Architecture un lieu

Un espace de travail hybride nouvelle génération

Par Nat Lecuppre, le 29 mai 2024.
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Le travail hybride a pris une place prépondérante dans notre vie. Mais on commence à arriver à ses limites. Steelcase, leader de l’espace de travail, a analysé et mené une réflexion pour proposer au sein de ses propres locaux l’espace hybride nouvelle génération.

Analyse du travail hybride.

Le travail hybride qui allie travail au bureau et à distance, présentiel et télétravail, a remis en question l’organisation des entreprises et les modes de fonctionnement de collaboration. Au bureau, les modes de travail sont multiples (flex office, coworking, smart office…). Les collaborateurs ont pris l’habitude de ne plus avoir de place attitrée ni d’horaires fixes.

Des sondages révèlent que le télétravail est plus productif. Les salariés travailleraient un peu plus que dans un bureau physique. Mais les frontières entre vie privée et vie professionnelle se réduiraient. Le risque du télétravail est de voir mal circuler l’information. Le fait qu’elle soit mal diffusée, cela implique un risque de décisions malencontreuses, une perte de temps et des incompréhensions. Ce point est crucial dans la vie de l’entreprise. Il est indispensable de partager et d’accéder à toutes les informations.

L’information passe par l’interaction et par des traces écrites pour une meilleure diffusion et une bonne compréhension. Le télétravail comporte un risque d’isolement. La proximité est un critère qu’il faut développer. Les équipes doivent communiquer, échanger pour préserver et même resserrer les liens. La problématique est de trouver le bon équilibre entre le physique et le virtuel.

Fort de ce constat, Steelcase a revu la configuration de ses bureaux à Munich. Ce hub européen, appelé le LINC (Learning + Innovation Center), a vu comme toutes les entreprises son taux d’occupation diminuer. Pour cela, un projet dénommé Leading with the LINC est mis en place avec des designers, chercheurs, spécialistes produits et responsables RH. L’objectif étant de regrouper les collaborateurs non plus sur trois bâtiments contigus mais sur deux. Les trois fondements sont la densité d’occupation des lieux, la proximité et le sentiment d’appartenance.

 

Un nouveau LINC.

Imaginé comme un projet d’urbanisme, le site est constitué de quartiers interconnectés. Chacun peut travailler comme il le souhaite toute la journée, d’un mode à l’autre. On y trouve ce que l’on souhaite à tel ou tel espace (équipements, outils, collègues…).

Pour une meilleure adaptation des espaces aux attentes de chacun, il fallait répondre aux besoins collectifs et individuels, proposer des espaces ouverts et fermés, des espaces flexibles et encourager le travail sur place ou à distance.

Les designers se sont basés sur l’encouragement de l’apprentissage et l’innovation, le développement du sentiment communautaire et le fait de vivre une expérience intuitive du travail hybride.

Des espaces sont pensés pour favoriser l’apprentissage. Chacun doit pouvoir apprendre les uns des autres.

Les espaces partagés offrent la possibilité de travailler partout dans le bâtiment selon ses besoins et ses activités. On trouve des zones de concentration ou de repos avec des espaces individuels, des lieux de coopération et de socialisation mais aussi des endroits d’apprentissage formel et informel.

Les espaces comme les enclaves individuelles pour passer un appel vidéo, les lieux hyper collaboratifs sont plus fréquentés. Les espaces de transition et les axes de circulation ont été mûrement réfléchis pour favoriser un maximum de collisions créatives, précise Jessie Storey, directrice design EMEA chez Steelcase.

La culture d’entreprise.

L’espace doit favoriser le travail entre différents départements en totale communion développant ainsi la co-création. Les collaborations transversales doivent être encouragées. En donnant une visibilité à son travail, on le partage, et par conséquent on agit ensemble dans la création et l’innovation.

Pour imaginer les nouveaux lieux, des ateliers ont été constitués afin que que chacun puisse exprimer ses besoins et ses attentes. La communauté prend tout son sens dans le projet.

Le sentiment communautaire et celui d’appartenance au LINC limitent les frictions que peuvent occasionner la promiscuité et la densification des lieux.

Pour une meilleure concentration, les bureaux individuels sont plus protégés. Des panneaux acoustiques assurent calme et confort. Les écrans et les séparations sont modulables. Pour réduire certaines distractions, des séparations sont installées dans les espaces collaboratifs.

Un nouveau hub.

