Architecture un lieu

Patio Laennec… plus ultra !

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Par Lionel Blaisse, le 6 mai 2025.
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© Olivier Sabatier

En 2016, un des trois grands groupes de luxe français établissait son siège social dans l’ancien hôpital Laennec. Créée deux ans plus tard, l’agence Cove y est depuis intervenue à trois reprises pour parfaire ses aménagements.

« Passionnée par la confrontation des échelles, des matières et des usages au sein d’univers construits », l’agence y réagençait en 2022 – après avoir livré le restaurant d’entreprise, puis une salle de réunion – un grand jardin d’hiver. Pour cet espace devant offrir un lieu chaleureux de détente aux collaborateurs du groupe, Axel Cornu et Gabriel Verret ont conçu un ensemble de mobilier sur mesure à partir de matériaux biosourcés et de réemploi s’inscrivant dans la démarche éthique du commanditaire.

Ressources créatives.

C’est au sein même d’une de ses maisons de mode qu’ils ont pu récupérer des panneaux de pierre calcaire de 1 x 1 m ayant servi à la scénographie d’un défilé. « Ceux-ci ont ainsi été recyclés en plateaux de tables basses, de portes de placards, de lestage des socles de balançoires… » Les structures de ces dernières ont été réalisées non pas en acier mais en chêne massif, tandis que leur nacelle était façonnée en rotin tressé et corde de chanvre en parfaite osmose avec la végétation luxuriante environnante.

Avec le bureau d’études Elioth, l’ébéniste alsacien Reinhardt et la vannerie d’art bretonne Romand’Art, les architectes ont imaginé toute une collection de meubles, agencements et structures à partir des mêmes panneaux calcaires !

Il est réjouissant de constater que le résultat n’est ni régressif ni néo-nostalgique, mais s’inscrit résolument dans son temps, avec un souci du détail et des finitions dignes d’une grande maison de luxe. Mais le luxe n’est-il pas avant tout un art de vivre et non un mode d’expression tapageur et outrancier ? Libre de ses choix, il se révèle ici audacieux !

Un espace vraiment… chouette !

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    Archi Culture

    Mixité joyeuse à Gentilly

    Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024
    À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent. Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux. Deux opérations en une qui participent à la requalification de la rue Gabriel-Péri. L’histoire de l’îlot installé en surplomb du vallon de la Bièvre est riche, c’est un site anciennement occupé par des entrepôts de stockage industriel et des bureaux attenants où les immeubles hauts de la reconstruction voisinent avec les pavillons d’anciennes maisons d’ouvriers, des enceintes hospitalières comme la Fondation Vallée, ainsi que d’autres opérations récentes de logements collectifs et des ensembles tertiaires. Le projet mené avec la plus grande adresse par les architectes d’ALTA vient se placer dans un contexte hétéroclite difficile à appréhender. Un site complexe où les architectes ont fait preuve de justesse. En effet, sans être ostentatoire, le projet vient s’installer confortablement sur le terrain et se distingue par sa masse travaillée mais aussi par ses façades qui dévoilent avec habileté chacun des programmes. Un exercice délicat auquel ALTA Architectes-Urbanistes octroie la plus grande importance, il en résulte une réalisation recherchée aussi bien par sa forme que par ses enveloppes. Tandis que la première enveloppe se distingue par ses altimétries ondulantes et son revêtement lumineux, la deuxième épaisseur, plus linéaire, se dévoile dans une seconde lecture en arrière-plan. Un assemblage habile qui se retourne sur la rue Benserade, s’harmonise avec le gabarit des constructions voisines et qui présente une atténuation progressive des hauteurs d’épannelage. De loin et à première vue, l’ensemble parait harmonieux, mais une fois que nous nous approchons, nous nous rendons compte du travail subtil de la façade où des modénatures métalliques habillent et composent des encadrements accentuant les dimensions généreuses des baies, et se déploient sous forme de brise-soleil verticaux sur les murs rideaux des bureaux engendrant un rythme différent. Les jardins d’hiver viennent enrichir la façade et permettent d’estomper davantage la frontière entre les deux programmes. Soulignons qu’un retrait conséquent entre les deux façades intérieures des logements et bureaux garantit un bon ensoleillement en cœur d’îlot et dégage des vues vers les environs. Par ailleurs, le socle qui comprend des bureaux s’ouvre généreusement, avec un large point de vue sur Paris, sur un jardin situé en cœur d’îlot et en pleine terre, pour que les usagers profitent pleinement des terrasses et des espaces plantés de plain-pied. Soulignons que les façades en cœur d’îlot présentent une architecture plus discrète et des ouvertures avec allège maçonnée de manière à respecter l’intimité de tous. Enfin, et comme à chaque fois, les architectes ont veillé à la qualité du confort des intérieurs, ainsi ces derniers sont généreux, lumineux et présentent
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    Matière à…

