecte André Chatelin, Grand Prix de Rome. En 2024, l’agence lyonnaise AFAA Architecture a réalisé son extension et sa réhabilitation. New Age est un immeuble offrant beaucoup de bien-être pour les collaborateurs. Il dispose de services au rez-de-chaussée (restauration, conciergerie, accueil). Des espaces extérieurs renforcent le confort des usagers avec une terrasse privative (173 m2), un rooftop partagé (415 m2) et un jardin mis à disposition (716 m2). Concept architectural. Pour le fil rouge de son concept d’aménagement, Parella reprend l’ADN de NAOS, spécialisé dans le skincare. La santé, la préservation de l’épiderme et le bien-être sont donc au cœur du projet. Il s’agissait pour Parella de concevoir des bureaux à l’image de son client, de véhiculer ses valeurs et de fédérer les équipes. Comme un écrin protecteur, le concept s’inspire de l’approche unique de l’entreprise : l’écobiologie. Parella prend le parti de créer une atmosphère douce en jouant avec les formes arrondies et enveloppantes comme les soins de son client. Différentes essences de bois sont retenues pour définir les diverses zones. Les coloris sélectionnés font référence aux teintes poudrées de la peau auxquelles s’associent les couleurs phares de NAOS : le jaune lumineux et le bleu nuit en rappel du logo constellation. Tout au long du projet, trois mots d’ordre : humanité, équité et bien-être, Les finitions sont des clins d’œil au métier de NAOS. Comme les teintes prodiguées par les soins, les textures sont délicates et ouatées avec un grain naturel. Les matières utilisées sont des laines et des velours, des effets peaux de pêche, des feutrines, du chanvre, des fibres d’origines végétales et upcyclées. Les matériaux soulignent le côté sobre, naturel et harmonieux des lieux. Configuration des espaces. NAOS a pris deux plateaux et demi, soit 5 271 m2, pour accueillir 357 postes de travail. Afin de rythmer les espaces, Parella mixe les espaces fermés, les cloisonnements intermédiaires et les espaces ouverts. Une gradation de tonalités comme pour la peau, du plus clair au plus foncé, est créée pour les implantations du premier au second jour. Les architectes ont joué avec les sols pour définir les zones, les usages, les espaces collaboratifs,
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    Clémence Fleytoux, l’esthétisme durable

    Par Sipane Hoh, le 12 juillet 2024
    Clémence Fleytoux est architecte, elle est spécialisée en réhabilitation d’appartements et de maisons basés à Paris. Ses réalisations, empreintes d’une élégante sensibilité et d’un esthétisme durable, se caractérisent par la sobriété de leurs formes ainsi que le charme suranné de leurs textures. Elle a fondé son agence en 2021, après avoir travaillé dans de grandes agences d’architecture basées à Londres et à Paris pendant plus de dix ans. L’architecte établie à Paris développe ses activités dans les domaines de l’architecture, de l’architecture d’intérieur et du design, ainsi elle prend à cœur d’engendrer un projet complet. En effet, de la conception à la réalisation, Clémence Fleytoux suit avec bienveillance chaque étape et veille à générer des espaces singuliers, confortables, qui répondent avec brio aux diverses exigences des usagers. De même, elle accorde beaucoup d’importance à la fonction et apporte son approche plastique à chaque lieu. Ses réalisations témoignent de sa vision sensible et durable. La jeune architecte considère que chaque projet est unique, il est étudié selon son histoire, sa culture et sa situation afin de réécrire un nouveau chapitre sans oublier le passé. C’est pourquoi, dans la plupart de ses projets, l’architecte privilégie, autant que possible, la conservation de l’identité du lieu en effectuant une réhabilitation raisonnée avec des matériaux de qualité. Depuis sa création, l’Atelier Clémence Fleytoux a réalisé plusieurs maisons, à Paris mais aussi sur l’île de Ré. Cependant, son vœu serait de concevoir un hôtel parisien où l’architecte peut croiser l’architecture et l’architecture d’intérieur. Maison Gros-Caillou. Dans le 7e arrondissement parisien, au sein du prestigieux quartier du Gros-Caillou, Clémence Fleytoux vient de terminer la surélévation ainsi que l’extension d’une maison individuelle. C’est un projet qui a nécessité une grande adresse car l’ensemble immobilier existant est constitué de deux bâtiments organisés autour d’une cour centrale qui avait été en partie couverte. Un café resté intact mais vieillissant occupait toujours le rez-de-chaussée, tandis que les étages abritaient plusieurs studios. Pour la petite histoire, les ouvriers de la Tour Eiffel ont été logés à l’époque dans cette bâtisse caractéristique. Cette opération consistait donc à unifier les bâtiments pour transformer l’ensemble en une maison individuelle, une tâche ardue vu l’emplacement, l’histoire du quartier et les diverses exigences des propriétaires des lieux. L’architecte a souhaité garder la mémoire du lieu tout en insufflant à l’existant un nouveau souffle, c’est pourquoi le projet conjugue avec tact la réhabilitation lourde en béton avec la construction neuve en bois et en métal. Il en résulte une réalisation raffinée qui se caractérise par la transparence, le luxe et le raffinement. L’architecte a conservé l’existant et l’a renforcé structurellement, elle a créé deux étages supplémentaires en utilisant une structure en bois et en métal. De même, dans le but d’offrir aux habitants des espaces extérieurs aménagés, il a été convenu de créer divers espaces extérieurs comme un balcon, une terrasse ainsi qu’un patio. Le nouveau plancher de verre du patio offre une grande luminosité à l’étage en dessous. Le geste est subtil, le résultat est tout simplement remarquable et les propriétaires des lieux satisfaits. Dans ce projet si particulier,
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    Urbanisme

