Architecture un lieu

Quand Outsign réenchante les lieux avec philosophie

Par Nat Lecuppre, le 12 juin 2024.
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© Christophe Valtin

Depuis ces dernières années, les enjeux climatiques sont omniprésents dans notre vie personnelle et professionnelle. Il est devenu impératif d’agir et de se mobiliser.

Chacun est concerné et devient acteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, etc. Les architectes conscients de la gravité de ce sujet mettent au cœur de leurs projets l’engagement de développement durable. Un des acteurs les plus actifs et créatifs sur ce point est l’agence Outsign.

L’agence d’architecture et de design Outsign pousse au maximum son expertise autour de l’économie circulaire. Elle essaie de proposer des concepts qui minimisent les déchets, maximisent les ressources avec toujours autant de créativité.

Ce positionnement fort à un impact sur la méthodologie d’un concept. Tout est pensé pour que les projets soient qualitatifs et porteurs de sens.

Une philosophie engagée.

Outsign mène sa réflexion sur trois principes fondamentaux. À savoir, sur la conception de produits durables et réutilisables, le recyclage des matériaux et la régénération de l’écosystème (déchets organiques utilisés pour les sols…).

Il s’agit de choisir les bons matériaux pour les bons espaces. Les projets doivent être pensés pour durer. L’impact des matériaux sur leur environnement doit être pris en compte. Les architectes priment l’épure et le fonctionnel, l’efficacité et l’utilisation « intelligente ».

Un des projets qui caractérisent au mieux le travail d’Outsign dans ce domaine est Topaz. La réflexion RSE pour ce projet de bureaux de plus de 15 000 m2 doit servir d’exemple pour les projets d’architecture à venir.

La Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble Topaz à Vélizy-Villacoublay (78), a confié à Outsign la réhabilitation et revalorisation de 5 270 m2 d’espaces communs.

Les équipes Outsign ont primé la déconstruction sélective, le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux tout en faisant du sourcing de matériaux made in France / Europe.

Le concept des architectes met tout en œuvre pour offrir une véritable expérience de travail à l’usager. Les espaces de vie sont redessinés. L’accès à la cafétéria permet une restauration rapide. Des alcôves sont installées dans celle-ci et dans le RIE pour favoriser le travail informel, et ce dans des conditions plus confortables. Un accès terrasse est créé ainsi qu’un coin détente avec un lounge et un babyfoot.

Les espaces communs.

Deux halls d’entrée (2 275 m2), une cafétéria (160 m2), un RIE, une terrasse, un dégagement et les paliers constituent les espaces communs.

Pour renforcer le confort acoustique, de nouveaux faux-plafonds sont installés. Du mobilier est dessiné sur mesure (banque d’accueil, tables hautes, bar, alcôves, banquettes).

Réutilisation des matériaux.

Au RIE, on trouve beaucoup de matériaux réemployés et upcyclés. On a la faïence et le carrelage de fin de chantier pour sa terrasse, du bois MDF mélaminé réemployé pour le meuble sur mesure, des mobiliers éco-responsables (tabourets, chaises, suspensions lumineuses), des panneaux acoustiques en feutrine et plastique recyclé, des patères à partir de poignées de porte, des tables en volants de badminton. Une peinture à base d’algue Algo est utilisée.

À la cafétéria, le sol est repris par un carrelage effet bois. Les panneaux acoustiques en fibres de bois minéralisées remplacent le faux-plafond. Les meubles sont fabriqués sur mesure (bar, tables, espace lounge et alcôves). Le tissu utilisé est du 100 % polyester upcyclé.

Seconde main, seconde vie.

Les espaces bureaux se répartissent sur 5 étages. Outsign a eu en charge le R+5 (1 913 m2). Pour cette partie, les moquettes sont des revêtements de sol d’un autre site (déposés, retraités, nettoyés) pour une seconde vie, tout comme pour le mobilier de la terrasse.

Le confort des usagers.

Une attention particulière est portée au bien-être des collaborateurs. De grandes surfaces vitrées laissent la lumière naturelle inonder les lieux. Les espaces extérieurs sont revus pour inviter à une pause bucolique. Des études sont en cours pour créer une zone wellness et un creative center. Les architectes jouent avec les contrastes et la dualité des ambiances (chaud / froid, calme / animé…). Les coloris et les « vibrations » permettent aux collaborateurs de choisir leur espace selon leurs besoins et envies.

