Urbanisme

Quand Carpentras livre son histoire

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Par Lionel Blaisse, le 7 février 2025.
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© Atelier Novembre - Takuji Shimmura
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    Bibliothèque-musée Inguimbertine

    Hôtel-Dieu

    180, place Aristide-Briand

    84200 Carpentras

    Tél. : +33 (0)4 90 63 04 92

    www.inguimbertine.carpentras.fr

    Atelier Novembre

    21, rue du Faubourg-Saint-Antoine

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 44 73 02 20

    www.novembre-architecture.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 58
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    Architecture remarquable

    Le Visionnaire, saisir ce qui commence

    Par Lionel Blaisse, le 9 décembre 2024
    Mise en œuvre par Alain Moatti, la rénovation de la légendaire adresse de L’Oréal du 14 rue Royale devait offrir une plongée dans l’âme de la Maison et une exploration profonde du monde pour permettre à ses collaborateurs d’y inventer ensemble le futur de la beauté. À l’abri des regards derrière ses historiques façades classiques, une pièce d’architecture contemporaine connecte un véritable incubateur de créativité dont chacun des 21 espaces spécifiques fait appel au meilleur de la technologie – intelligence artificielle comprise. Réunissant le passé, le présent et l’avenir, Le Visionnaire symbolise par sa forme ovoïde le lieu où tout commence. Une marque auréolée de gloire. Tout débute en 1907 lorsqu’un jeune chimiste de 26 ans d’origine alsacienne, Eugène Schueller, invente un procédé de teinture capillaire de synthèse pour cheveux blancs dont il dépose le brevet baptisé l’Auréale, coiffure crantée fort prisée à l’époque. La Société française de teinture inoffensive pour cheveux est créée deux ans plus tard. Jusqu’au décès de son associé Pierre Spéry en 1936, ils vont développer et diversifier leurs activités (savon, shampoing, ambre solaire, édition de magazines de beauté et coiffure…). Devenue en 1939 la SA L’Oréal, l’entreprise s’installe au 14 rue Royale dans un immeuble à l’angle de la rue Saint-Honoré dessiné par Ange-Jacques Gabriel dans le prolongement de la place Louis-XV érigée en 1772 — aujourd’hui de la Concorde — dont il était l’architecte. Les façades et toitures sont d’ailleurs classées Monument historique en 1949. Eugène Schueller y installe immédiatement une académie de coiffure au troisième étage où près de 1,2 million de coiffeurs auront été formés depuis. Recruté en 1942 à la suite d’une petite annonce par Monsavon, François Dalle – juriste de 24 ans – va révéler ses qualités d’entrepreneur qui vont le conduire à la direction de L’Oréal en six ans. Quand le fondateur décède en 1957, il devient le patron de la grosse PME dont Liliane Bettencourt née Schueller hérite. À son départ en retraite vingt-sept ans plus tard, il a fait de L’Oréal le premier groupe mondial de cosmétiques qu’il est resté depuis. « Travailleur infatigable, sensible, exigeant avec lui-même et les autres, François Dalle aimait faire confiance, responsabiliser, entrainer avec lui, bousculer les limites qu’on se met à soi-même. Il était d’une intelligence hors du commun tout en étant charismatique », déclarait en septembre dernier ­Françoise Bettencourt-Meyers lors de l’inauguration du Visionnaire- Espace François Dalle. Architecture et symbole. « Au 14 rue Royale, la beauté est la rencontre avec l’inconnu. Au cœur de la ville, enveloppé dans une cour historique, nous avons édifié ce lieu inconnu. Il est protégé par une verrière en forme de spirale dont la dynamique conditionne sa stabilité dans l’espace. Cette verrière abrite une pièce-monument qui donne son nom au projet et le symbolise tout entier. Lieu emblème, lieu d’événement et de travail, cette œuvre est le point de départ de toutes les inspirations : un accélérateur de l’esprit de création. Ici on pense, ici on cherche, ici on trouve », décrypte Alain Moatti. Et Fabio Bezzecchi, son associé en charge du projet, de poursuivre : « Centrale, cette verrière est le fruit d’un travail mathématique des plus pointus, dont le développement numérique est basé sur
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    Créateur

