Architecture, l'esprit du lieu

Une étoile scintille dans les cieux architecturaux

Par Nat Lecuppre, le 7 août 2024.
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© Jean-Pierre Vaillancourt

Vincent Eschalier est un architecte aux mille et un talents. Il est, au fond de lui, un véritable humaniste, et on le découvre toujours sous un autre jour dans chacun de ses projets.

On trouve toujours Vincent Eschalier là où l’on ne l’attend pas. Il excelle avec art et transforme avec doigté tout ce qu’il touche. Il a fait ses armes chez Frank Gehry et Marc Newson avant de créer sa propre agence en 2009 à Paris, et depuis peu une nouvelle agence à Milan.

Un architecte anticonformiste.

Vincent Eschalier conçoit des projets intemporels qui conjuguent parfaitement l’architecture, l’architecture d’intérieur et le design. On ne peut pas caractériser le style Vincent Eschalier, car ce dernier aime casser les codes et ne pas être catalogué. Mais s’il fallait trouver des repères dans ses projets, on peut dire qu’ils se caractérisent tous par des lignes épurées, des matériaux éco-responsables (bois, etc.) et qu’ils réinterprètent le luxe discret d’aujourd’hui.

Gustave-Collection.

Tout récemment, il vient de dessiner des espaces de travail pour Gustave-Collection. Les espaces sont à l’image du créateur de la marque, à savoir modernes et audacieux. Les bureaux imaginés reprennent tous les codes de l’hôtellerie de luxe. Ce sont des bureaux palaces qui invitent à vivre le travail autrement… avec art et l’art !

Deux sites sont ouverts et signés de l’agence Vincent Eschalier. À savoir, le centre du 21, rue de la Paix et du 43, avenue de l’Opéra. Deux autres sont en projet dans le même secteur et ouvriront durant l’été et en fin d’année 2024. L’adage de Gustave-Collection est « de concevoir des écrins d’exception ouvrant sur tous les possibles ». Il s’agit de donner un nouveau sens au luxe. Gustave-Collection prône le bureau haute couture.

Le concept d’aménagement.

Le fil rouge dans chacune des adresses est le bien-être des clients. Les lieux devaient répondre aux clients les plus exigeants et attirer les meilleurs talents. Ils sont la vitrine de l’art de travailler et de vivre à la française. Ils allient élégance et performance. Une multitude de services sont proposés aux utilisateurs. On compte parmi eux : un accueil personnalisé, un restaurant gastronomique, des salles de sport, un spa-sauna-hammam, un room-service, une conciergerie…

Le 21, rue de la Paix.

Pour ce premier site, l’architecte a dû jouer avec l’architecture de l’immeuble récemment rénové et la marier avec son concept pour lui donner une identité singulière et soulignée. Vincent Eschalier a mis l’accent sur les menuiseries. Le bois est un élément qui l’anime. En fait, ce matériau apporte une note de chaleur et d’élégance. Les lieux sont avec lui plus intimistes. Avec le bois, on peut jouer avec la luminosité et l’obscurité dans les espaces comme les tisaneries, les salons ou la bibliothèque.

La superficie totale du 21, rue de la Paix est de 1 600 m2 répartis sur sept étages. Les délais de réalisation furent courts (5 mois pour la conception et 6 mois pour les travaux). Au R-1, sont implantés la salle de sport et le spa. Au rez-de-chaussée, on a l’accueil, puis, répartis dans les étages, plusieurs dizaines de postes de travail. Les espaces sont de petits cocons intimistes à l’ambiance chaleureuse.

Dans ces espaces tertiaires, Gustave-­Collection souhaitait offrir des bureaux dynamiques avec différentes positions de travail (assis et debout). L’offre de mobilier dans ce secteur n’étant pas à la hauteur du standing des lieux, un bureau appelé « Bureau Gustave » a été dessiné par le Studio Vincent Eschalier.

Un mobilier sur mesure.

Le bureau Gustave est contemporain. Il est composé de deux pieds robustes en aluminium qui dissimulent les systèmes de levage. Le plateau est en chêne massif avec un revêtement de gomme de lin. En position haute, un tissu amenuise les éléments techniques et rend la structure plus légère.