Topaz laisse entrevoir la conception des bureaux de demain. Les chiffres sont explicites. Nous ne pouvons que saluer ce projet.

Chapeau bas !

Résultats chiffrés

  • 42 tonnes de CO2 ont été économisées
  • Le taux de valorisation des déchets s’élève à 87 %
  • L’énergie électrique économisée s’élève à 479 MWh, soit 24 000 km – c’est-à-dire 30 Paris-Marseille en TGV ; ou encore la consommation d’une machine à laver pendant 2 511 ans (!)
  • 2 511 litres d’eau ont été économisés, soit 13 baignoires de 200 litres ;
  • 42,1 tonnes de déchets ont pu être évités, soit la masse de déchets de 73 habitants pendant 1 an.

Nous avons rencontré Marc Dölger, co-fondateur et associé de l’agence Outsign. Nous lui avons demandé comment il imaginait les évolutions du tertiaire dans les années à venir. Découvrez son point de vue !

Le bureau de demain.

Pour l’architecte, il s’agit de repenser toute l’expérience du travail dans toutes ses dimensions. Depuis la pandémie, les évolutions propres aux modes de travail ont fortement questionné la façon de travailler. Ce qui apparait aujourd’hui, c’est bien la nécessité de soutenir le lieu du travail comme un lieu hybride qui alterne entre lieu privé et lieu commun.

Il n’y a donc plus un seul lieu de travail, mais plusieurs, qui vont de la sphère privée à la sphère collective. La politique des entreprises qui vise à optimiser les surfaces de bureaux, la disparition progressive des postes affectés, conduisent à repenser le bureau comme lieu booster de l’échange et du partage. Cette évolution offre l’opportunité de repenser encore plus fondamentalement le bureau comme plateforme d’échange, à l’instar des lieux qui favorisent le lien, l’appartenance à un projet d’entreprise.

Home office versus Groupe office.

La dimension du bureau « domestique » reste aujourd’hui un aspect encore trop délaissé, qui pourrait à terme également conduire à imaginer une autre manière de travailler en cœxistence avec les usages du logement. Dans ce domaine, le pas à faire reste encore important, afin d’offrir une vraie qualité de travail, là où elle n’avait pas l’habitude de s’exprimer.

Fini le bureau jetable, vive le bureau circulaire.

Les actifs de bureaux connaissent une obsolescence régulière, rythmée par les modes et les changements d’occupants. Une réflexion importante est à mener dans la rénovation des espaces de bureaux actuels. Cette approche doit se faire dans une logique plus frugale où le réemploi et l’économie circulaire doivent prendre encore plus de place, afin de mieux moduler le besoin de modernisation requis pour la mise à disposition des actifs de bureaux. Ce changement de paradigme nécessite un changement culturel de la part de tous les intervenants, foncières, architectes, designers… et occupants.

Le bureau, fruit d’une intelligence collective.

Dans ce contexte, « imaginer toutes les dimensions de(s) lieu(x) du travail » offre un levier important de fédération des collaborateurs, à condition de rentrer plus fortement encore dans une logique de service rendu par le lieu.

Nous militons pour une plus grande intégration des collaborateurs dans la définition de leur espace de travail, en promouvant une approche participative dans la conception des lieux. Qu’ils soient communs ou domestiques !

Merci à Marc Dölger pour avoir partagé avec nous sa vision des bureaux de demain.

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    Outsign

    12, rue de la Ville-Neuve

    75002 Paris

    Tél. : (+33)1 53 06 62 26

    www.outsign.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Ligne Roset Contract, RF Studio et Accor, un trio gagnant

