Urbanisme

SAINT-OUEN, sur la route des JO 24

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Par Anne-Marie Fèvre, le 5 octobre 2023.
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Village des Athlètes, lot coordonné par CoBe et Koz. ©Doug & Wolf / CoBe-KOZ.

Docks reconvertis, quartier tertiaire, gare Pleyel toute proche, grand hôpital à venir, et surtout le sud du Village Olympique. Cette ancienne banlieue rouge rebondit, bien placée dans le Grand Paris.

À Saint-Ouen on ne sait plus où donner de la tête, des yeux et des pieds. Construction, rénovation, embellissement, végétalisation sont les mots-clés mis en avant à grande échelle par les pouvoirs publics. Dont le maire Karim Bouamrane (PS), élu en 2020, et par les nombreux architectes qui œuvrent sur ce territoire urbain. Cette commune de la Seine-Saint-Denis (93), étendue sur 4,31 km2, est peuplée de 51 547 Audoniens et Audoniennes, une population en augmentation de 8,68 % par rapport à 2014.

Aujourd’hui, on gagne aisément Saint-Ouen par la ligne 14. De cette bouche toute contemporaine, le contraste est saisissant quand on sort à la station mairie. Se déploie autour de la Place de la République un patchwork de bâtis : l’Hôtel de ville (1868) signée Paul-Eugène Lequeux, des HBM et un centre administratif et social en briques, la médiathèque Persépolis (2009) de Jean Pierre Lott.

Cette place et ses abords attendent leur embellissement.

Des vignes aux usines

Un peu décalée, la patinoire (1979) de Paul Chemetov, fermée et sinistrée, doit être métamorphisée pour d’autres usages. Classée « patrimoine remarquable », elle rappelle que cette ville de banlieue a été un des fleurons de la ceinture rouge, où nombre de maires communistes ont enrichi cette cité ouvrière de logements et d’équipements sociaux. Devenue industrielle au XIXe siècle, elle a connu un siècle de dynamisme, avec la stratégique gare d’eau en 1830, l’usine de construction mécanique Farcot, qui deviendra Citroën en 1924 puis groupe PSA, fermée en mars 2021. Et Ziegler, Lesieur, Thomson, Alstom… Ou encore Wonder, célèbre grâce au film La Reprise du travail aux usines Wonder 1. À partir des années 1965-1975, l’industrie audonienne décline, c’est la désindustrialisation et l’apparition de friches industrielles.

Si on fait un grand bond en arrière, il faut imaginer Saint-Ouen au Moyen Âge tel un petit village blotti contre un méandre de la Seine, un paysage de bois, prés, champs de blé, oseraies et surtout de vignes.

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    Dominique Perrault (DPA).

    6, rue Bouvier
    75011 Paris
    Tél. : +33(0)1 44 06 00 00
    www.perraultarchitecture.com

    Xavier Gonzalez (Brenac & Gonzalez & Associés)

    36, rue des Jeuneurs
    75002 Paris
    Tél. : +33(0)1 43 55 85 85
    www.brenacgonzalez.fr

    CoBe Architecture et paysage

    30, boulevard Saint-Jacques
    75014 Paris
    Tél. : +33(0)1 43 66 38 30
    www.cobe.fr

    Maison du projet du Village des athlètes (Solideo)

    19, boulevard Finot
    93400 Saint-Ouen-sur-Seine
    www.projets.ouvrages-olympiques.fr/la-maison-du-projet 

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 52
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    Quartiers revisités, le renouveau