Place au sport et au bien-être.

Le sous-sol est le lieu dédié au sport et au bien-être. Avec les voûtes en pierre existantes, les utilisateurs sont plongés dans une ambiance feutrée, cosy et relaxante.

Les œuvres d’art sont omniprésentes. Elles renforcent les codes du nouveau luxe souhaité. L’hospitalité est le mot d’ordre des espaces. Le goût de l’excellence est cultivé par Gustave-Collection. Une offre gastronomique est signée de la Maison Taillevent.

Le Studio Vincent Eschalier a répondu dans les moindres détails à toutes les attentes de son client pour créer cet écrin d’exception.

Gustave-Collection est une ode au nouveau monde du travail guidé par le goût de l’excellence. Pour cette raison, le niveau de finition est au summum. Il était primordial d’allier le confort domestique de l’hôtellerie haut de gamme à la flexibilité du secteur tertiaire.

Chapeau bas !

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    Studio Vincent Eschalier

    13, rue de la Grange-Batelière

    75009 Paris

    Tél. : +33 (0)1 76 64 16 75

    www.vincenteschalier.com

    Gustave-Collection

    www.gustavecollection.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 56
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    Lab 157 le bureau revisité et 100% durable

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    Lab 157 est le nouveau siège de Sanofi CHC (Sanofi Consumer Healthcare), filiale du groupe pharmaceutique. C’est également un laboratoire d’idées nouvelles où il fait bon revenir au bureau. L’agence Saguez & Partners repense les fondamentaux de l’entreprise et imagine un univers où l’humain et le collectif reprennent tout leur sens. En ligne de mire de ce projet : la santé, le bien-être et le développement durable. L’immeuble situé au 157, avenue Charles-de-Gaulle à Neuilly-sur-Seine (92), propose 6 680 m2 de bureaux et accueille 680 collaborateurs. Les usages et les espaces sont multiples. Chacun peut trouver un espace qui lui convient tout au long de sa journée selon ses besoins, ses activités et ses envies. Sont répartis dans tout le site des alcôves, des phoneboxes, des tables hautes collaboratives, des salles de réunion ouvertes ou fermées… Une diversité de postures de travail est proposée. Une attention particulière a été portée à l’ergonomie pour renforcer le bien-être au travail. Un tiers des postes sont réglable en hauteur. Les escaliers sont mis en valeur pour inciter les utilisateurs à les emprunter. La marche est un bienfait, donc encourageons-la. L’environnement de travail influence la créativité et la productivité. Il était important de fluidifier le parcours des collaborateurs. Différentes atmosphères sont créées. Pour ceux qui souhaitent le calme, on a la Quiet Zone. Des espaces y sont dédiés pour la concentration. Et pour ceux qui aiment les lieux plus animés, on a l’Active Zone. Celle-ci permet d’échanger, de communiquer. Pour tous ces espaces, l’acoustique a été étudiée avec soin. Des bulles acoustiques ont été dessinées sur mesure pour se réunir à deux ou quatre sans déranger le reste des collaborateurs. On connaît les bienfaits de la lumière pour le comportement, le physique et le mental. Des études de Fabrique Spinoza en 2022 ont révélé que la lumière naturelle permettrait de diminuer de 6 % l’absentéisme au bureau. Au Lab 157, les postes sont tous positionnés en premier jour et les vues sur l’extérieur sont multipliées. Un showroom expérimental. 80 m2 sont dédiés à la cocréation et à l’expérimentation. Un showroom est situé au troisième étage. Il met en immersion totale les visiteurs et les collaborateurs. Une creative room avec des gradins, des poufs et des tableaux Lintex devient une salle de réalité virtuelle où l’on peut réfléchir et brainstormer. L’aménagement est judicieux. Les lieux sont modulables et interchangeables. On peut toucher les produits, les voir et les tester. Design biophilique. Les espaces extérieurs végétalisés et les coloris retenus soulignent le confort et le côté chaleureux du site. Les couleurs des espaces (beige sable, marron chaud, bleu marine, vert olive, anthracite, rose poudré) et les matières (chêne, bois, liège, raphia) sont douces et naturelles. Un workcafé au cinquième étage de 115 m2 et une terrasse végétalisée de 320 m2 est le point de rendez-vous de tous les collaborateurs. Un positionnement durable fort. Lab 157 est certifié Leed Gold et Well Platinium. L’économie circulaire a été le fil conducteur du projet. La consommation a été maîtrisée et les gaspillages restreints. Les moquettes sont issues du réemploi (plus de 22 % de la surface de revêtements au sol équivalent à 1 211 m2).
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    Urbanisme

