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Architecture, l'esprit du lieu
À Gothenburg le monde boisé de Volvo
© Rasmus Hjortshøj
Cet article est paru dans le nda #58 et sa consultation est réservée aux abonnés
Henning Larsen
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1620 Copenhagen V
Denmark
World of Volvo
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412 63 Gothenburg
Suède
Retrouvez cet article dans le nda numéro 58
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À découvrir
Un écrin d’excellence à Cognac
Par Nat Lecuppre, le 15 mars 2024
Cognac, ville éponyme du célèbre spiritueux connu dans le monde entier et devenu en 1936 une Appellation d’origine contrôlée, a lancé en 2021 un appel à candidatures pour réaliser le futur siège social de la filière Cognac. Le BNIC (Bureau national interprofessionnel du cognac) a consulté treize équipes d’architectes associés à des promoteurs. Le projet retenu est celui du groupement : REDMAN, Wilmotte & Associés Architectes, A40 Architectes et Sempervirens. Plusieurs enjeux Le futur siège social sera constitué de trois bâtiments. Il aura pour objectif de devenir un lieu de collaboration, d’échanges et d’innovations. L’écriture architecturale est sobre et élégante. Le site est en plein cœur de ville, au bord du fleuve Charente. Le terrain arboré de 8 000 m2 a un positionnement urbain et paysager. Le premier enjeu est de rendre attractif le site, de faire rayonner la filière mais aussi le territoire. Une centaine de collaborateurs du BNIC seront accueillis ainsi que les syndicats de la viticulture et du négoce cognaçais. Ce projet reprend l’histoire de ce patrimoine et écrit une nouvelle page qui le plongera dans le futur. La construction du site se conjugue avec la transformation de la ville de Cognac. Elle va faire renaître les quais et ouvrir Cognac sur le fleuve Charente. Avec son architecture, elle aura un rayonnement national et international. Alexandre Gabriel vice-président du BNIC précise : « Ce projet fait référence à nos origines, à cette région dans laquelle Cognac est si profondément enraciné et qui a su se projeter dans le monde entier. » Une architecture singulière L’ouverture sur la ville et sur le paysage environnant sont les mots d’ordre du concept architectural. De grandes baies vitrées à travers les bâtiments apportent de la transparence et accentuent la qualité de vie au travail. Les utilisateurs bénéficient d’une vue sur la nature. Comme les fermes charentaises, le parti pris architectural opte pour trois bâtiments au lieu d’un seul et unique volume. Une passerelle les relie. La nature prend place dans le projet. L’implantation des bâtiments crée une grande cour plantée de tilleuls octogénaires existants et préservés. Les moindres détails sont pensés. On retrouve l’identité de l’appellation avec les engravures. Les matériaux sélectionnés sont représentatifs de la région et de l’univers du Cognac. Dans le jardin, on découvre un jeu sur les crus du Cognac. Les quatre éléments de fabrication du spiritueux qui tenaient à cœur du président du BNIC, à savoir l’eau, la terre, la roche et le feu de la distillation se retrouvent dans le paysage créé par Sempervirens. Une ambition durable La transition environnementale compte pour la filière du cognac, qui a une politique de recherche et développement très engagée. La filière se projette avec ce site et pense aux enjeux de demain. Les lieux seront tournés vers l’avenir. Les espaces répondront aux nouveaux modes de travail et aux diverses attentes. On trouvera du flex office, des espaces collaboratifs, des équipements technologiques dernière génération, des espaces de réception et de formation interactifs. Le bien-être au travail est pris en compte. Des espaces seront dédiés aux personnes et institutions qui collaborent avec
« Infiniment chocolat » bon pour les papilles et les pupilles
Par Sipane Hoh, le 2 janvier 2025
Dans le 2e arrondissement de Paris, le boulevard des Capucines se dote d’une nouvelle enseigne. Infiniment chocolat est la première boutique entièrement dédiée au chocolat du pâtissier Pierre Hermé, un écrin original, élégant et subtil créé par Jouin Manku Architecture, Intérieur et design. Au 23, boulevard des Capucines, se trouve une boutique qui croise avec habileté l’élégance de l’architecture et les délices du chocolat. Ce dernier, devenu tantôt icône, tantôt ornement, vient se placer délicatement tel un joyau dans le merveilleux univers qui lui est destiné. À Paris, l’agence Jouin Manku s’est dépassée, elle a créé un intérieur de contes et merveilles où le chocolat est l’unique interprète. Non, il ne s’agit pas d’un simple point de vente mais d’un véritable plongeon dans l’art de cette matière millénaire qui continue à inspirer chocolatiers et pâtissiers. Imaginée par Patrick Jouin et Sanjit Manku, la boutique constitue un hommage au chocolat. L’intérieur est dominé par les teintes sombres, les plafonds en cuivre ondulé, les murs aux diverses nuances et les étagères en bois fumé ; il s’agit de matériaux qui incarnent l’opulence du chocolat, sa texture, mais aussi le savoir-faire du fameux maître-chocolatier. Au centre de cet espace raffiné où une multitude de paquetages de toute taille se lovent dans des compartiments mis en valeur par une lumière tamisée, se trouve le clou du spectacle : l’orgue à chocolat. À l’instar d’une vitrine d’un bijoutier ou d’un coffret d’un parfumeur, le somptueux écrin en cuivre de forme ovale rappelle le travail exquis de l’alliage des saveurs. Cette énigmatique ambiance est adoucie par la présence d’un plafonnier aux tons clairs ainsi que des luminaires symbolisant des bulles de chocolat chaud, tandis que des réglettes précieusement disposées mettent en avant les créations chocolatées encourageant la sélection. Grâce au talent des designers, au 23, boulevard des Capucines, l’architecture intérieure se met au diapason avec l’objet de prédilection pour engendrer une partition artistique fusionnant arôme, plaisir, rencontre, fragrance et récréation.