Le hub est implanté au cœur du bâtiment pour souligner les interactions et la collaboration. Afin de motiver les collaborateurs à revenir au bureau, les espaces se devaient d’être vivants, dynamiques et en totale cohésion. Chacun doit pouvoir retrouver ce qu’il n’a pas chez lui (espace de travail avec des équipements technologiques performants, relations humaines, communauté…). Le hub permet de relier les personnes entre elles et de faire vivre une expérience singulière. Comme mobilier, on trouve une grande table et un écran vertical. Cet espace de coworking permet d’organiser des événements mais aussi d’y passer de petits moments de convivialité.

Le fil rouge : l’humain.

Le numérique doit laisser place à l’humain. Les mobiliers et les technologies proposés sont pensés dans ce sens. Dans un espace hybride, on dispose de deux écrans et d’une table aux angles arrondis afin de vivre tous la même expérience.

Des installations avec la technologie Microsoft Front Row permettent de rapprocher les personnes présentes et celles à distance. On distingue mieux les visages des participants en bas de l’écran et on partage simultanément le chat et le contenu. Vice versa, les personnes physiques sont mieux perçues. La visioconférence faisant partie intégrante des nouveaux modes de travail, des espaces privatifs sont multipliés et adaptés à la vidéo. Les salles de réunion sont plus performantes pour le travail hybride. Des appareils simple utilisation sont installés dans des pièces individuelles fermées.

Diminuer les frontières du virtuel et du réel.

Pour une communication plus humaine et immersive, Steelcase et Logitech proposent Ghost. C’est une cabine d’expérience de réalité augmentée individuelle qui évince les frontières entre le physique et le numérique. Le participant est dissocié de son environnement. Il apparaît dans l’espace comme si celui-ci était réellement présent.

Pour un meilleur dispatching et répartition des espaces, des espaces de désengorgements lors de fortes affluences sont prévus. Un système de réservation est mis en place. La technologie de la plateforme GoBright permet de voir la disponibilité, de réserver et de trouver l’emplacement exact des collaborateurs avec qui l’on veut travailler.

La vie au travail avec toutes ces technologies est rendue plus facile et agréable.

Est-ce que tout cela va re-booster le bureau et l’innovation ? Seules les années à venir vont nous le confirmer ou pas.

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    Steelcase LINC

    Brienner Strasse 42

    80333 Munich

    Allemagne

    Tél. : +49 (0) 89 24881462000

    www.steelcase.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Unique grand projet présidentiel d’Emmanuel Macron, la Cité internationale de la langue française investit, en toute logique, le château de Villers-Cotterêts. Dans ce joyau de la dynastie des Valois, François Ier signa l’ordonnance imposant le français dans la rédaction de tous les actes administratifs et judiciaires du royaume. Les acteurs du projet — conservateurs, comité scientifique, centre des Monuments historiques, architectes, concepteurs lumières et multimédias —ressuscitent cette demeure royale de la Renaissance à la beauté architecturale malmenée par le temps. Ils y démontrent aussi — avec dextérité et subtilité, non dénuées d’humour — que notre langue est un patrimoine commun et vivant qui ne cesse de s’enrichir, voire de se réinventer. Parce que je le Valois bien. Orphelin de père, François d’Angoulême est fait duc de Valois par son oncle et tuteur le roi Louis XII, auquel il succède en 1515 sous le patronyme de François Ier. Chasseur émérite, il métamorphose l’ancien pavillon de chasse de Villers-Cotterêts — à l’orée de la giboyeuse forêt de Retz — fréquenté par ses prédécesseurs en un véritable château Renaissance qui devient la résidence royale du Valois. Démarrés en 1532, ses travaux sont achevés en 1556, sous le règne de son fils Henri II, par Philibert Delorme. En 1661, Louis XIV transmet le duché à son frère Philippe d’Orléans, qui adjoint au château un jardin à la française conçu par André Le Nôtre. Le Roi Soleil y séjourne à plusieurs reprises, il y fait même rejouer en 1664 Tartuffe par la troupe de Molière, pièce alors interdite à Versailles par l’archevêque de Paris ! Une partie de ses décors Renaissance disparaissent lors des différents remaniements menés par ses propriétaires princiers jusqu’à la Révolution. Devenu bien national, il accueille une caserne avant de devenir un dépôt de mendicité (1808) puis une maison de retraite du département de la Seine (1889) qui fermera en… 2014. En 2017, l’État lance un appel à idées pour l’avenir du site, reclassé définitivement Monument historique en 1957. L’année suivante, le Président de la République arbitre en faveur de la création d’une Cité internationale de la langue française dont il confie le projet au Centre des monuments nationaux. L’ordonnance signée à Villers-Cotterêts en 1539 et la volonté affirmée de ­François Ier pour que la France se forge sa propre identité artistique justifient certes le choix de cette implantation. Mais la commune et ses environs sont aussi le berceau de célèbres auteurs de notre littérature : Alexandre Dumas y naquit en 1802, Jean de la Fontaine vit le jour en 1621 à Château-Thierry et Jean Racine en 1639 à la Ferté-Milon, tandis que la maison natale de Paul et Camille Claudel se trouve à Villeneuve-sur-Fère, enfin Jean-Jacques Rousseau s’éteignit en 1778 à Ermenonville. Demandez le programme ! Bien plus qu’un musée 1, c’est une Cité dédiée à la langue française qu’accueillent les 23 000 m2 du domaine. Autour de la cour du Jeu de paume, le Logis royal (5 000 m2) abrite à rez-de-chaussée des espaces d’accueil (150 m2) et d’exposition temporaire (400 m2), un pôle restauration (170 m2), un auditorium modulable de 250 places dans l’ancien Jeu de paume (1 570 m2), une boutique-librairie et des services (administration, ateliers pédagogiques et salles de rencontre). Les quinze salles du parcours permanent se développent sur
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    Larguez les amarres à Carry-le-Rouet