    Biens communs grandeur Nature

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    Au pied de la montagne Sainte-Victoire, Saint-Marc-Jaumegarde se dissémine – entre pinède et garrigue – en hameaux le long d’une départementale. Pourvoir aux besoins de ses habitants y relève du ménagement urbain. L’atelier Mossé Gimmig du collectif marseillais 8 ½ a réussi l’exploit d’y parfaire une centralité verte via l’agrandissement du cimetière, puis, quatre ans plus tard, celui du plateau sportif communal mitoyen. S’immisçant – avec sensibilité et subtilité – dans le déjà-là « bâti » et paysager, leurs interventions « juste apposées » confortent l’impression d’oasis « grandeur Nature » de cette banlieue huppée d’Aix-en-Provence ! Une centralité verte originale « Saint-Marc-Jaumegarde est une commune atypique dans sa constitution originelle, précisent en préambule Frédéric Gimmig et David Mossé. Située au pied de la Montagne Sainte-Victoire entre ses deux voisines Aix-en-Provence et Vauvenargues, elle ne s’est pas développée, à l’instar d’autres, sur une densification progressive à partir d’un centre urbain historique et constitué. Ici, la nature reste dominante et la qualité du paysage commande en tout lieu. Néanmoins, il s’invente là une centralité d’un nouvel ordre, une centralité verte autour de la présence d’équipements publics qui prennent place dans cette nature remarquable autour du point de gravité de la mairie et de la place champêtre de l’église. Les services techniques municipaux, la salle du conseil, l’école, la cantine, la bibliothèque, la crèche, le parking paysager sont ainsi venus progressivement constituer un cœur de commune original attaché à son caractère rural. La réalisation récente des projets d’extension du cimetière et de la salle des sports a développé le long de la route de la mairie jusqu’à la route départementale cet esprit d’une centralité verte, intégrée au paysage qui l’accueille sans pour autant sacrifier leur caractère résolument contemporain ». Avec à peine 1 248 âmes pour 2 250 hectares – plantés à 80 % de pins et de garrigue – et son habitat diffus (sur de grandes parcelles essentiellement boisées), il s’agit bien là d’une commune rurale peu dense. Grâce à un tiers de séniors et 45 % de ménages avec enfants, elle a su maintenir une vraie vie communale qu’autorise sa richesse foncière. « Âménités » paysagères Le cimetière existant (2 400 m2) ne satisfaisant plus aux obligations légales, une extension de 6 000 m2 fut décidée en 2015, augmentée d’un parking de 1 800 m2. Ce sont donc 81 caveaux (de 270 à 230 sépultures) et 74 cinéraires (de 148 à 296 urnes) qui furent aménagés en surplomb de l’enclos funéraire originel. Ni du genre « mortel » comme son voisin (et bon nombre de ses homologues), ni Champs Élysées flamboyants, cet agrandissement s’offre comme un morceau de nature domestiqué où reposer sereinement pour l’éternité. Un élégant mur de pierres sèches ceinture l’espace (comme la loi l’impose), s’insinue tout en la confortant dans la topographie pour engendrer les alcôves où enchâsser les cinéraires que desservent de simples allées en béton stabilisé – le corbillard n’ayant pas besoin de s’en approcher. Ici de minimalistes lames verticales en acier autopatinable en commandent l’accès ou ménagent les transparences. Près du parking le muret s’épaissit pour générer sanitaires et locaux techniques. À l’opposé, il se fait

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