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OYAPOCK ­architectes, une diversité enrichissante

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Par Sipane Hoh, le 30 juillet 2023.
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© Charly Broyez

Trois amis, trois collègues, trois architectes, un nom d’agence qui se réfère à un fleuve d’Amérique du Sud, plusieurs distinctions et de multiples projets. Il s’agit d’OYAPOCK, l’agence d’architecture fondée par Mathieu Garcia, Florent Descolas et Adrien Mondine où la diversité forge la douce complémentarité.

Tout a commencé dans une agence d’architecture parisienne où le trio, sorti d’école d’architecture, travaillait. Une amitié puis l’envie d’exercer ensemble ont poussé les trois jeunes architectes à fonder leur agence. Leur premier projet ? Mémorable et formateur, il les a conduits au Brésil, à Rio, dans une favela où le souhait de se « confronter à autre chose » et le sentiment de « partir de rien » étaient les plus forts. C’est ainsi qu’a commencé une aventure extraordinaire, dans un environnement exotique, un nouveau savoir-faire mais surtout une autre manière de pratiquer l’architecture. Entre les matériaux recyclés, le réassemblage, la récupération, l’architecture est sortie triomphante mais empreinte d’une certaine forme d’humilité et de beaucoup de leçons. La scène musicale de Rio livrée en 2018 constitue ainsi un cas d’école qui continue à guider le travail des architectes. Entre-temps, l’agence a été lauréate, en 2015, de la session 13 du concours européen EUROPAN pour la ville de Montreuil, il fallait donc rentrer en France. Dès lors, établie dans le 11e arrondissement parisien, OYAPOCK architectes est composée de 10 personnes, c’est une équipe soudée et complémentaire où règne l’esprit de groupe et d’entraide, où les échanges entre les différentes personnes sont constants. Les projets de l’agence sont privés et publics, avec une préférence pour les matériaux naturels, durables et biosourcés mais toujours une véritable réflexion sur l’économie d’un projet. « On essaye de bien faire » conclut ainsi le trio qui, malgré les diverses difficultés du métier, garde la tête haute et l’esprit clair.

Extension du lycée Pauline Roland

L’agence OYAPOCK architectes vient de livrer en tant que mandataire à Chevilly-Larue l’extension du lycée Pauline Roland avec Cusy-Maraval architectes.

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    Architecture, l'esprit du lieu

    Convivialité et générosité pour la Terrazza Aperol de Milan

    Par Sipane Hoh, le 3 novembre 2025
    À la fois élégante et dans l’air du temps, Terrazza Aperol surplombe la piazza del Duomo. Le lieu ouvre ses portes avec un nouveau look signé de l’agence d’architecture Vudafieri-Saverino Partners (Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri). Après avoir conçu le premier restaurant Aperol à Venise en 2021, Claudio Saverino et Tiziano Vudafieri ont relevé un nouveau défi à Milan, avec un projet d’aménagement intérieur pour le lieu le plus emblématique de la ville. Grâce à sa nouvelle forme et à son esthétique reconnaissable parmi toutes, l’aménagement de la Terrazza Aperol incarne le sens même de la convivialité, si caractéristique de la marque, créant des intérieurs où chaque détail est pensé pour valoriser l’essence et le plaisir de l’accueil. L’atmosphère animée et chaleureuse invite à vivre pleinement l’instant présent. L’ensemble s’intègre parfaitement au contexte historique de la piazza del Duomo, créant une connexion visuelle entre l’intérieur et l’extérieur. Grâce aux grandes fenêtres, ce nouveau design offre une perception simultanée de chaque recoin de la place et du majestueux Duomo. L’agencement joue avec la lumière naturelle, accentuant son lien avec le vaste vide de la place et transformant l’architecture du lieu en une extension contemporaine du paysage urbain milanais. Au premier étage du Mercato del Duomo, l’accès à la Terrazza se fait par l’entrée Motta-Autogrill. Dès l’entrée, les clients sont transportés dans l’univers Aperol, où la convivialité commence dès le seuil. Un mur revêtu d’un or pâle martelé, reflétant l’orange du mur opposé en polycarbonate ondulé recyclé, rappelle les couleurs du soleil couchant sur la lagune vénitienne. Le choix du plastique recyclé confère au mur un dynamisme organique et véhicule un message de durabilité et d’innovation. Ce même matériau se retrouve sous différentes formes et dimensions et crée un fil conducteur qui traverse l’ensemble. Guidés par l’idée d’un lieu propice au partage et aux échanges, le duo milanais a imaginé des intérieurs où chaque détail est pensé pour être vécu. Élément central du projet, le bar devient un lieu de rencontre et de dialogue, tandis que l’aménagement intérieur encourage la socialisation et la découverte d’une histoire d’appartenance et d’authenticité. Fabriqué à partir du même plastique ondulé recyclé imprimé en 3D que le bar de Venise, celui de Milan a été teinté d’un orange brillant, typique de la marque. Néanmoins, le principal défi résidait dans le polycarbonate recyclé, sujet à la déformation, mais ce problème a été résolu grâce à une solution globale alliant matériaux, design, technologie et savoir-faire. Derrière le bar, une série de niches pour les bouteilles, avec des miroirs dorés, du verre et des étagères en métal doré pâle, ajoute de la profondeur et converse avec les surfaces réfléchissantes pour amplifier la lumière naturelle, créant des jeux d’ombre et de lumière qui évoluent au fil des heures. Par ailleurs, tapissés d’un motif ondulé, les murs rencontrent les surfaces en grès cérame de la collection Sensi de Florim. Utilisé ici dans une teinte brun sable et fabriqué en partie à partir de verre recyclé, ce matériau se transforme en tapis contemporain. Il est ainsi présent autour du bar, en hommage
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    Architecture un lieu

