Architecture, l'esprit du lieu

Une nouvelle page pour Papier Tigre

Par Nat Lecuppre, le 5 septembre 2025.
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© Marc Lepage

La marque Papier Tigre tourne une page en rejoignant le groupe Exacompta, AFA, Clairefontaine, fin 2023. Créé en 2012 par Maxime Brenon et Julien Crespel, Papier Tigre a apporté un renouveau à la papeterie avec des innovations de formes, couleurs et de personnalisation.

Au fil des années, Papier Tigre a développé son offre avec des accessoires de bureaux et a lancé une partie de ses produits en direct to consumer (vente directe au consommateur). En se rapprochant du groupe Exacompta, AFA, Clairefontaine, Papier Tigre doit déménager. Les bureaux et ateliers s’installent au cœur des ateliers historiques de la maison fondée en 1941, au 132, quai de Jemappes, à Paris (11e). Pour ses nouveaux espaces, Papier Tigre fait appel au Studio Boy.

Une agence avec un vrai positionnement.

L’agence d’architecture d’intérieur a été fondée en 2016 par Antonine Boisanté et œuvre dans le tertiaire et le résidentiel. La philosophie de Boy est d’aider les personnes afin de mieux travailler et vivre ensemble. Le fil rouge de chacun des projets est que chaque réalisation, à taille humaine, soit unique tout en mettant le confort des clients et des utilisateurs au centre. Il s’agit de réécrire l’histoire des entreprises en reprenant leurs codes et de créer des lieux adaptés aux modes de vie de chacun. L’agence avec sa démarche « Baby Boy » accompagne ses clients dans leurs démarches RSE. La seconde vie du mobilier, la réutilisation et la redistribution sont les mots d’ordre pour une conscience collective et concevoir de façon responsable.

Le concept Papier Tigre.

Les nouveaux bureaux comprennent des bureaux et un atelier de 200 m2. La durée de conception et de travaux a duré six mois. La mission de Studio Boy consistait à optimiser les mètres carrés et d’offrir des bureaux de 300 m2 qui reprennent les valeurs de Papier Tigre au sein d’un site industriel. Le parti pris architectural de Studio Boy est donc de mettre en amont le savoir-faire de son client. Les produits sont présentés dans les différents espaces. Son ADN se retrouve avec des codes « subliminaux » en reprenant les quadrillages, les aplats de couleur, les lignes… Des rappels du cœur de métier de Papier Tigre avec lesquels Studio Boy a joué.

Studio Boy a pensé les espaces comme un atelier esprit loft. Pour une sensation de fluidité et d’espace, le rez-de-chaussée accueille un open space et une tisanière. En mezzanine se trouve un espace de réunion. Cette configuration permet à la lumière naturelle d’être omniprésente. L’atelier de fabrication est installé au rez-de-chaussée bas. Pour les matériaux, le recyclage est privilégié. On a par exemple des panneaux acoustiques en PET recyclés et des matériaux issus de plastiques de poubelles jaunes reconditionnés. Le concept met en avant la coordination et le lien (travailler plus agile, avoir une organisation de proximité, adapter les espaces à l’usage et développer les outils ad hoc).

Le projet de Studio Boy est un franc succès. Avec ces nouveaux locaux, Papier Tigre écrit une nouvelle page de son histoire.