    Nancy, un cas d’école(s)

    Par Lionel Blaisse, le 25 juillet 2023
    Bien qu’à peine millénaire, l’histoire de la cité ducale connut la renommée à plusieurs reprises et fit école à plus d’un titre tant dans les arts qu’en matière urbaine en étant le premier district de France dès 1959. Forte de son patrimoine architectural hérité de la Renaissance, du XVIIIe siècle, de la révolution industrielle et de l’Art nouveau – qui y naquit –, la capitale Lorraine – désormais Métropole et desservie par le TGV – est doublement labellisée au titre des métiers d’art mais aussi de la French tech (sciences et médecine). Plus de 20 % des 256 000 habitants du Grand Nancy sont des étudiants et des chercheurs. Une histoire sous influences Né au XIe siècle du démantèlement de l’empire carolingien, le duché établit alors sa capitale à Nancy. S’il ne reste que peu de témoins de la Ville Vieille médiévale, son patrimoine s’est considérablement enrichi, tout d’abord, à la fin de la Renaissance avec la construction d’une Ville Neuve – au plan orthonormé – décidée par le duc de Lorraine Charles III. On doit au dernier duc souverain 1, Stanislas Leszczynski, de relier les deux villes entre elles au travers d’une monumentale place royale encadrée par l’hôtel de ville, l’Opéra, le Grand hôtel de la Reine et le Musée des Beaux-Arts. Richement ornée de grilles enluminées d’or, elle porte désormais son prénom. Au lendemain de la défaite de la guerre de 1870, l’Alsace-Moselle est annexée au tout nouvel empire allemand. Restée française, Nancy voit alors arriver massivement des capitaux, des entreprises et leurs savoir-faire qui vont booster sa révolution industrielle en la parachevant. La manufacture des tabacs, les cristalleries Daum, la société de distribution d’éclairage public Fabius Henrion et Cie y voient le jour, cette dernière est rachetée dès 1898 par la Compagnie générale d’électricité2, tout comme la Manufacture nancéienne de chaussures devenue depuis les Chaussures André. Cette irrésistible montée en puissance s’accompagne d’une alliance provinciale inédite des industries des métiers d’art et des artistes afin de promouvoir la collaboration entre différentes disciplines, favoriser la recherche et l’innovation tout en prônant une politique sociale éclairée. Le maître verrier, ébéniste et céramiste (botaniste de formation) Émile Gallé et l’homme d’affaires et mécène Eugène Corbin les regroupent, en 1901, au sein de l’École de Nancy ayant pour devise « L’art dans tout, l’art pour tous ». Louis Majorelle, les frères Auguste et Antonin Daum, Jacques Gruber ou encore Victor Prouvé contribueront à sa renommée comme en atteste le musée homonyme qu’est venue récemment compléter la Maison Majorelle construite en 1902 par Henri Sauvage. L’École est à l’origine de l’Exposition internationale de l’Est de la France qui réunit en 1909 plus de deux millions de visiteurs à Nancy dans le secteur du Parc Sainte-Marie du nouveau quartier se développant à l’ouest de la voie ferrée. L’architecte Louis Lanternier y fait surgir une source thermale dont l’eau à 36°C va permettre de développer des thermes. Son essor se poursuit. L’homme phare de l’époque en sera Jean Prouvé, le fils du peintre Victor Prouvé. Ferronnier de formation, il

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