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Architecture, l'esprit du lieu
À Gothenburg le monde boisé de Volvo

© Rasmus Hjortshøj
Cet article est paru dans le nda #58 et sa consultation est réservée aux abonnés
Henning Larsen
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Denmark
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412 63 Gothenburg
Suède
Retrouvez cet article dans le nda numéro 58

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Dans le parc de la Villette une vertueuse folie
Par Sipane Hoh, le 14 janvier 2025
À Paris, au cœur du parc de la Villette, Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar et Philippe Croisier) a réalisé un bâtiment d’exploitation à la forme simple et aux lignes épurées qui s’apparente à une folie d’un nouveau genre délicatement posée au sein d’une abondante végétation. Il s’agit d’un projet complet qui croise adroitement architecture, architecture d’intérieur et design de mobilier. Les folies du parc de la Villette sont nombreuses. Parsemées ici et là, signées de l’architecte Bernard Tschumi, elles égayent par leur couleur rouge un terrain marqué par une présence paysagère. C’est dans cet environnement exquis, très caractéristique et tellement alambiqué que les architectes d’Atelier du Pont ont réalisé leur projet : un lieu de travail comprenant cent cinquante-cinq postes et développé sur une surface de plancher de 3 000 m². En effet, les différentes équipes en charge de l’exploitation du parc et de ses équipements étaient logées dans les neuf entités de la Cité Jardin. Construits en 1982, les bâtiments devenus désuets avaient un besoin urgent d’être remplacés. C’est ainsi que, dans le but d’offrir à ses équipes un outil de travail approprié tout en rendant de la surface de parc au public, l’Établissement Public du Parc et de la Grande Halle de la Villette (EPPGHV) a souhaité construire un nouveau bâtiment d’exploitation. En 2020, l’agence Atelier du Pont a été désignée lauréate du concours d’architecture pour mener à bien le projet dont les travaux ont été séquencés sur plusieurs phases. La première période constituait la démolition de trois entités, ensuite ont eu lieu la construction du bâtiment d’exploitation et la démolition des deux volumes restants. Finalement, l’aménagement des abords a complété l’ensemble du bâti. La préservation du patrimoine naturel du parc et sa biodiversité constituait l’un des principaux arguments qui ont poussé l’équipe d’architectes à opter pour un bâtiment compact possédant une emprise au sol limitée qui permet de restituer 5 000 m² d’espaces verts au public ainsi qu’un accès à la darse du fond de Rouvray. Prenant place sur le site de l’actuelle Cité Jardin, le projet qui met en avant les espaces partagés est conçu selon une structure générique et tramée où la nature croise adroitement l’architecture. Quand l’architecture croise la nature. L’équipement se compose de deux structures, l’une en béton et l’autre en bois. Deux matériaux qui se complètent pour offrir aux usagers l’inertie nécessaire au sein du bâtiment d’une part et une structure légère et chaleureuse d’autre part. Dans leur écriture architecturale, Atelier du Pont a opté pour une trame rythmée évolutive qui peut se transformer selon les besoins et nécessités futurs. La même chose s’applique aux divers aménagements intérieurs comme les modules de bureaux conçus sur mesure qui ponctuent l’espace et peuvent se déplacer au sein de la grande halle suivant les exigences des utilisateurs des lieux. Le Pavillon Jardins s’organise sur deux niveaux autour d’un généreux cours central où se trouve un escalier-gradin permettant d’organiser des rassemblements informels ou des conférences arrangées. L’ambiance est paisible, lumineuse et propice au travail. La végétation fait partie intégrante du lieu. Au premier étage, certains bureaux ressemblent même à des pavillons perchés dans les arbres. La tisanerie conçue sur mesure