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    L’agence Architecture 54, fondée par Pascale Bartolli et Thierry Lombardi, vous invite à jeter l’ancre à l’Hôtel Bleu à Carry-le-Rouet. L’agence à l’architecture innovante et authentique recherche sans cesse à s’imprégner des lieux pour en faire rejaillir la beauté naturelle. Chose compréhensible quand on sait que Pascale Bartolli est membre de la Commission des Sites Nature et Paysage du Var. Plongez dans l’univers nautique. L’hôtel est situé sur le port de Carry-le-Rouet (13), et ses trois étages offrent une vue panoramique exceptionnelle. Les architectes ont trouvé leur source d’inspiration au Latitude 43 à Saint-Tropez. L’édifice de 1932 signé Georges-Henri Pingusson a marqué l’architecture contemporaine avec sa silhouette de bateau. Il a inauguré le style Paquebot. L’Hôtel Bleu bénéficie donc de cette architecture. Il est une ode à la mer et au ciel, au bleu de la Méditerranée. Bleu à l’horizon. Beaucoup d’espaces donnent sur la mer tels que le salon de réception, le restaurant et le club de jazz, la terrasse avec son bar d’été et la piscine. Le fil conducteur du projet d’Architecture 54 est la couleur bleue. Le bleu de la mer et du ciel se conjugue avec celui des intérieurs. Toutes ses nuances sont déclinées. Le graphiste Thomas Cantoni a imaginé le logo dans la même ligne, nautique et moderne. Le bleu est vécu sous toutes ses versions culturelles avec des références aussi bien de peintres ou de cinéastes (Yves Klein, Le Grand Bleu de Luc Besson, Pierrot le Fou de Jean-Luc Godart, la promenade des Anglais…). Tout est mis en scène pour offrir une vue sur le large. Visite des lieux. L’Hôtel Bleu dispose de 44 chambres et suites, d’un restaurant, de deux bars et d’un spa Phytomer. Le bar Nina, à l’esprit Nina Simone qui élut Carry-le-Rouet pour sa dernière demeure, est un lieu de jazz. Le comptoir est habillé d’une céramique lapis qui ondule tout autour. Le Fernand est à l’extérieur, près de la piscine, et invite à la fête. Il est dédié à Fernandel, autre personnalité de la ville. L’Oursin est le restaurant qui offre une escapade culinaire autour de l’iode sous l’égide du chef Ilan Tinchant. L’espace est décoré de lignes abstraites de l’artiste Franck Lebraly. On profite du panorama aussi bien en salle qu’en terrasse. Le spa est accessible aux clients extérieurs par le port. L’accueil est clair et épuré. Ensuite, les lieux sont un véritable bain de couleur. Des mosaïques Apiani tapissent le fond d’une piscine. Les salles de soins (deux simples, une double) et les vasques en pierre de Barcelone soulignent le côté naturel. Le hammam et le jacuzzi plongent les clients dans un décor de profondeurs de la mer avec des tonalités de bleu plus soutenues. Les soins et la beauté sont mis au point par Phytomer. Deux salles de séminaires modulables permettent d’accueillir jusqu’à 160 personnes. Une salle de projection privée, la salle Fernandel, permet à 8 spectateurs de voir des films dans des conditions idéales, allongés ou assis. Une rangée de fauteuils vibrants et un Daybed XXL permettent de revivre pleinement Le Grand Bleu, par exemple.

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