Architecture, l'esprit du lieu

Patrimoine et contemporanéité

Par Nat Lecuppre, le 9 janvier 2025.
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Le Studio d’architecture et de design Studio Vincent Eschalier est reconnu pour son savoir-faire et son ambition de créer des lieux singuliers aux détails soignés associant brutalité de l’existant et noblesse des matériaux défiant toute temporalité.

Tout récemment, Vincent Eschalier a réhabilité un immeuble du XVIIe sur les Grands Boulevards à Paris. À proximité du Grand Rex, l’immeuble dont l’entrée se fait au 38, rue du Sentier, était autrefois une bâtisse familiale.

Au fil du temps, de ses propriétaires et des usages, son architecture a été modifiée. Il a connu la création d’ailes, de verrières, des travaux de surélévation… L’édifice, réparti sur 3 000 m², dispose de cinq étages et d’un sous-sol. Pour l’architecte, le site détenait un haut potentiel architectural et patrimonial. Comme il excelle dans ce domaine, il a su conjuguer à la perfection passé et modernité.

L’immeuble accueille un siège social et des commerces en rez-de-chaussée. Des éléments sont restaurés à l’identique comme les façades qui conservent leurs volumes historiques en adéquation avec l’architecture vernaculaire. Seul le socle commercial est revalorisé par un nouveau revêtement en granite gris foncé, plus contemporain.

Les espaces de travail conçus sont sobres et mettent l’accent sur le bien-être des usagers. Dans un souci d’harmonie et de cohérence, le Studio Vincent Eschalier a eu en charge le choix du mobilier. Des bureaux créés sur mesure par MVE-Collection, la branche design du Studio Vincent Eschalier, sont en bois clair et gomme de lin. Des pièces de designers comme Axel Chay, Margaux Keller, Duplex Studio et des maisons d’édition (Silvera, Movimento, Petite Friture) sont sélectionnées. Pour aérer les lieux, des plantes prennent place à tous les niveaux.

Tout est pensé dans le moindre détail pour optimiser les espaces. Des placards sur mesure sont installés dans les tisaneries et les espaces de travail.

L’ambiance souhaitée pour l’aménagement intérieur est décontractée, sobre et lumineuse. Les murs laissés bruts se conjuguent avec les essences de bois retenues. L’atmosphère est donc plus chaleureuse. Les éléments techniques et structurels sont laissés apparents au plafond. Pour une uniformité, ils sont peints en blanc.

Les escaliers d’origine sont conservés et rénovés. Un revêtement minéral marque les espaces de vie et de circulation. Les sanitaires sont parés de pavés en terre cuite et l’atrium de dalles de pierre posées en opus incertum (technique de pose de dalles de dimensions et de formes différentes et de manière aléatoire).

La cour centrale – surplombée d’une imposante verrière – devient un lieu de vie baigné de lumière naturelle. Aux derniers étages, un second espace de vie bénéficie d’un accès direct à la terrasse depuis une mezzanine, offrant aux usagers offrant un véritable écrin de nature au cœur de la ville.

Cette réhabilitation vient s’ajouter à la liste des projets couronnés de succès de l’architecte et de ses équipes.

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    Urbanisme

    Rémalard-en-Perche, un cœur plus vert

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 novembre 2023
    Ce bourg percheron réaménage sa place Charles de Gaulle. Redessinée, sécurisée, aplanie, végétalisée et bientôt embellie, elle regarde au loin le doux paysage de collines. Fin des travaux en juillet. Quand on arrive à Rémalard en venant des Aubées, s’offre une belle grimpette pour gagner la place Charles de Gaulle, très en pente elle-même. Situé à 160 km de Paris, ce bourg est niché au cœur de l’ancien comté du Perche, qui dura neuf siècles et fut supprimé à la Révolution. Son relief de collines ourlées de forêts, de bocages, de mottes féodales et de rivières unifie encore cette contrée si Douce France aux nombreux manoirs et fermes aux crépis ocre, devenue en partie Parc naturel régional. « Mais c’est où le Perche ? ». Car ce pays est à cheval sur 3 régions (Basse-Normandie, Centre, Pays-de-la-Loire) et 4 départements (Orne, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher, Sarthe). Dans ce décor harmonieux, la place rémalardaise – un triangle de 3 793 m2 bitumés très dénivelé – détonait. Elle ressemblait à un parking, avec fleurs en potiches, sans arbres. Les usages étaient confus à ce carrefour mal délimité, entre les rues de l’Église, des Moulins, de Mortagne et Marcel Louvel. « Cela faisait des années que cette place devait être refaite, explique le maire Patrick Rodhin. Il y a eu bien des projets, tombés à l’eau. Nous sommes repartis du dernier plan, pour l’améliorer. Il fallait sécuriser cette zone de rencontres, l’aplanir, créer des circulations partagées entre piétons, voitures, vélos, la verdir, l’adapter au réchauffement climatique, et l’embellir. Pour redonner vie à ce cœur de bourg avec ses commerces essentiels. Deux bâtiments en ruine ont été détruits, on va reconstruire deux logements sociaux avec le bailleur Orne Habitat. Les travaux, qui ont commencé fin août 2022, se déroulent bien. On a de bons architectes et paysagistes. La nouvelle place devrait revivre lors du vide-grenier de juillet ». La maîtrise d’œuvre est assurée par l’IRPL du Mans (Ingénierie routière des pays de Loire), par BET VRD, bureau d’études techniques, et par Vert-Latitude, atelier créé en 1998 par le paysagiste concepteur Jean-Baptiste Flichy. « Il fallait inventer un récit, bien regarder Rémalard, explique-t-il. Ce village était traversé par l’ancien chemin royal Paris-le Mans. Il ne l’est plus. Il y avait une motte féodale. Disparue. Nous sommes loin de l’Église, de la mairie. Il fallait s’appuyer sur autre chose. L’atout de ce bourg, c’est le paysage percheron que l’on voit au loin. On a gardé son caractère rural, pour récréer une place connectée au grand paysage et y remettre la nature. Il y avait aussi une halle couverte jusqu’au XVIIIe siècle. Pour signifier sa mémoire, on a créé une partie haute bordée par un muret, délimitant 30 places de parking, et le marché. Dans la partie basse, on marque mieux la D920 qui traverse, la vitesse est réduite, la priorité est aux piétons. Chaque niveau est aplani. On a soigné les accès aux commerçants ». […] l’esplanade de Rémalard, qui compte une trentaine de pas-de-porte, est digne d’une carte postale. Sébastien Garnier Il a fallu aussi
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    Architecture un lieu