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    Architecture un lieu

    “Coolposter” avec la Poste finlandaise

    Par Lionel Blaisse, le 19 août 2024
    Le développement exponentiel de l’e-commerce impose une véritable révolution de la logistique qui remet en question la survie même des grandes institutions postales plus que centenaires à travers le monde. La Finlande n’échappe pas au phénomène, à commencer par Helsinki, où s’opèrent 60 % du volume national1. Quel avenir pour les 377 points de service de Posti ? Depuis 2017, l’agence de design global Fyra et Motley Consulting (absorbée récemment par Vincit) y réfléchit. Après la livraison de 157 Box by Posti (emplacements de consignes publiques à colis), c’est au tour de l’ancien siège de Postitalo – à proximité immédiate de la gare centrale – de faire sa mue ! Vices et sévices versus services. Toutes ces entreprises de service public ont été, ces dernières décennies, considérablement affectées par la dématérialisation numérique – tant du courrier et de la presse que du commerce – accélérée par la pandémie. Faute d’avoir su anticiper ces changements sociétaux dont elles auraient pu être un acteur majeur au regard de leur implantation diffuse et leur système de distribution centralisé, elles ont été submergées par une jungle de start-up privilégiant le profit immédiat et l’uberisation de leur main-d’œuvre. La clientèle s’est dans un premier temps laissée enivrer par cette profusion trop souvent si peu éthique avant de courir rechercher ses colis (et les réexpédier quand nécessaires) dans des points relais de plus en plus improbables et aux services réduits à la portion congrue ! C’est donc une profonde réflexion qui a été menée par la Poste finlandaise pour redonner de l’efficacité, de la convivialité et de la proximité à ce nouveau marché. Bref, substituer aux vices et sévices d’authentiques services envers la clientèle et… la Nature. Avantage service. Juste à côté du principal pôle d’échanges de la capitale, Posti Helsinki 10 offre à ses usagers un maximum d’aménités, en libre accès ou avec assistance physique, sept jours sur sept de 8h à 20h. Sont ainsi mis à disposition : 700 casiers individuels à façade inox miroir où venir récupérer ses colis, des assises et établis où les déballer et éventuellement les remballer en cas de retour, du papier et des cartons d’emballage – neufs ou recyclés –, des adhésifs, des stylos, des bacs de tri des déchets, des balances, des automates où régler fourniture et frais d’envois. À l’orange et au blanc institutionnels, un beige « carton » est venu s’ajouter. Fonctionnalité, ergonomie, rapidité, luminosité, simplicité et convivialité font de Posti Helsinki 10 un lieu cool.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un nouveau lifting pour Le Burdigala l’emblématique hôtel bordelais

    Par Sipane Hoh, le 6 septembre 2024
    Il vient d’écrire un nouveau chapitre de son existence. Le Burdigala, situé dans le quartier du Mériadeck, à Bordeaux, ouvre ses portes, après une rénovation intérieure menée par un spécialiste en la matière, Fabien Roque. Luxe, grâce et charme sont au rendez-vous. Fabien Roque, fondateur de l’agence d’architecture intérieure établie à Issy-les-Moulineaux Roque Intérieurs, a apporté sa valeureuse signature à la rénovation de l’icône bordelaise, Le  ­Burdigala. Après une période de latence et des travaux qui ont duré deux ans, l’hôtel cinq étoiles appartenant au Groupe Inwood Hotels entame ainsi sa mue. Si l’édifice a gardé son allure d’autrefois, la métamorphose interne est évidente. Grâce à l’intervention de Fabien Roque, reconnu pour ses réalisations d’intérieurs à Paris, l’ensemble embelli, rajeuni et complètement rafraîchi est prêt pour entamer une nouvelle histoire. C’est un nouveau lieu de vie, de loisirs mais aussi de rencontre, qui dans son nouvel écrin accueille désormais les Bordelais comme les touristes venant du monde entier. S’y arrêter pour prendre un verre, échanger mais aussi travailler, se divertir ou passer une nuit dans ses chambres minutieusement modernisées font partie d’un plaisir partagé qu’offrent les diverses ambiances étudiées à l’occasion. Néanmoins, le chantier a été colossal et le programme tout aussi complexe : il s’agit de moderniser un établissement vieillissant mais de grande renommée en y intégrant un restaurant accessible également de l’extérieur baptisé Madame B et un bar, une game room, un cinéma de vingt-deux places, un shop, un espace de coworking ainsi qu’un espace de bien-être fitness et spa. Fabien Roque a eu du pain sur la planche, mais l’architecte d’intérieur a l’habitude malgré tout de manier les espaces, créer l’imprévu, trouver les bonnes astuces, introduire les meilleures matières pour engendrer des lieux uniques, de caractère à la fois chics et élégants. Qu’il est bon de se balader au rez-de-chaussée de l’hôtel, d’un espace à un autre où, à l’instar de chez soi, le visiteur évolue dans un monde feutré, agréable et surtout confortable. Ici une bibliothèque, là une vitrine mettant en avant une multitude de sculptures, une table basse, des assises ou encore des alcôves agrémentées de meubles, de tableaux, des livres à parcourir, des objets du quotidien, des espaces qui peuvent s’isoler à travers de lourds rideaux de teintes chaudes, bref, un agencement savant qui incite au cocooning, hors du tumulte de la ville. Les mêmes règles, teintes et décorations continuent à perdurer dans les couloirs menant vers les chambres, tout en gardant un fil conducteur : comme à la maison. Peu importe si le client se trouve dans une chambre double ou une suite, l’atmosphère pousse à la détente, à la sérénité et au bien-être. Au milieu de ces espaces, un escalier monumental apparait, conçu sur mesure par Fabien Roque, un élément majestueux, visible dès le franchissement de la porte d’entrée, qui enrichit l’ensemble et donne accès à l’étage où les visiteurs comme les clients de l’hôtel peuvent se prélasser sous une remarquable verrière. Il s’agit d’un espace bar doté d’une terrasse ponctuée de végétation avec vue sur les alentours. Un coup de cœur pour la signalétique lumineuse
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    Architecture, l'esprit du lieu

