Architecture remarquable

Prendre langue avec la France

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Par Lionel Blaisse, le 13 décembre 2024.
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© Sébastian VERONESE

Unique grand projet présidentiel d’Emmanuel Macron, la Cité internationale de la langue française investit, en toute logique, le château de Villers-Cotterêts. Dans ce joyau de la dynastie des Valois, François Ier signa l’ordonnance imposant le français dans la rédaction de tous les actes administratifs et judiciaires du royaume.

Les acteurs du projet — conservateurs, comité scientifique, centre des Monuments historiques, architectes, concepteurs lumières et multimédias —ressuscitent cette demeure royale de la Renaissance à la beauté architecturale malmenée par le temps. Ils y démontrent aussi — avec dextérité et subtilité, non dénuées d’humour — que notre langue est un patrimoine commun et vivant qui ne cesse de s’enrichir, voire de se réinventer.

Parce que je le Valois bien.

Orphelin de père, François d’Angoulême est fait duc de Valois par son oncle et tuteur le roi Louis XII, auquel il succède en 1515 sous le patronyme de François Ier. Chasseur émérite, il métamorphose l’ancien pavillon de chasse de Villers-Cotterêts — à l’orée de la giboyeuse forêt de Retz — fréquenté par ses prédécesseurs en un véritable château Renaissance qui devient la résidence royale du Valois. Démarrés en 1532, ses travaux sont achevés en 1556, sous le règne de son fils Henri II, par Philibert Delorme. En 1661, Louis XIV transmet le duché à son frère Philippe d’Orléans, qui adjoint au château un jardin à la française conçu par André Le Nôtre. Le Roi Soleil y séjourne à plusieurs reprises, il y fait même rejouer en 1664 Tartuffe par la troupe de Molière, pièce alors interdite à Versailles par l’archevêque de Paris ! Une partie de ses décors Renaissance disparaissent lors des différents remaniements menés par ses propriétaires princiers jusqu’à la Révolution. Devenu bien national, il accueille une caserne avant de devenir un dépôt de mendicité (1808) puis une maison de retraite du département de la Seine (1889) qui fermera en… 2014.

En 2017, l’État lance un appel à idées pour l’avenir du site, reclassé définitivement Monument historique en 1957.

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    Cité internationale de la langue française

    1, place Aristide-Briand

    02600 Villers-Cotterêts

    Tél. : +33 (0)3 64 9243 43

    www.cite-langue-française.fr

    Projectiles

    134, rue d’Aubervilliers

    75019 Paris

    Tél. : +33 (0)1 58 30 82 61

    www.projectiles.net

    8’18’’

    34, rue de Cîteaux

    75012 Paris

    Tél. : +33 (0)1 49 49 07 90

    www.8-18lumiere.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 57
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    Architecture un lieu