Des logements évolutifs à l’image de leurs usagers
Par Nat Lecuppre, le 24 janvier 2025
Depuis le Covid, les usages et les modes de vie ont changé dans tous les secteurs (retail, tertiaire…), mais le résidentiel n’avait pas véritablement été revu jusqu’à ce jour dans sa configuration de base. L’agence d’architecture et de design Outsign a mené un travail de réflexion avec le promoteur Urbat, spécialisé dans le logement accessible. Elle a imaginé des logements alliant confort, modularité, flexibilité et convivialité. Critères que nous retrouvons dans toutes les programmations de bureaux. Le fil rouge d’Outsign dans tous ses projets est de concevoir des lieux en mettant au cœur de ceux-ci l’usager. Outsign propose un nouveau concept d’habitat. Les architectes et les designers de l’agence imaginent des logements évolutifs dans le temps et selon les besoins de chacun. Les espaces créés accompagneront l’usager tout au long de son parcours de vie. Leur concept est une redéfinition des habitations. Elles offriront plus d’expérience et de services. Une réflexion méthodique en 5 temps. Les logements qui sont proposés sont pensés par et pour les usagers. Pour cela, une méthodologie a été mise en place. Elle est constituée de cinq phases. Premièrement, il s’agissait de comprendre et décrypter les modes de vie, les attentes des usagers. Après des études de dossiers de crédits immobiliers, de réservations Urbat, d’enquêtes, d’analyses… des profils sont ainsi définis. Puis une co-conception et intelligence collective a permis d’arrêter trois profils d’usagers avec des caractéristiques distinctes sur 100 profils envisageables. Les participants, qui étaient des collaborateurs du projet avec divers métiers, ont pris le rôle d’un usager pour concevoir son lieu idéal à vivre. Cinq ateliers ont été mis en place avec les thématiques suivantes : parcours résidentiel, espaces communs et extérieurs, logement, architecture, système constructif. Une synthèse a été faite sur ce qui était possible de réaliser. Un grand carnet d’idées appelé Roadbook© résume les 100 idées et les 21 engagements majeurs sélectionnés. Un manifeste est établi sur trois fondamentaux. À savoir : une architecture au service de la vie ; des choix raisonnés, économes et frugaux ; un parcours d’accession facilité. Ce dernier permet de fédérer à ce projet les acteurs de la ville (les services d’urbanisme et les aménageurs). Pour développer cette démarche, Outsign a développé des outils opérationnels. Des guides de prescriptions sont conçus afin de transposer les opérations en cours pour les équipes en place ou pour d’autres architectes qui interviendront selon cette démarche. À ce jour, treize projets de résidences sont en cours. Comment rendre plus attractif le logement ? Outsign avec son concept innovant redore le blason des espaces oubliés dans le résidentiel, à savoir les espaces communs. Pour les architectes, ils doivent être attractifs. Ils sont revus ainsi que la signalétique des lieux et les éclairages. Les lieux sont théâtralisés et deviennent un parcours clair et ludique. Tous les espaces ont du sens et peuvent être personnalisés par les résidents. Suivant neuf engagements, le logement est redéfini. La configuration des espaces est optimisée. Le hall d’accueil est pensé comme dans le secteur tertiaire ou l’hôtellerie. Il est imaginé pour créer du lien, pour favoriser les échanges et de faciliter le vivre ensemble. Trois secteurs pour le hall : primo,

Une étoile scintille dans les cieux architecturaux
Par Nat Lecuppre, le 7 août 2024
Vincent Eschalier est un architecte aux mille et un talents. Il est, au fond de lui, un véritable humaniste, et on le découvre toujours sous un autre jour dans chacun de ses projets. On trouve toujours Vincent Eschalier là où l’on ne l’attend pas. Il excelle avec art et transforme avec doigté tout ce qu’il touche. Il a fait ses armes chez Frank Gehry et Marc Newson avant de créer sa propre agence en 2009 à Paris, et depuis peu une nouvelle agence à Milan. Un architecte anticonformiste. Vincent Eschalier conçoit des projets intemporels qui conjuguent parfaitement l’architecture, l’architecture d’intérieur et le design. On ne peut pas caractériser le style Vincent Eschalier, car ce dernier aime casser les codes et ne pas être catalogué. Mais s’il fallait trouver des repères dans ses projets, on peut dire qu’ils se caractérisent tous par des lignes épurées, des matériaux éco-responsables (bois, etc.) et qu’ils réinterprètent le luxe discret d’aujourd’hui. Gustave-Collection. Tout récemment, il vient de dessiner des espaces de travail pour Gustave-Collection. Les espaces sont à l’image du créateur de la marque, à savoir modernes et audacieux. Les bureaux imaginés reprennent tous les codes de l’hôtellerie de luxe. Ce sont des bureaux palaces qui invitent à vivre le travail autrement… avec art et l’art ! Deux sites sont ouverts et signés de l’agence Vincent Eschalier. À savoir, le centre du 21, rue de la Paix et du 43, avenue de l’Opéra. Deux autres sont en projet dans le même secteur et ouvriront durant l’été et en fin d’année 2024. L’adage de Gustave-Collection est « de concevoir des écrins d’exception ouvrant sur tous les possibles ». Il s’agit de donner un nouveau sens au luxe. Gustave-Collection prône le bureau haute couture. Le concept d’aménagement. Le fil rouge dans chacune des adresses est le bien-être des clients. Les lieux devaient répondre aux clients les plus exigeants et attirer les meilleurs talents. Ils sont la vitrine de l’art de travailler et de vivre à la française. Ils allient élégance et performance. Une multitude de services sont proposés aux utilisateurs. On compte parmi eux : un accueil personnalisé, un restaurant gastronomique, des salles de sport, un spa-sauna-hammam, un room-service, une conciergerie… Le 21, rue de la Paix. Pour ce premier site, l’architecte a dû jouer avec l’architecture de l’immeuble récemment rénové et la marier avec son concept pour lui donner une identité singulière et soulignée. Vincent Eschalier a mis l’accent sur les menuiseries. Le bois est un élément qui l’anime. En fait, ce matériau apporte une note de chaleur et d’élégance. Les lieux sont avec lui plus intimistes. Avec le bois, on peut jouer avec la luminosité et l’obscurité dans les espaces comme les tisaneries, les salons ou la bibliothèque. La superficie totale du 21, rue de la Paix est de 1 600 m2 répartis sur sept étages. Les délais de réalisation furent courts (5 mois pour la conception et 6 mois pour les travaux). Au R-1, sont implantés la salle de sport et le spa. Au rez-de-chaussée, on a l’accueil, puis, répartis dans les étages, plusieurs dizaines de postes de travail. Les espaces sont de petits cocons intimistes