    Par Sipane Hoh, le 27 mai 2024
    Ligne Roset Contract, en collaboration avec le designer Ramy Fischler (RF Studio), a créé un nouveau concept qui incarne la nouvelle stratégie design de la marque hôtelière Novotel, apportant dans la chambre un mobilier contemporain et un design de qualité, sans oublier la durabilité qui est mise au cœur même de la conception. « Le sujet était passionnant, c’était un vrai challenge, l’idée était de réinventer les chambres d’hôtel pour une marque révolutionnaire qui a traversé les générations, non pas à l’échelle décorative mais à l’échelle du design industriel, avec une capacité à réinventer car le modèle existant a perdu avec les années sa dimension d’innovation, alors que Novotel reste la plus grande chaîne hôtelière du monde », souligne Ramy Fischler, designer et fondateur de l’agence RF Studio, qui a œuvré sur différents projets hôteliers du Groupe Accor, dont les nouveaux concepts design de la marque Novotel. Les premiers exemples de ce design qui croise avec habileté la culture, l’art ainsi que les nouvelles technologies sont visibles à travers les chambres du Novotel Orly Rungis. Olivier Macé, le directeur de l’hôtel, nous explique que, depuis 2021, ils avaient l’intention de renouveler les 180 chambres de l’établissement hôtelier, un souhait exaucé, après la longue période de pandémie, sur 73 chambres réparties sur deux étages. « Avec Ligne Roset, nous avons surtout travaillé sur les tissus, il y a eu certaines modifications qui ont été faites par rapport à 2021, nous avons refait 40 chambres cette année avec des tissus différents (comme celui des canapés). » À noter qu’en 2021 la firme avait créé deux chambres témoins pour pouvoir d’ores et déjà adapter et vérifier l’ensemble des produits. « Avec Ligne Roset, on avait modifié certaines adaptations, amené des précisions par rapport au design de RF Studio, même dans nos chambres spécifiques qui font 50 m², Ligne Roset a pu répondre à nos exigences, c’était efficace, il s’agit d’une très bonne collaboration », conclut Olivier Macé.  Un vrai travail collaboratif. Dès le départ, RF Studio avait choisi un angle d’attaque très radical par rapport à ce qui a été fait auparavant. « Faire moins et bien fait plutôt que trop » constituait ainsi le fer de lance du nouveau concept. De ce fait, nous remarquons que ce dernier évite les éléments décoratifs de la chambre, ce qui préserve l’existant. Il s’agit en effet d’un enjeu écologique qui tend à changer très peu de choses quand le besoin s’en ressent. « Nous avons décidé de développer une gamme de mobilier qui deviendrait l’identité de la chambre et qui remplacerait une grande partie de l’agencement. C’est plus écologique et inclusif. » C’est ainsi que la collaboration avec Ligne Roset a pris forme. Rénover au lieu de démolir, adapter au lieu de métamorphoser, tout en travaillant avec des matériaux vertueux comme le bois, le liège, le textile écolabellisé (label UE), sont des choix qui font la différence. Quant à Damien Perrot, le directeur mondial de la conception, des services techniques et de l’innovation des marques premium, milieu de gamme et économiques du Groupe Accor, il nous confie : « Ligne Roset a vraiment apporté une collaboration qui a contribué à la mise
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Que Mon Parnasse Flores fasse… florès en Espagne

    Par Lionel Blaisse, le 4 novembre 2024
    Pas facile de conceptualiser une chaine commercialisant fleurs coupées et plantes en Espagne, surtout quand une pandémie vient vous couper l’herbe sous le pied. Et pourtant, le concept imaginé par Canobardin dépote un max ! Créé en 1965 non loin du parc parisien éponyme, Monceau Fleurs compte à ce jour plus de deux cents magasins en France et à l’étranger dont nombre de franchisés, Au nom de la Rose compris. Ambitionnant comme eux de mettre les fleurs à la portée de tous, Mon Parnasse Florès invite les jeunes architectes Barbara Bardin et Julio Cano, l’agence de branding Woz’ere et accessoirement les Muses à faire éclore un marché aux fleurs où venir musarder ! Florilège conceptuel. La volonté première du commanditaire était de susciter l’achat impulsif des passants, spontanément « cueillis » par l’attraction florale et végétale de la devanture. Les influences françaises ont nourri sa réflexion depuis la profusion et la diversité des essences égayant les massifs des jardinets et squares romantiques de la capitale, ou bien achalandant ses marchés aux fleurs haussmanniens jusqu’aux géométries et perspectives théâtralisées des parterres brodés des jardins à la française. La vitrine se veut un jardin fleuri vertical. S’insérant entre les trumeaux de style parisien à ossature en contreplaqué de pin laqué, le mobilier – ajouré à la façon d’un treillis – bascule les baquets où se rafraichissent les bouquets dont les parfums se rapprochent des piétons. De grandes bannes veillent à les ombrager des ardeurs du soleil madrilène. À l’intérieur, les architectes ont imaginé une multitude de scénarii transposant la grande variété de dessins créés par tous nos paysagistes pour s’adapter aux lieux et à leur morphologie, de la composition rayonnante au labyrinthe. Pour ce faire, ils ont conçu toute une gamme de présentoirs mobiles optimisant l’espace à la façon de haies. Leurs perforations circulaires permettent d’y suspendre – selon les besoins – étagères et jardinières et d’y intégrer un rétro-éclairage en LEDs. À peine le pas de la porte franchi, le client est propulsé dans une ambiance céleste, pour ne pas dire divine : la vaste composition vinyle translucide muant le plafond et les corniches en un ciel nimbé de nuages le transporte au sommet du… mont Parnasse ! La créativité de Barbara Bardin et Julio Cano s’annonce tout aussi décapante que celle de José Selgas et Lucia Cano, le couple d’architectes madrilènes géniteur de Julio !
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Mission : reconnect people to nature

