L'événement

WorkSpace, au bureau comme à l’hôtel

Par Anne-Marie Fèvre, le 19 février 2024.
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WorkSpace Expo 2023. Comme à l’hôtel. © DR

Le salon pour le mobilier et l’aménagement des espaces de travail se tiendra en mars 2024. Thème : « Authentique, durable et connecté ». Autour d’un bureau plus hospitalier, conversation avec le directeur, Laurent Botton.

WorkSpace (Espace travail) a fêté son dixième anniversaire en 2023 sur le thème « 10 ans au vert ». La manifestation a attiré 19 000 visiteurs et quelques 300 exposants et marques à la Porte de Versailles. Soit une progression du visitorat de 5 % par rapport à 2019. Fort de ce résultat encourageant, le directeur Laurent Botton (pôle Weyou Group), qui avait repositionné cette manifestation en 2012 sur le thème « Le bureau comme à la maison », se réjouit : « Nous avions vu juste. » Il prépare donc la 11e édition assez confiant, elle se déroulera du 26 au 28 mars 2024 à la Porte de Versailles. « La France représente le deuxième marché européen. Le salon est devenu une référence européenne. Nous réunissons majoritairement les distributeurs de mobilier français (90 %) mais aussi francophones et européens, nous attirons des Italiens, des Espagnols, l’Europe de l’Est. Nous nous adressons aux prescripteurs, les architectes et les designers, ils représentent un quart des visiteurs. » WorkSpace s’organise en deux axes : WorkSpace Expo et Environnement de travail et des achats.

Face aux immenses foires comme Orgatec à Cologne, ce « petit » salon cible les utilisateurs français qui ont peu de temps. « Il ne dure que trois jours, argumente Laurent Botton, on doit pouvoir le visiter en une demi-journée, sans se sentir écrasé. Sur WorkSpace Expo, on mise sur le stand avant tout, pas trop grand, mais efficace car les exposants jouent le jeu pour bien présenter leurs nouveautés, leurs icônes, leurs savoir-faire, il y a des stands magnifiques. »

Le thème retenu en 2024 est « Authentique, durable et connecté », mis en espace par l’architecte Karl Petit (Studio K). « Ce thème est devenu évident, poursuit Laurent Botton. Avec la crise énergétique, le respect de l’environnement, la pénurie de matériaux, sont proposés des produits français ou européens. C’est une rencontre pour offrir des solutions. Comme des tissus écologiques. Ou le surcyclage pratiqué par de jeunes entreprises qui refabriquent de manière éco-responsable, et pas bas de gamme. »

Le télétravail est aussi rentré dans les mœurs, il n’y aura pas de retour en arrière. Le salon offre donc des pistes pour le travail à la maison, le coworking, les Tiers Lieux. Quant aux bureaux mêmes de l’entreprise, où les collaborateurs ne viennent que trois jours par semaine, quels services proposer ? « D’abord, il faut être « connecté », complète Laurent Botton, pour communiquer entre les différents lieux. Et on doit faire plus attention aux espaces de travail, des bureaux mobiles aux petits espaces de rencontres. Il faut aujourd’hui penser l’ensemble de l’espace-bureau dans sa totalité, pour qu’il soit plus agréable. Le bien-être dans l’entreprise, l’hospitalité, le soin deviennent des valeurs qui aujourd’hui représentent l’ADN d’une entreprise, son identité. Nous donnons des pistes, mais nous sommes encore dans une période de transition. »

Ainsi sont exposés tous les meubles de bureau possibles, mais aussi du mobilier extérieur pour terrasses, cafeterias, cuisines compactes, espaces de détente… Cloisons et murs amovibles, faux plafonds, revêtements de sols et muraux rencontrent des solutions acoustiques telles que cabines, panneaux, suspensions. Traitement de l’air, de la lumière, signalétique, décoration, location d’œuvres d’art, paysagisme et ornements floraux enrichissent l’architecture intérieure. Des solutions de visioconférences, de nouvelles technologies, solutions tactiles sont aussi de la partie. Autant de propositions qui répondent à la révolution du travail et du bureau.