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    Papier Tigre

    132, quai de Jemappes

    75011 Paris

    www.papiertigre.fr

    Studio Boy

    5, rue Bachaumont

    75002 Paris

    Tél. : +33 (0) 6 64 24 37 68

    www.studioboy.fr

    Numéro en cours

    Nº63

    Spécial Santé, Bien-être, Bien-vivre

    Couverture du NDA Nº63

    Novembre — Décembre 2025 — Janvier 2026

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    Architecture un lieu

    Biome : un vaisseau amiral à Paris

    Par Nat Lecuppre, le 24 mai 2024
    Société Foncière Lyonnaise, la plus ancienne foncière française, leader de l’immobilier tertiaire parisien, est à l’origine du projet architectural d’envergure de l’immeuble de bureaux Biome. Pour cette réalisation de réhabilitation et d’extension, elle a fait appel à l’agence Jouin Manku et à l’agence YMA. L’architecte canadien Sanjit Manku, le designer Patrick Jouin et l’architecte Yrieix Martineau signent cet immeuble qui répond à toutes les attentes du monde du travail d’aujourd’hui. Le site est adapté aux nouveaux modes de travail. Tel un hub, il favorise les interactions sociales, l’intelligence collective et la proximité avec l’environnement avoisinant. Le site est au cœur du 15e arrondissement, dans un quartier animé et mixte (logements, commerces, services). Il est situé au 112-114, avenue Émile-Zola. Histoire d’un patrimoine. À l’origine, Biome est un immeuble des années 1960, des architectes Pottier et Lopez. Ancienne usine à la structure béton et métal reposant sur des poteaux-poutres, le site devient en 1966 le premier centre de congrès de Paris. Puis il accueille le siège de SMA (mutuelle des ouvriers du bâtiment). En 2017, SFL rachète le site et a pour ambition de le rénover, de créer plus de 24 000 m2 tout en conservant 80 % des planchers initiaux. Une architecture singulière. Le vaisseau amiral devient vite un repère dans la ville avec son extension sous forme de proue. L’exosquelette en béton incliné sur huit niveaux est une véritable prouesse architecturale. Beaucoup d’innovations techniques ont permis cette architecture. Le nouveau pavillon est relié à l’existant par cinq passerelles. Il semble se détacher tout en étant en parfaite continuité du site. Un poumon vert. Un parc de 1 300 m2 distribue l’ensemble du site. Il relie le hall d’accueil, le club, les bureaux, les niveaux inférieurs avec sa pente végétalisée. Il est l’œuvre du paysagiste Thierry Lavergne. Le parc se marie avec les jardins avoisinants et profite à tout l’écosystème du quartier. La nature est au cœur du concept architectural. À chaque étage, on trouve des terrasses plantées. L’objectif était de procurer un poumon vert au site. Les collaborateurs travaillent dans la nature. Mot d’ordre : rassembler. Une place centrale est créée. Elle anime les lieux tout au long de la journée. Elle dispose d’un restaurant, un club, un espace de coworking, un auditorium, une salle de fitness, entre autres. Un lieu post-covid. Le projet prend en compte tous les changements suite à la pandémie. Les espaces de travail sont adaptés aux nouveaux modes et attentes dans le monde du travail. Ils sont fluides et modulables. Tout favorise la créativité et les échanges. Les bureaux sont mis en premier jour (à 93 %) et bénéficient de terrasses végétalisées. Des rooftops prolongent ces espaces. Les surfaces extérieures sont des prolongements naturels des espaces de travail. Ils sont équipés en wifi, en connectique et en mobilier pour y travailler. Les R+9 et R+10, ouverts en duplex avec mezzanine, offrent une vue panoramique sur Paris et la Tour Eiffel L’architecture contemporaine de l’immeuble lui confère une note avant-gardiste. Tout en transparence, on voit à travers le bâtiment jusqu’au jardin central. Le bâtiment s’intègre dans le paysage environnant du 15e arrondissement. Un renouvellement urbain. Avec ce projet, un écosystème vivant tel un biome est
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    Architecture un lieu