    Un institut de beauté pour le textile

    Par Nat Lecuppre, le 27 octobre 2025
    L’agence de branding et d’architecture MV Design repense l’enseigne 5 à Sec, leader du pressing avec 1 500 magasins dans le monde dont 200 en France. 5 à Sec s’adapte aux nouveaux modes de vie et tendances en revoyant entièrement son image et son concept magasin. Une nouvelle identité MV Design revoit l’identité visuelle de 5 à Sec. Un nouveau logo est créé apportant élégance et modernité à l’enseigne. La typographie est plus légère. Trois couleurs sont retenues (violet, orange et blanc). Un symbole graphique original sert de signature et de repère visuel. La source d’inspiration est le fil et la maille. Le concept de MV Design 5 à Sec souhaitait continuer à recruter et à fidéliser ses clients tout en prenant en compte le bien-être de ses collaborateurs avec un environnement plus fonctionnel et agréable. MV Design imagine un institut de beauté de tous les textiles. Les espaces sont chaleureux par le choix des matériaux (bois naturel), le travail de l’éclairage (doux), le choix d’un blanc lumineux et une signalétique claire qui valorise la gamme des soins proposés. Une multitude de services Une offre premium devait être imaginée pour renforcer sa réputation en mettant le soin et la réparation (care and repair) et la qualité encore plus au cœur du projet. Le service est développé avec la digitalisation. Une notification SMS ou push est activée lorsque les articles sont prêts. Ainsi le client retire ses vêtements nettoyés et repassés à une borne de retrait. Le comptoir reste la pièce maîtresse, il est le lieu de proximité et d’échange. Des services supplémentaires sont proposés et enrichissent l’expérience. La prise de rendez-vous à domicile pour les pièces d’ameublement et la livraison à domicile ensuite est une nouveauté. Un engagement responsable Le nouveau concept est fondé sur la durabilité et la préservation des textiles. Des services et des offres de soins permettent de prolonger la durée de vie des vêtements. Le nettoyage Maxima est un procédé exclusif. Il permet de traiter 90 % des textiles nettoyés à sec, tout en éliminant efficacement les odeurs et en les parfumant comme à la maison. D’autres soins sont proposés comme l’imperméabilisation, le traitement antimites ou le soin White+. À l’ère des secondes vies et secondes mains, la réparation textile est l’alternative au rachat. Pour l’incarner, un mannequin est installé à l’extérieur, illustrant cette démarche d’entretien responsable. Des vêtements réparés avec soin sont mis en scène. Cette démarche s’inscrit dans le Bonus Réparation mis en place par l’État pour encourager les consommateurs à prolonger la vie de leurs vêtements plutôt que de les remplacer. Une approche responsable MV Design est un acteur engagé. Il est certifié B Corp. Cette transformation s’inscrit dans son expertise de démarche responsable. Les matériaux retenus comme les sols sont éco-conçus. L’éclairage est optimisé. Les façades existantes sont réemployées. Dans ce projet, performance et durabilité ne font qu’une. Le magasin pilote est situé au 14, rue de Châteaudun à Paris (9e). Le concept est couronné de succès. Il va être décliné dans quinze magasins d’ici 2026.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un petit nid douillet à Montmartre

    Par Nat Lecuppre, le 29 janvier 2025
    L’architecte d’intérieur Mélodie Violet, fondatrice du Studio Imagine, a réalisé un petit appartement de 35 m2, au dernier étage d’un immeuble montmartrois à Paris. Elle a transformé les lieux en un petit cocon alliant l’ancien et la modernité. L’extension des combles permet aux lieux de bénéficier d’une vue imprenable sur le ciel de la capitale et de laisser entrer la lumière naturelle. La décoration choisie est tout en douceur et élégance voire sensualité. Tous les détails soulignent l’ambiance raffinée et singulière souhaitée. Mélodie Violet a conjugué l’art et le design pour le salon. Le mobilier contemporain souligne le côté confortable désiré. Un canapé sculptural de couleur crème, des tables basses en noyer et des poufs fabriqués sur mesure renforcent le bien-être des occupants. Un papier peint représentant les terres toscanes sert de fond théâtral pour la bibliothèque créée autour de la cheminée. Le salon incarne l’art de vivre avec sobriété. La cuisine en bois clair est épurée et fonctionnelle. La salle à manger avec un mur en noyer et un miroir doré chiné invite au confort. La chambre est en mezzanine. Les poutres d’origine marquent le passé des lieux. Une moquette pourpre accentue le côté chaleureux. Dans un projet de si petite superficie, tous les détails comptent et les m2 sont optimisés. Des rangements sont dissimulés pour ne pas encombrer visuellement l’espace. La salle de bains de teinte rose poudré est féminine et apaisante. Ce petit appartement est un écrin subtil, douillet et singulier.

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