Tout cela sera débattu dans des conférences, des grands entretiens. Pour constater que « Métro, boulot, dodo » ne passe plus, que la machine à café ne suffit plus. Mais à quand « I love ma workspace » ? Ou plutôt « J’aime mon espace de bureau ! »

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    Architecture, l'esprit du lieu

    Sur les traces d’un précurseur

    Par Nat Lecuppre, le 1 novembre 2024
    Le psychologue américain Abraham Maslö a révolutionné dans les années 1960 le monde du travail lors de l’apparition des open spaces. Précurseur, il avait fait le lien entre les motivations du collaborateur et les besoins de l’entreprise. Son approche humaniste a hiérarchisé les motivations en cinq catégories qui ont été schématisées sous forme de pyramide. Les besoins physiologiques sont la base, et le sommet est l’accomplissement de soi en passant par la sécurité, l’appartenance et l’estime. La philosophie de Maslö n’a jamais été aussi adaptée qu’aujourd’hui au secteur tertiaire. Les espaces de travail conçus de nos jours tiennent compte des besoins identifiés par Maslö. Lors de l’aménagement des espaces Covivio, situés au 9, place Marie-Jeanne-Bassot à Levallois-Perret (92), on retrouve tous ces fondamentaux. Métamorphose d’un immeuble. Le projet appelé Maslö est une lourde restructuration d’un immeuble tertiaire des années 1970 devenu obsolète. La demande de Covivio était d’en faire un site moderne et représentatif des attentes actuelles des collaborateurs. Pour cette réhabilitation, l’agence DGM & Associés a signé l’architecture de l’immeuble. Quant à l’aménagement intérieur, Covivio a fait appel à l’architecte d’intérieur et designer Jean-Philippe Nuel. Le projet incarne la politique de développement de la foncière Covivio. Celle-ci réinvente son patrimoine suivant deux axes : la création de valeur et l’amélioration de sa performance environnementale. Maslö, c’est avant tout 20 000 m2 d’espaces de vie et de travail sur six étages mais aussi 1 100 m2 d’espaces extérieurs. Pour Covivio, propriétaire de l’immeuble, les objectifs étaient l’épanouissement et l’accomplissement de soi sur son lieu de travail. Une architecture intemporelle. DGM & Associés fonde son concept sur l’intemporalité et sur l’ouverture. De nombreuses surfaces vitrées permettent à la lumière naturelle d’inonder les lieux. Les ouvertures favorisent la connexion des utilisateurs avec l’extérieur. Un poumon vert est créé avec un îlot paysager. Des terrasses végétalisées soulignent la présence de la nature sur le site. Des codes hôteliers repris. Jean-Philippe Nuel, connu pour ses projets hôteliers haut de gamme, reprend les codes de l’hôtellerie et les applique dans ce projet tertiaire. Son concept est de procurer des espaces chaleureux, fonctionnels et de qualité. Les formes enveloppantes sont favorisées ainsi que les matériaux naturels. Le rez-de-chaussée se devait d’être un espace dynamique, fédérateur pour toutes les entreprises ayant pris leurs quartiers dans l’immeuble. Ces dernières ont agencé chacune leurs propres bureaux. Deux entrées opposées desservent le RDC et régulent les flux de circulation. Le restaurant d’entreprise est pensé pour être un lieu de vie animé tout au long de la journée. Il est convivial et relié au patio intérieur. On s’y retrouve pour une pause, lors d’un repos, pour du coworking… Art et nature. Le patio renforce le bien-être des utilisateurs. Les espaces verts se retrouvent également dans le hall, les espaces intérieurs, le restaurant… Les cloisons vitrées soulignent la présence de la nature dans les lieux. Une attention particulière est portée à la lumière. Mathieu Girard et Gauthier Pouillart de Cocorico Paris ont travaillé sur la double hauteur du hall et l’entrée de l’immeuble depuis la rue. L’art se retrouve également avec les créations graphiques de Musco et Lysanne Kollet d’Art Consult. L’art prend place et donne une identité forte à l’immeuble. Il adhère
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    Urbanisme