    L’expertise française s’exporte au Maroc

    Par Nat Lecuppre, le 24 avril 2023
    Le groupe Marjane est le leader marocain de la grande distribution qui a révolutionné dans les années quatre-vingt le métier avec son concept « tout sous le même toit » Le déploiement du groupe a impliqué une remise à niveau, un repositionnement et une révision de son modèle d’hypermarché. Marjane a fait appel à l’agence Lonsdale pour mener à bien ce projet. L’agence de design et de branding a imaginé une nouvelle expérience client plus immersive tout en prenant en compte l’e-commerce et le click and collect. Les nouveaux magasins mettent plus en valeur le Made in Morocco. Les deux nouvelles adresses de Casablanca abritent « la rue du commerce » lumineuse et dégagée avec des produits plus qualitatifs et accessibles. Le « comptoir du vrac » y présente une nouvelle offre d’épicerie fine. La nouvelle stratégie de Marjane révèle des corners encore méconnus au Maroc, où chaque univers créé possède sa propre ambiance et son identité marquée. Ainsi pour la culture, Lonsdale a promu l’expé­rience « Mille et une cultures » en clin d’œil au célèbre conte, avec une tente marocaine. Ici et là, des totems rappellent l’enga­gement historique du groupe (mieux consommer, mieux vivre, mieux manger). Les matériaux durables sélectionnés rappellent l’attachement du groupe à ses racines. Les fabricants et les artisans locaux sont mis à contribution, comme en témoignent les lampes en rotin, la pierre de l’Atlas, la terre cuite, le laiton, les moucharabiehs, etc. Avec ce nouveau concept, l’hypermarché Marjane est devenu un lieu de vie qui exprime la culture marocaine avec contemporanéité.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Louis Vuitton revu par Stéphanie Coutas

    Par Nat Lecuppre, le 16 octobre 2024
    L’art de vivre à la française continue à s’exporter avec les projets de l’architecte d’intérieur Stéphanie Coutas. Tout récemment, elle vient de signer un concept d’appartement-boutique pour Louis Vuitton. Un appartement-boutique. Le concept est inédit. Les lieux imaginés sont situés au Takashimaya SC à Singapour. Ce centre réunit toutes les marques de luxe, et la Maison Louis Vuitton se devait d’y être présente, mais aussi d’y marquer sa différence. Pour cela, le projet est confié à Stéphanie Coutas, qui conçoit un écrin sur mesure afin d’y présenter tous les univers de la maison (prêt-à-porter féminin et masculin, maroquinerie, haute joaillerie et haute horlogerie…). Une expérience singulière à vivre. L’appartement-boutique est chaleureux. Pour ces espaces, Stéphanie Coutas joue avec la délicatesse, la douceur, tout en rondeur avec un important travail de courbes. Celui-ci valorise l’architecture monolithique. Les intérieurs portent la griffe de l’architecte d’intérieur. Ils sont élégants, luxueux, raffinés et allient le savoir-faire artisanal. Les matériaux sélectionnés renforcent cette ambiance de luxe discret et de bien-être. Stéphanie Coutas nous plonge dans un univers inspirant de matières et de textiles. Le mobilier est créé pour les lieux par des artistes et designers français. L’architecte a souhaité faire vivre une expérience aux clients d’une totale immersion dans l’ADN de la maison. En entrant dans l’univers imaginé, on découvre des malles suspendues par des montgolfières. Les espaces exposent des pièces d’archives emblématiques de la maison, comme la malle à chapeau Monogram de 1924 qui a été restaurée. Chaque monogramme a été peint à la main. L’appartement-boutique est constitué d’un hall, d’une galerie et de trois salons. Le hall est un espace rythmé par des arches aux motifs singuliers. Il met en valeur les nouvelles collections de prêt-à-porter. Les murs décorés de bas-reliefs végétaux sont la signature de Stéphanie Coutas. La pièce maîtresse est le frangipanier en staff blanc qui fut inspiré de la cité-jardin de Singapour. Il figure à chaque coin de la pièce. Les feuilles et les tiges ont été façonnées à la main sur place. Au centre de la pièce, on retrouve la fleur de Monogram, symbolisant la Maison Louis Vuitton, dans le parquet en chêne et marqueterie de marbres (Serpeggiante Taj Mahal et Crema Marfil). Telle une arabesque, un liseré délicat argenté orne le plafond. Dans la galerie attenante, la collection « les Extraordinaires » avec des modèles Capucines en cuir est présentée. Bois et marbre se conjuguent. On trouve au sol des Louis Vuitton Monogram Flower en bois et des feuilles en marbre Serpeggiante Taj Mahal. Au plafond, le regard est attiré par un décor texturé avec un effet ondulant et hypnotique. Trois salons spacieux sont mis à disposition de la clientèle. Chacun a son ambiance et sa décoration. Le premier se singularise par ses murs en dégradé orange, « Singapore Sunset », réalisés sur place par l’Atelier Martin Berger. Les lieux sont élégants et dévoilent les dernières collections de prêt-à-porter féminin et de robes de soirée. Un mur en staff blanc tel un paravent reprend le motif du frangipanier. Le second dédié aux hommes est pensé pour captiver les sens et interpeller. Le revêtement des murs est texturé tel un

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