Urbanisme

Sous le chaume, une école publique

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Par Sipane Hoh, le 15 novembre 2023.
Saint-Pabu agence d’architecture Guinée*Potin
© Stéphane Chalmeau

Dans la commune de Saint-Pabu, l’agence d’architecture Guinée*Potin a réalisé une école publique et une salle multi-activités qui adoptent le lieu et se distinguent par ses diverses qualités environnementales.

Située à 27 km au nord de Brest, la commune de Saint-Pabu se trouve sur la rive gauche de l’embouchure de l’aber dénommé Aber Benoît. C’est dans un contexte urbain peu dense et un environnement rural très caractéristique que l’on découvre le projet de l’école publique. Cette dernière a pris place sur un premier plateau, au niveau de l’entrée sud de l’espace Roz Avel et de la cantine actuelle. Quant à la salle de sport, elle s’implante sur un second palier situé plus haut sur le coteau, tandis que le troisième plateau est dédié à une zone de stationnement existante et une réserve foncière de la Mairie. La différenciation des programmes était donc une évidence pour les architectes qui ont profité du jeu de décalage du site pour implanter avec soin leur projet. Il suit le tracé d’une allée piétonne transversale qui dessine une épine dorsale sur un axe nord / sud et articule les programmes nouveaux mais aussi les équipements existants. L’école et la salle multi-activités sont implantées dans un contexte qui garde son âme, mis en exergue à travers des cheminements, des traverses et des allées. Ce projet, ancré dans son milieu, exprime la signature de l’agence Guinée*Potin dont la démarche consiste à relier avec adresse architecture et contexte.

Trois entités en une

L’ensemble puise ses sources dans la localité où il se trouve. En effet, la réalisation réinterprète de façon contemporaine les aspects vernaculaires du site. « Le talus, présent sous différentes formes sur le site et ses alentours, est une figure paysagère caractéristique du lieu. Le projet conserve ces talus parallèles à la pente, les prolonge et en crée de nouveaux pour structurer le terrain en différents plateaux, sur lesquels viennent se glisser les bâtiments » raconte l’architecte Hervé Potin, associé de Guinée*Potin.

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    Guinée*Potin Architectes

    13, Allée de l’île Gloriette

    44000 Nantes

    Tél. : +33 (0)2 40 73 38 13

    www.guineepotin.fr

    LALU. La Forme et L’Usage

    19 bis Quai de Malakoff

    44000 Nantes

    Tél. : +33 (0)2 51 17 31 53

    www.laformeetlusage.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
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    À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent. Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux. Deux opérations en une qui participent à la requalification de la rue Gabriel-Péri. L’histoire de l’îlot installé en surplomb du vallon de la Bièvre est riche, c’est un site anciennement occupé par des entrepôts de stockage industriel et des bureaux attenants où les immeubles hauts de la reconstruction voisinent avec les pavillons d’anciennes maisons d’ouvriers, des enceintes hospitalières comme la Fondation Vallée, ainsi que d’autres opérations récentes de logements collectifs et des ensembles tertiaires. Le projet mené avec la plus grande adresse par les architectes d’ALTA vient se placer dans un contexte hétéroclite difficile à appréhender. Un site complexe où les architectes ont fait preuve de justesse. En effet, sans être ostentatoire, le projet vient s’installer confortablement sur le terrain et se distingue par sa masse travaillée mais aussi par ses façades qui dévoilent avec habileté chacun des programmes. Un exercice délicat auquel ALTA Architectes-Urbanistes octroie la plus grande importance, il en résulte une réalisation recherchée aussi bien par sa forme que par ses enveloppes. Tandis que la première enveloppe se distingue par ses altimétries ondulantes et son revêtement lumineux, la deuxième épaisseur, plus linéaire, se dévoile dans une seconde lecture en arrière-plan. Un assemblage habile qui se retourne sur la rue Benserade, s’harmonise avec le gabarit des constructions voisines et qui présente une atténuation progressive des hauteurs d’épannelage. De loin et à première vue, l’ensemble parait harmonieux, mais une fois que nous nous approchons, nous nous rendons compte du travail subtil de la façade où des modénatures métalliques habillent et composent des encadrements accentuant les dimensions généreuses des baies, et se déploient sous forme de brise-soleil verticaux sur les murs rideaux des bureaux engendrant un rythme différent. Les jardins d’hiver viennent enrichir la façade et permettent d’estomper davantage la frontière entre les deux programmes. Soulignons qu’un retrait conséquent entre les deux façades intérieures des logements et bureaux garantit un bon ensoleillement en cœur d’îlot et dégage des vues vers les environs. Par ailleurs, le socle qui comprend des bureaux s’ouvre généreusement, avec un large point de vue sur Paris, sur un jardin situé en cœur d’îlot et en pleine terre, pour que les usagers profitent pleinement des terrasses et des espaces plantés de plain-pied. Soulignons que les façades en cœur d’îlot présentent une architecture plus discrète et des ouvertures avec allège maçonnée de manière à respecter l’intimité de tous. Enfin, et comme à chaque fois, les architectes ont veillé à la qualité du confort des intérieurs, ainsi ces derniers sont généreux, lumineux et présentent

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