    Par Nat Lecuppre, le 6 novembre 2024
    Le groupe familial breton Rocher a décidé de regrouper sur un seul site ses neuf marques connues dans la cosmétique, l’habillement et la maison. L’immeuble Cap Connect est au 7, chemin de Bretagne à Issy-les-Moulineaux (92). Pour ce projet de 25 000 m2, le groupe Rocher a fait appel à Parella. Celle-ci conseille, accompagne les entreprises tout au long de leur projet de développement de stratégie immobilière, de l’aménagement de leurs bureaux et de la transformation de leur organisation. Un projet d’envergure. Le groupe est devenu en 2021 « entreprise à mission ». Ses bureaux parisiens devaient être revus et être adaptés aux nouveaux modes de travail hybride à savoir plus flexibles et avec plus de confort et de bien-être pour ses collaborateurs, tout en reflétant son nouvel engagement : reconnect people to nature. Le groupe Rocher et Parella est une collaboration qui se consolide. C’est la continuité d’un lien qui existe depuis dix an,s lorsque Parella avait accompagné le groupe pour l’acquisition de l’immeuble Cap Connect. Des enjeux importants. Les contraintes n’étaient pas des moindres. Il s’agissait pour Parella de repenser les aménagements des différentes marques en site occupé, tout en intégrant les 200 collaborateurs de la marque Petit Bateau. Côté chiffres : 6 mois pour l’APS (définir les besoins, les usages, récupérer les attentes et les spécificités de chaque métier et marque), 1 an de conception et 1 an de travaux. Place à la nature. Pour des espaces plus adaptés aux nouveaux modes de travail, le passage au flex office est incontournable. Le parti pris architectural est de transformer l’immeuble afin qu’il symbolise les valeurs du groupe. Pour incarner à la perfection la reconnexion de l’humain à la nature, Parella imagine des territoires pour les marques tout en remettant le produit au cœur de ces derniers. La culture produit est renforcée. Un positionnement RSE fort. Le réemploi, la seconde vie et l’upcycling sont privilégiés. Les mobiliers, cloisons et moquettes sont réutilisées. Les matériaux sélectionnés sont écologiques (peinture à base de coquilles d’huîtres, bois tracés…). L’upcycling est un des mots d’ordre dans le concept. On a par exemple des barques transformées en bancs, des coussins fabriqués à partir de voiles reconditionnées et des tapis en plastique recyclé. Le mobilier et les objets pour le café de la Fondation Yves Rocher sont de seconde main. Pour une meilleure appréhension des besoins, des attentes et aussi pour une bonne acceptation des nouveaux espaces, une démarche de co-conception est mise en place. Les collaborateurs sont ainsi impliqués dans ce projet. « Plus de flexibilité, plus de collectif qui contribuent à augmenter, infuser, développer la culture d’entreprise en interne. » Bris Rocher, Président du Groupe Rocher. Une appartenance à un territoire.   Le site est calqué sur l’image d’une contrée composé de villages. Trois objectifs se profilaient dès le départ : incarner l’identité globale du groupe et sa raison d’être, laisser à chacune des neuf marques exprimer sa propre identité et offrir de nombreux espaces pour divers usages et profils d’utilisateurs. Le fil conducteur du concept est la contrée avec ses divers paysages mais aussi une unité culturelle et humaine. Avec cette contrée créée, on traverse des univers divers et variés dotés

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