    Invitation œnotouristique

    Par Nat Lecuppre, le 12 avril 2024
    Chevalier de la Légion d’honneur, primée de la mention spéciale du Prix Femmes Architectes 2022 pour l’ensemble de sa carrière, académicienne d’architecture, fondatrice de la fédération des concepteurs d’expositions XPO, membre titulaire du Haut Conseil des musées de France… Adeline Rispal a plus d’une corde à son arc. Adeline Rispal. Adeline Rispal est mondialement connue pour concevoir des projets culturels et patrimoniaux exceptionnels. Cette architecte scénographe vient de livrer en plus du Musée savoisien et du Centre national du costume et de la scène, Les Cités des climats et vins de Bourgogne à Chablis et Mâcon. L’agence Ateliers Adeline Rispal a remporté les deux concours de maîtrise d’œuvre scénographique séparés pour les Cités de Mâcon et de Chablis. Ces projets sont à l’initiative du BIVB (Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne), propriétaire des sites, dont la maîtrise d’œuvre d’architecture est signée l’Atelier Correia Architectes et Associés pour Chablis, et RBC Architecture associé à ACL Architecte pour Mâcon. Mise en scène des lieux. Pour ces deux projets, Adeline Rispal a conçu une scénographie différente. Toutefois, ils ont en commun la place de l’usager, qui est mis au cœur du concept. Les Cités des climats et vins de Bourgogne ont pour objectifs de devenir des lieux de référence pour néophytes et passionnés, de faire découvrir à travers des expériences conviviales, sensorielles et pédagogiques le vignoble travaillé par l’homme. Le « climat » est une notion bourguignonne qui évoque une parcelle de vigne délimitée depuis des siècles (la plus ancienne datant de 630), avec les caractéristiques s’y référant (sol, cépage, altitude…). Il est à noter que la Bourgogne compte 1 200 climats. Adeline Rispal a conçu sa scénographie sur trois fondements pour offrir une expérience singulière. Pour elle, le visiteur doit éprouver en ressentant pour connaître par l’expérience, comprendre en exprimant et partageant ses émotions, déguster en appréciant les saveurs et en éduquant son goût. Des strates pour structurer et ressentir. Le fil rouge des scénographies des lieux est le concept de strates géo-sensorielles. Trois sortes de strates sont pensées. Elles créent des univers pour plonger le visiteur en totale immersion. Les strates permettent de concevoir des ambiances spécifiques selon les matériaux (roche, bois, végétaux…) mais aussi avec tous les outils technologiques (multimédia, numérique, signalétique, didactique, éclairage…). Immersion avec les cinq sens. Les cinq sens interviennent lors des visites des Cités. On vit les choses. Le parcours est ponctué de contenus audiovisuels sur le travail de la vigne, l’art de la vinification, les traditions, la culture, la tonnellerie… et avec des témoignages de vignerons. S’éduquer au goût par les mots. L’histoire du patrimoine des climats est interprété aussi avec des mots. Un univers poétique et émotionnel est exprimé au travers Jean-Pierre Garcia, Bernard Pivot et Jacques Puisais. Une attention particulière est portée au graphisme. La signalétique est travaillée dans les tons du parcours pour les adultes, et pour les enfants elle est plus ludique. Trois langues : français, anglais et allemand. Entendre. L’ouïe tient une part importante dans le projet. Les sons apaisent et permettent de mieux ressentir la vie des terroirs. Une création sonore est
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Amouage, un flagship… héroïque

    Par Nat Lecuppre, le 28 juillet 2025
    Après dix-huit mois de travaux, le flagship historique d’Amouage a rouvert ses portes à Mascate, au bord du golfe d’Oman. Pour imaginer ce lieu iconique, la maison de haute parfumerie a fait appel à l’agence Héroïne, avec une ambition claire : créer un écrin sensoriel, immersif et enraciné dans la culture omanaise. Le résultat allie excellence artisanale, design contemporain et expérience client hors normes. Héroïne. Fondée en 2020 par Rémi Le Duillenec et Quentin Obadia, Héroïne est une agence de design et de conseil spécialisée dans l’expérience de marque, la plaçant au cœur du retail. Elle accompagne les enseignes dans la conception de points de vente à forte valeur ajoutée, en imaginant des expériences immersives, cohérentes et performantes. Return On eXperience. Cette méthode appelée aussi ROXTM est un atout majeur d’Héroïne, voire sa force. Une approche stratégique propriétaire qui évalue et optimise la performance des expériences à travers tous les points de contact, physiques comme digitaux. De la définition des piliers identitaires au design d’espace, en passant par le suivi de production et la formation des équipes en boutique, Héroïne orchestre des dispositifs complets où chaque détail compte. Un geste architectural fort pour marquer les esprits. Au cœur du flagship, un arbre monumental de sept mètres – évocation poétique des arbres à encens classés au patrimoine mondial – capte immédiatement le regard. Réalisée en bois par le studio Ouvrage Paris, cette œuvre magistrale incarne la communion entre l’homme et la nature. Elle guide les visiteurs à travers l’univers olfactif de la Maison, tout en structurant l’espace sur deux niveaux. « Nous avons surmonté de nombreux défis techniques pour permettre à l’arbre de traverser les deux étages du bâtiment, une véritable réussite architecturale », précise Renaud Salmon, directeur de la création chez Amouage. Une architecture narrative entre tradition et modernité. Implantée dans le Sabco Mall, premier centre commercial du Sultanat, la boutique bénéficie d’une autonomie énergétique grâce aux panneaux solaires installés sur le toit. La façade en verre cristallin, soulignée de travertin crème et de grès sculpté à la main, mêle artisanat, luxe et innovation. À l’intérieur, Héroïne a opté pour des matériaux nobles (chêne foncé, laiton, acier noir, feuilles d’or) et un mobilier sur mesure, dont une table de consultation interactive imaginée par Dimitry Hlinka. Un espace pensé pour la transmission. Au cœur de l’expérience client : le Majlis, un salon traditionnel omanais repensé pour accueillir des consultations personnalisées et des masterclass olfactives. Dans une atmosphère feutrée, entre lambris sombres et assises haut de gamme, les visiteurs sont invités à découvrir l’art de la parfumerie dans un cadre intimiste, presque confidentiel. « Nous avons créé un lieu où l’olfactif, l’architecture et l’art se rencontrent pour offrir une expérience sensorielle inédite », confie Quentin Obadia, co-fondateur de l’agence. Quand le retail devient terrain d’expression. À l’heure où le luxe est confronté à de nouveaux enjeux – saturation des formats, montée des attentes expérientielles, quête de sens – Héroïne apporte une réponse singulière. Loin du design commercial traditionnel, l’agence conçoit des lieux à forte dimension émotionnelle, mêlant art, architecture et récit. Des environnements immersifs et stratégiques, où chaque détail contribue à une lecture sensible et contemporaine du luxe. Héroïne peut s’énorgueillir de concevoir
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Camille Aryeh