    L’Astrolabe la nouvelle figure de proue rennaise

    Par Sipane Hoh, le 4 septembre 2025
    Àl’ouest de Rennes, dans un secteur en perpétuelle régénération, l’Astrolabe occupe une parcelle étroite, de forme triangulaire et considérée comme complexe. Néanmoins, les architectes de l’agence ALTA ont réussi une gageure, la réalisation d’un immeuble de bureaux aux allures minimalistes à la fois fonctionnel, confortable et innovant. L’ensemble, prend place en bordure de la rue Jules-Vallès, se pose délicatement sur un terrain en pente légère et propose des locaux généreux aux usagers. La construction est simple, elle adopte une structure composée d’un squelette poteaux / dalles en béton couplé à un dispositif de panneaux préfabriqués de béton blanc poli. Minimaliste et presque primitive dans sa forme, l’édifice propose néanmoins des espaces de travail imaginés avec tact pour répondre aux diverses exigences des utilisateurs des lieux, mais aussi pour offrir à ces derniers un environnement optimal marqué par le bien-être. « Notre objectif, était de tirer parti de cette parcelle très compliquée et triangulaire qui n’est pas facile au premier abord. Elle laisse peu de place à l’aménagement de plateaux de bureaux. Il fallait profiter de cette contrainte pour engendrer un bâtiment triangulaire qui épouse le terrain sur lequel il se trouve », précise Maxime Le Trionnaire, l’un des associés d’ALTA architectes urbanistes. L’édifice, élaboré avec soin, propose des intérieurs spacieux et lumineux. Une multitude de lieux de rencontres, de partage et de contemplation pour les collaborateurs. Par ailleurs, ces espaces informels mais très utiles et appréciés contribuent à la régulation des apports solaires. « Cet escalier qui est au départ un escalier de secours, on l’a un petit peu surdimensionné, il permet de faire le lien entre les différentes terrasses et entre les différentes entreprises. C’est comme une coursive qui permet de créer du lien et de l’émulation entre les services ou entre les professions », souligne l’architecte fondateur de l’agence rennaise qui, par pur hasard, a réalisé un autre immeuble de bureaux sur la parcelle voisine. Savamment composé, l’ensemble, qui se développe sur six niveaux de bureaux au-dessus du stationnement en sous-sol, répond avec brio aux diverses exigences de la vie actuelle. Avec ses airs monolithiques, sa forme géométrique, ses trames ordonnées et ses traits épurés, l’édifice est identifiable de loin. Le visiteur qui traverse la porte d’entrée est saisi par le volume en double hauteur qui semble avoir été créé pour amorcer la continuité entre extérieur et intérieur. Grâce à la présence des terrasses ouvertes, les étages supérieurs s’avancent en porte-à-faux. Quant aux diverses façades, elles procèdent d’un assemblage de panneaux massifs en béton poli blanc de grandes dimensions, pour mieux révéler la trame structurelle tout en créant de larges ouvertures qui dialoguent avec le voisinage. Dans cet univers teinté de blanc, un seul élément crée la surprise, il s’agit de l’escalier extérieur et sa rambarde orangée conçu en prolongement des façades et coursives, comme un ruban qui lie tous les niveaux. Grâce au jeu de plein et de vide tout comme la présence de la double façade qui enveloppe le bâti, les usagers profitent d’un écrin remarquable établi exprès selon les

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