    François ­Azambourg, la poétique des techniques

    Par Anne-Marie Fèvre, le 22 avril 2024
    Au MAD parisien, il a démontré qu’il est un designer « sérieux », entre techniques, artisanat, arts. Avec des formes vivantes, il a créé un monde onirique. Pour 2024, la sobriété, et toujours la légèreté, la légèreté. Depuis 1999, de Paris à Milan, de Hyères à Lille, on a souvent rencontré François Azambourg, ce jeune homme fougueux aux yeux pétillants. Quel plaisir de le voir expliquer, rieur, ses objets insolites, nés de ses expérimentations inattendues : un luminaire en textile tridimensionnel, la chaise Pack gonflable ; des matériaux comme des sandwiches souples, qui ont été brevetés, le nid d’abeille pour une carte blanche du VIA (Valorisation de l’innovation dans l’ameublement). Et en 2004, une « microfolie », dînette mobile, qui s’est posée à Lille « comme une fleur qui pousse entre deux pavés ». Ce designer, dans le souffle de Gaston Bachelard, n’est pas resté un créateur perché. Il a été maintes fois primé, a travaillé avec Selmer, l’Ircam, pour les éditeurs Domeau & Pères, Ligne Roset, Poltrona Frau, Domestic, la galerie Kreo, Hermès, Cappellini… Toute cette trajectoire singulière a culminé en 2023 avec l’exposition « Légèretés manifestes » qu’il a inventée avec 200 pièces aux MAD Paris 1. Quel était l’enjeu de cette exposition ? À 60 ans, j’ai voulu démontrer que pour moi le design était une affaire sérieuse. Sérieux, car j’ai d’abord fait des études en électronique, et le monde technique a de la valeur. Je suis aussi diplômé des Beaux-Arts de Caen, d’Olivier de Serres (ENSAAMA) à Paris. Sur la première table, j’ai montré les choses qui m’ont nourri. En musicien, j’ai rendu plus sobre le saxophone, je montre mes carnets de travaux, toutes sortes de matériaux. Qui expliquent mes recherches de légèreté. J’ai écrit les cartels comme des autobiographies des objets. Pour rendre la présentation vivante, accessible. Le design ne doit pas rester une affaire de gens cultivés. La légèreté est votre quête ? La légèreté par soustraction, en ménageant du vide. Pour débarrasser l’objet de sa dimension bourgeoise, de sa masse, du gras, de ses décors. En enlevant, apparait l’éclatante vérité ! La chaise Pack gonflable en matériaux légers a une enveloppe en polyester double paroi truffée de fils et de mousse polyuréthane, elle se déploie dans un mouvement léger. La chaise Very Nice est constituée de contreplaqué de bouleau habillé d’un film polyester dont on entoile avions. La chaise Bugatti en tôle, j’ai voulu l’alléger aussi, lui retirer du poids. J’aime les chaises de Jean Prouvé, mais elles sont trop lourdes. La chaise Bugatti en tôle froissée flirte avec l’art ? Là, je montre que je fabrique seul mes prototypes. Je les assemble moi-même, je les hybride avec différents matériaux, je cherche. Lors de longues expérimentations, des accidents surviennent, ils ont fait vriller ma pensée. J’ai remarqué que les loupés avaient des qualités esthétiques. Pour la chaise Bugatti (Cappellini), la tôle s’est froissée et je l’ai acceptée, en plasticien, au-delà de la technique. Avec le verre au CIAV Meisenthal (Centre international d’art verrier), j’ai posé un regard neuf sur les loupés. Quand mes pièces en verre sont texturées, c’est seulement le résultat
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Invitation en Chine au cœur de la capitale

    Par Nat Lecuppre, le 24 février 2025
    Avec le restaurant Suzie Wong, l’architecte Régis Botta nous plonge dans un univers chinois à la fois contemporain et rétro. Régis Botta a imaginé les lieux comme une cantine « néo-seventies ». Le restaurant dispose d’un rez-de-chaussée avec cuisine et bar mais aussi d’un sous-sol. Au RDC, la grande salle de restauration est ouverte sur la rue et bénéficie de la lumière naturelle. À la suite, une autre salle plus cosy est habillée de bois et de miroirs au bar. La couleur prédominante des espaces est le rouge de Chine. Ce rouge foncé se retrouve au sol et sur les grandes arches qui structurent l’espace. De grands rideaux de perles en bronze rythment les lieux en formant de sous-espaces. La pièce maîtresse du rez-de-chaussée est le plafond formé par des caissons en cannage et rétro-éclairé. On trouve également comme luminaires des néons et des lampes de table. La conjugaison de matières naturelles (pierre, bois des tables et des revêtements muraux, cannage) et de la couleur rouge renforce le côté chaleureux et feutré du restaurant. Au sous-sol, deux salles pensées comme une caverne avec les pierres apparentes offre une atmosphère plus intimiste. Le mobilier retenu est très seventies. Les chaises sont de couleur rouge orangé et dynamisent les lieux. Si vous passez dans le quartier de la Bastille à Paris, pensez à faire une halte chez Suzie Wong. Vous y dégusterez des plats traditionnels revisités qui vous transporteront, comme le décor créé, tout droit dans l’Empire Céleste.

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