    Par Nat Lecuppre, le 30 janvier 2025
    L’architecte Camille Aryeh, d’origine italo-iranienne, née aux États-Unis où elle a vécu jusqu’à ses 8 ans pour ensuite s’installer à Monaco puis en Suisse, a une éducation multiculturelle. Cette éducation se retrouve dans son savoir-faire et ses projets. Camille Aryeh est passionnée par l’art sous toutes ses formes. Un temps, elle se vouera au piano, à la peinture, avant de découvrir l’architecture d’intérieur. En suivant le chantier d’un de ses proches, elle se passionnera pour le design, la créativité et l’approche artistique. L’architecte adore chiner, visiter les antiquaires et assister aux ventes aux enchères. Elle associe toujours du vintage dans ses réalisations pour mélanger le côté naturel, passé et contemporain. En 2018, elle ouvre, en même temps que son agence, une boutique de décoration au cœur de la vieille-ville à Genève. On y trouve des pièces exclusives de mobilier, luminaires, papiers peints, art de la table, accessoires… signés de designers et éditeurs de renom. Camille Aryeh réalise de très beaux projets résidentiels mais aussi des bars et boutiques-cafés. Découverte d’une villa en Suisse. Tout récemment, elle a livré une maison familiale dans la région de Genève. Elle a imaginé des lieux à la fois sophistiqués, élégants et sobres. Les espaces sont pensés pour les vivre en famille ou pour y recevoir les amis. Tout est décliné dans des teintes douces et harmonieuses qui soulignent l’atmosphère apaisante. La cuisine devient le cœur de la maison. Elle est en bois clair et en laiton. Le coin repas est constitué d’une table de couleur gris béton. La couleur aubergine procure de la chaleur aux espaces. On la retrouve avec la banquette cosy qui entoure la salle à manger et les chaises hautes de l’ilot central. Le salon se voit attribué des coloris et motifs plus marqués en clin d’œil aux différentes villes du monde visitées par les propriétaires. Le salon s’ouvre sur la salle à manger. On y trouve un lustre de Lindsey Adelman qui apporte une touche ludique au lieu. Un escalier mène aux chambres. Ce dernier est doté d’un lustre qui souligne la belle hauteur sous plafond avec une cascade lumineuse. Un papier peint fleuri accentue le côté cocooning et doux de l’espace. Les chambres sont dans les tonalités pastel et poudrées. L’ambiance est à la détente et au repos. La chambre du bébé avec son papier peint décoré de montgolfières survolant le monde invite à l’éveil et la découverte. La salle de bains principale est le travail de quatre mains. Elle a été conçue avec Brigitte Diserens de l’agence DVK Architectes. Tout en marbre vert, la salle de bains est épurée, reposante et invite au bien-être. La villa étant un lieu à vivre, le sous-sol offre de multiples possibilités pour partager des moments de convivialité. Il dispose d’une salle de sport, d’un sauna, d’une cave à vins et d’un home cinéma. Les extérieurs sont aussi pensés pour l’hospitalité avec une piscine, un salon, une cuisine-salle à manger. Avec ce projet on découvre le talent de l’architecte Camille Aryeh. Ce havre de paix est une adresse qui répond à toutes les attentes de ses propriétaires et de ses convives.

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