    Dijon s’acclimate durablement

    Par Lionel Blaisse, le 27 avril 2023
    Doublement labellisée par l’Unesco – « Ville et Pays d’art et d’histoire » en 2008 et « Climats du vignoble de Bourgogne » en 2015 –, Dijon ambitionne de devenir d’ici 2030 une ville neutre pour le climat et intelligente. Conçue par Anthony Béchu et inaugurée en mai dernier, La Cité internationale de la gastronomie et du vin (CIGV) s’inscrit dans un écoquartier tout comme l’opération Les Carrières blanches portée par Constructa dans le cadre de la requalification urbaine de la ZUP La Fontaine des Ouches. Territoire d’innovation, la métropole porte également le projet « Dijon alimentation durable ». Droit de Cité Après le sac de Langres par les Vandales au début du Ve siècle, ses évêques se réfugient temporairement à Dijon. Rattachée au duché de Bourgogne en 1016, la cité comtale devint ainsi française. En 1204, le septième duc fit bâtir dans les faubourgs de l’Ouche1 un hospice administré par les hospitaliers du Saint-Esprit. Promu hôpital général sous Louis XIV, il ne cessa de s’agrandir jusqu’en 2015, date à laquelle l’intégralité des services fut transférée au nouveau CHU François Mitterrand. Lorsqu’en 2010 l’Unesco inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité « Le repas gastronomique des Français », François Rebsamen – maire de la ville et président de la communauté d’agglomération – sollicite Anthony Béchu2 pour réfléchir à la reconversion du site et de ses abords autour de la création d’une cité internationale de la gastronomie. Deux ans plus tard, le Grand Dijon soumet avec succès son projet auprès de la Mission française pour le patrimoine et les cultures alimentaires. Mais sous la pression d’autres villes, la Mission relance une consultation qui finalement sélectionne en 2013 quatre projets « complémentaires » (Dijon, Lyon, Tours et Rungis)3. Suite à un appel à manifestation d’intérêt, Eiffage et son projet conçu par Anthony Béchu épaulé par l’architecte en chef des Monuments historiques Alain Charles Perrot sont désignés lauréats. Sur 6,5 ha, la CIGV développe 8 500 m2 de plancher se ventilant ainsi : lieux d’expositions permanentes et temporaires (1 750 m2) école internationale de cuisine et de pâtisserie Ferrandi école d’initiation du Bureau inter­professionnel des vins de Bourgogne le 1204 – centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine de Dijon (500 m2) marché gourmand dont les huit pavillons abritent commerces de bouche, bar à vins, atelier de dégustation, La Librairie gourmande, une cuisine évènementielle restaurants du groupe Epicure hôtel**** avec piscine, spa et centre de séminaires (500 places)4 incubateur Village by CA pour start-up spécialisées dans la cuisine et l’agroalimentaire multiplex Pathé (8 salles) 92 appartements5 en accession dans le cadre de la loi Malraux (dans la partie XVIIIe) Le « parc habité » de 3,5 ha parachevant l’écoquartier héberge des immeubles de logements conventionnés et trois résidences (étudiants, séniors et tourisme). Le jardin botanique de l’Arquebuse que l’on traverse pour rejoindre la gare a mis à profit sa rénovation afin de proposer un nouveau parcours végétal intitulé « Jardin des saveurs et des cépages ». Sur la Route des vins La CIGV est également le km 0 de la Route des vins de Bourgogne reliant Dijon à Santenay via
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    Architecture un lieu

    Bon, brut, gourmand

    Par Nat Lecuppre, le 16 février 2024
    Après un premier magasin à Clichy, les deux amis boulangers-pâtissiers, Clem & Gwen, ouvrent leur deuxième boutique dans le quartier des Docks de Saint-Ouen-sur-Seine (93), à proximité de la Halle Gourmande qui sera inaugurée cet automne. Les deux jeunes entrepreneurs ont fait appel à Saguez & Partners pour le design global et l’aménagement de la boutique. Ils ne pouvaient pas choisir mieux pour concevoir leur nouvelle identité et réinventer leur marque. Rappelons que pour Olivier Saguez, président cette année du jury du prix Paris Shop & Design, les commerces de bouche sont des éléments fondamentaux dans la vie sociale. Ils sont des créateurs de lien. On s’y rencontre, on échange, on vient choisir un produit qui est mis en valeur dans son environnement. Le commerce de proximité est le supplément d’âme dans la vie quotidienne et urbaine. Yann Mignot, directeur de création associé Saguez & Partners, précise qu’il fallait un design marquant pour la boutique, à la hauteur de la qualité des produits et de leur modernité. Pour cela, les architectes designers ont imaginé un lieu mi-boutique, mi-caverne. Les 150 m2 se répartissent en deux espaces, une boutique et un laboratoire. Des matériaux bruts sont retenus. On a du chêne massif, de l’inox, des vitrines et un sol en béton. Un univers coloré Les lieux sont animés par un décor peint à la main par un peintre décorateur d’après une création de Marine Belkebir, graphiste illustratrice. Le design durable, incontournable chez Saguez & Partners, se retrouve avec un ensemble de mobilier dessiné sur mesure entièrement démontable et recyclable. Le bois se marie au bleu de l’océan et au pain brun. L’authenticité est renforcée par un branding XXL. Quand on entre chez Clem & Gwen, on s’y sent bien, c’est beau et ça sent bon. La gourmandise vous envahit et vous avez envie de tout croquer.

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