    Donner une âme avec la couleur

    Par Nat Lecuppre, le 28 janvier 2025
    Thibaut Picard a créé son agence d’architecture en 2019, après avoir appris auprès des plus grands comme DL2A, AW2 et Valode et Pistre, dans le domaine du luxe (hôtellerie et résidentiel). Thibaut Picard a beaucoup de cordes à son arc. Il a pris son envol dans l’architecture d’intérieur et le design de mobilier. Sa griffe est reconnaissable. Il aime comprendre un lieu, le rendre cohérent avec son architecture, ses intérieurs et son environnement. Sa signature est la couleur. Il a grandi dans des univers colorés et, pour lui, il est impensable de ne pas concevoir un projet sans une déclinaison de coloris. L’architecte a utilisé sa palette pour métamorphoser un appartement haussmanien avec contemporanéité. Situé dans le quartier du Marais à Paris, l’appartement de 105 m2 est un petit écrin de luxe discret et coloré. Le nouveau propriétaire, personnalité de la mode et du design, n’avait pas pris en compte le potentiel et le charme des lieux de la fin du XIXe avant cette rénovation. Thibaut Picard décide de conserver les traces d’un riche passé du patrimoine immobilier. À savoir : le parquet en point de Hongrie, les moulures et les cheminées. Le parti pris architectural est de mettre l’appartement aux normes et de répondre à toutes les exigences de confort. État des lieux avant travaux. On trouve trois pièces de réception se succédant côté rue, une grande chambre côté cour, une cuisine exigüe, une grande salle de bains et un petit cabinet de toilettes. Le tout est desservi par un profond couloir entrecoupé de portes. Métamorphose avec doigté. La cuisine est déplacée et mise dans l’une des trois pièces côté rue. À la place, deux salles de douche avec WC. Un bureau chambre d’ami prend place dans une des trois pièces. La chambre devient une suite indépendante. Le couloir est sublimé. Il est mis en lumière avec des plafonniers vintage et peint en prune laqué. Agrandi et avec moins de portes, le couloir devient un espace respirant qui mène aux différents lieux. Il est doté de rangements muraux menuisés et d’une bibliothèque USM. Les portes-fenêtres de la coursive sont habillées de panneaux laqués dans les teintes des pièces de réception. Une palette de couleurs. Au prune laqué de l’entrée et du couloir, on associe un marron glacé dans les pièces de réception, un kaki foncé dans la chambre, des beiges dans les salles de bains… Le tout s’accordant avec le mobilier du client et une note masculine. La particularité de cette réhabilitation est que tous les plafonds sont peints. Les moulures sont ainsi présentes et discrètes. La cuisine est moderne et constituée d’un linéaire bas comme une console épurée. Les lieux sont valorisés par des luminaires signés par de grands designers (applique Araignée de Serge Mouille (salon), suspension Diabolo d’Achille Castiglioni (salle à manger), lampes à poser Artémide et Flos (bureau chambre d’ami). On trouve des pièces iconiques du design comme les tables Tulipe d’Eero Saarinen (chambre d’ami) ou Compas de Jean Prouvé (salle à manger). L’architecte a su transposer avec brio et contemporanéité un appartement haussmannien dans son époque.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Un écrin architectural pour Roberto Coin

    Par Nat Lecuppre, le 22 avril 2025
    Roberto Coin, joaillier italien, vient d’ouvrir les portes de son flagship parisien au 25, avenue Victor-Hugo, dans le 16e arrondissement. La conception de ce lieu a été confiée au studio de design et d’architecture Oitœmponto. Les designers fondateurs du studio Oitœmponto, Artur Miranda et Jacques Bec, ont une démarche architecturale disruptive qui se retrouve toujours dans leurs réalisations. Dans ce projet, ils cassent les codes traditionnels de l’univers de la joaillerie et créent un environnement immersif chaleureux et élégant. Ils conjuguent touches parisiennes, asymétrie et raffinement avec harmonie. La boutique répartie sur deux étages est accueillante et vous plonge dans l’émerveillement. Sa façade est singulière. Elle se caractérise par son irrégularité équilibrée et pensée. Elle est composée d’éléments métalliques dorés et une d’immense devanture vitrée. Les architectes-designers ont imaginé les espaces comme un salon parisien chic et raffiné. Les matériaux retenus sont nobles et précieux. Le mobilier est réalisé sur mesure. Des panneaux en bois de peuplier se marient avec des surfaces texturées en soie bleu vénitien. Un plafond aux détails en feuille d’or ainsi qu’un sol géométrique tufté à la main de couleur mauve renforcent l’ambiance de luxe discret. Une attention est portée à l’éclairage afin qu’il valorise les bijoux exposés tout en préservant l’atmosphère tamisée et chic des lieux. Au centre de la boutique trône un lustre en cristal de Murano créé sur mesure. Maquillé de poudre d’or, il est fabriqué par la maison Véronèse. L’œuvre majestueuse est suspendue entre les deux étages. Elle sublime les espaces et le design intérieur. Le flagship de Roberto Coin est une ode à l’élégance italienne. Il met en exergue également l’audace des architectes qui ont su conjuguer raffinement, élégance, fonctionnalité, l’ADN de la marque Roberto Coin et l’esprit parisien dans ses moindres détails, mais surtout… dans un ton juste.

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