    Palm, l’éloge du sombre

    Par Nat Lecuppre, le 19 février 2024
    Après trois années d’études et de conception, la nouvelle collection Palm voit le jour. Elle est signée de l’architecte, urbaniste et designer français Jean-Michel Wilmotte et éditée par la marque de mobilier haut de gamme stambouliote Parla. Palm. La collection est une ode à l’obscurité mise en lumière par le talent de chaque protagoniste. Elle est le fruit d’une seconde collaboration entre Parla et l’architecte. Ce dernier avait découvert le talent de la maison lors d’un projet hôtelier où le mobilier devait se fondre dans son environnement naturel. Parla est une entreprise familiale gérée par la troisième génération. Depuis 1910, elle s’impose comme l’un des leaders du mobilier sur mesure et haut de gamme dans les secteurs du résidentiel, de l’hôtellerie et du tertiaire. La griffe de l’architecte designer. Jean-Michel Wilmotte souhaitait un mobilier qui conjuguerait à la perfection forme et fonction, raffinement et légèreté, mais avec un usage mixte pour intérieur et extérieur. Destiné aux prescripteurs du tertiaire, cette déclinaison de mobilier conçue par l’architecte marie jeux d’ombre et de lumière. Les lignes sobres rythment l’espace. La finition satinée contemporaine qui invite au toucher, alliée à la structure métal rappelant l’environnement minéral, contraste avec le côté doux et velouté des accoudoirs en bois. Les textiles quant à eux subliment le design des coussins. Sept couleurs, codes de l’agence et du langage de Jean-Michel Wilmotte, sont proposées : noir, gris anthracite, bleu profond, vert olive, bordeaux, kraft et blanc. Ces coloris s’harmonisent avec les matériaux nobles utilisés. Palm interprète à la perfection l’art traditionnel artisanal de Parla qui se perpétue au fil des générations et qui s’allie des technologies de pointe dans le travail du bois, du métal et de la tapisserie. Palm incarne dans ses moindres détails le travail minutieux de l’architecte. La collection Palm propose trois gammes : Regular, Comfort et Lounge. Toutes sont dotées d’un cadre en métal texturé. Les coussins offrent beaucoup de flexibilité. Ils sont aimantés et déhoussables tout en étant confortables. Une version extérieure et intérieure. Pour l’extérieur, le tissu sélectionné est résistant à l’eau. Des variantes existent avec des accoudoirs en bois massif Iroko ou gainés de cuir. Une infinité de combinaisons est mise à disposition des prescripteurs pour des créations sur mesure. Les finitions et les matières sont multiples. Palm conforte l’expertise de Parla, qui collabore avec des architectes et des designers de renom. Chacune de ses collections sont reconnues mondialement pour sa qualité et son savoir-faire. Palm reprend tous les fondamentaux du design. À savoir, lignes pures, élégance discrète, matériaux nobles et chaleureux, finitions parfaites… Une collection qui va en séduire beaucoup.
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    Architecture, l'esprit du lieu

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    Par Nat Lecuppre, le 7 juillet 2025
    Depuis quarante ans, la maison Mavrommatis fait découvrir la gastronomie grecque à Paris. Les trois frères chypriotes offrent une nouvelle destination dans la capitale avec leur nouveau flagship situé au 260, rue du Faubourg-Saint-Honoré dans le 8e arrondissement. Pour l’architecture intérieure de cette adresse, les propriétaires ont fait appel à l’architecte Régis Botta. Sa cuisine enchante les convives en ravivant, avec leurs plats et mézédès, leurs souvenirs de vacances chez les Hellènes. Mavrommatis célèbre l’art de vivre méditerranéen. Le fil rouge du projet de l’architecte Régis Botta est donc la Méditerranée. Les lieux répartis sur deux niveaux plongent les clients dans un environnement tout en rondeur et immersif. Au rez-de-chaussée, on découvre un espace traiteur et épicerie fine. On trouve également un petit espace pour se restaurer sur place. Au sous-sol, une cave à vin dévoile une sélection de vins grecs et chypriotes sélectionnés par la maison. Le concept architectural. Pour l’espace traiteur, Régis Botta revoit les codes de la maison Mavrommatis. Le bois et le vert de la marque deviennent davantage des clins d’œil à la terre natale des propriétaires. On a différentes nuances de vert (un vert des olives grecques, un vert des forêts de cyprès de Chypres…). Dès l’entrée de la boutique, tout est conçu avec harmonie et rondeur. Les murs se fondent avec le plafond. Les grandes vitrines de présentation réfrigérées des produits frais sont arrondies et organiques. L’utilisation du Corian® a permis d’obtenir cette forme courbe. Régis Botta reprend le thème de l’huile d’olive pour théâtraliser l’espace dotés de grands panneaux en verres teintés et un sol en mosaïques de verre aux tessons en forme d’olives. Un grand meuble à pâtisseries en verre et métal martelé vient compléter le mobilier mis en place ainsi que de larges étagères murales rétroéclairées. Un espace restauration. Pour pouvoir savourer les mets sur place, un petit espace restauration est créé. Il est situé dans la continuité de l’espace traiteur. C’est un espace avec un plafond vouté peint à la main de motifs naïfs et poétiques. La constellation dessinée invite à la rêverie. Elle est un clin d’œil à la Grèce avec le soleil et la Grande Bleue. L’architecte renforce cette ambiance méditerranéenne avec un grand voilage vaporeux, des cimaises en bois, des tables en pierre et des assises de couleur olive. Une cave d’exception. Au sous-sol, la cave est conçue comme un fût. Tel un sanctuaire, elle recèle une sélection de vins grecs. Une carte viticole au mur complète la découverte œnologique. Afin d’agrandir l’espace majestueux, l’architecte prend le parti de mettre un plafond en miroir. Les parois en bois sont sculptées de casiers et d’étagères rétroéclairées. Une table en travertin au centre de la pièce invite les hôtes à déguster les boissons. Une attention particulière portée à chaque détail, comme dans tous ses projets, Régis Botta a su faire de cette nouvelle adresse un repaire digne de Dionysos.

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