BEM un travail collectif pour une signature unique
Par Sipane Hoh, le 16 décembre 2024
Né de l’esprit de quatre agences d’architecture, le bâtiment d’enseignement mutualisé (BEM) crée non seulement un extraordinaire lieu de partage de vie mais aussi un ensemble qui se projette dans l’enseignement du futur. Sur le plateau de Saclay, Sou Fujimoto Architects, OXO Architectes (Manal Rachdi), Nicolas Laisné Architectes et DREAM (Dimitri Roussel) ont mis leur connaissance ainsi que leur expérience au diapason pour engendrer un ouvrage singulier à la croisée des savoirs. C’est une opération inédite qui prend place sur le plateau de Saclay avec le but de mutualiser des espaces et d’offrir aux étudiants, chercheurs, enseignants et invités de sept écoles un environnement propice aux rencontres, aux partages mais aussi aux échanges. Conçu pour abriter des talents venant d’horizons divers, le BEM permet d’accueillir les enseignements de sept écoles d’ingénieurs. Des institutions de grand renom comme l’École polytechnique, AgroParisTech, Télécom Paris, Télécom SudParis, ENSTA Paris, l’ENSAE Paris, et l’Institut d’Optique Graduate School dont les étudiants auront un écrin commun conçu par Sou Fujimoto Architects (mandataire), OXO Architectes (Manal Rachdi), Nicolas Laisné Architectes et DREAM (Dimitri Roussel), un projet cofinancé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), le ministère des Armées, le ministère de l’Économie et des Finances, l’Établissement public d’aménagement Paris-Saclay (EPA-PS), l’École polytechnique, AgroParisTech, le Genes, l’IMT, ENSTA Paris et l’IOGS. « C’est un projet qui a duré longtemps, un concours qui a été lancé en 2014 et qui a été livré en juillet 2023, les étudiants ont fait leur rentrée en octobre de la même année », indiquent les architectes, tandis que Manal Rachdi, le fondateur d’OXO Architectes, souligne que ce projet « est d’abord l’histoire de rencontre d’architectes mais aussi de multiples talents qui ont travaillé ensemble, c’est surtout une rencontre de plusieurs écoles dans un même lieu ». Nous pouvons dire qu’il s’agit en effet d’un projet qui est dans la continuité de l’Arbre blanc, l’emblématique « Folie » urbaine qui s’est posée un jour à Montpellier et a participé à l’évolution de la ville. En effet, travailler avec d’autres agences d’architecture n’est pas une simple affaire, cela demande de la précision, de la volonté, de la bienveillance, de l’entente mutuelle mais aussi du respect et de l’habileté. Les quatre agences sont parvenues avec brio à sortir de terre une réalisation remarquable qui porte une signature unique, singulière mais très caractéristique. « Nous n’avions pas d’agence à Paris, et Sou était au Japon, c’était dans la même période où nous avions répondu ensemble pour le concours de l’Arbre blanc. Manal, Nicolas et Dimitri ont participé aux deux workshops au Japon. Au début, nous avons travaillé dans les locaux de l’agence OXO et chez Nicolas Laisné, mais aujourd’hui nous avons une agence. La succursale de Sou Fujimoto Paris a été créée en 2016 suite à tous les concours gagnés en France. » Le concept initial consistait à offrir aux étudiants des sept écoles un bâtiment mutualisé où tout le monde avait ses salles de classes. Les architectes ont proposé la création d’un bâtiment où les enseignements seront prolongés dans le hall. « L’idée, c’était de créer un atrium gigantesque baigné de lumière, comportant une multitude d’espaces informels, qui n’étaient pas