Architecture, l'esprit du lieu

À Neuilly-sur-Seine, le luxe porte un nom : OUI Architecture

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Par Sipane Hoh, le 3 février 2025.
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© Gaëlle le Boulicaut

L’agence OUI Architecture (Office for Urban Innovation) a réalisé en un temps record l’agencement d’un hôtel particulier situé dans une rue privée de Neuilly-sur-Seine. Conçu avec soin, l’intérieur destiné à accueillir une famille américaine respire la magnificence.

Une famille new-yorkaise avec deux enfants a souhaité s’installer dans un hôtel particulier à la française datant des années 1930 situé dans les Hauts-de-Seine. OUI Architecture (Noa Peer et Flore Raimbault) a été mandatée pour mener à bien le projet. Les exigences des clients étaient multiples. Tout d’abord, il fallait terminer le chantier en seulement deux mois, puis introduire un large panel de mobilier contemporain dans le but d’adapter le lieu aux différents membres de la famille y compris les enfants. L’exercice était complexe, mais le résultat est remarquable. Les fondatrices de l’agence d’architecture parisienne, qui s’étaient rencontrées à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles, n’avaient que très peu de temps pour parfaire leur projet, qui nécessitait de mettre l’intérieur au diapason de la collection d’art contemporain de ses occupants. Nous entrons dans l’appartement à travers un espace chic mis en avant par ses deux nuances de rose de la marque Ressource couvrant les murs et le sofa Ploum de chez Ligne Roset. Le salon se divise en deux parties. Celle dédiée aux parents se caractérise par ses murs immaculés accentués par la couleur noire qui recouvre les encadrements des fenêtres, des portes mais aussi les colonnades et les multiples moulures du plafond. L’espace est néanmoins ponctué par plusieurs objets comme le canapé Husk de B&B et le fauteuil Paulistano, un grand classique du design signé de la main du célèbre architecte et designer Paulo Mendes da Rocha, édité et fabriqué exclusivement par Objekto. Le salon réservé aux enfants est beaucoup plus décontracté, il se compose d’une bibliothèque, de deux petits bureaux et d’un canapé modulable, la Sofa Marechiaro de chez Arflex, qui prend place face au fauteuil Paipai de Cinna. La généreuse cuisine jouxte une salle à manger spacieuse pour les repas de famille, tandis qu’une autre salle à manger pour les réceptions prend place dans un ancien salon au décor feutré agencé par une table ronde Platner de chez Knoll et mis en lumière grâce à la suspension Harlow signée Gabriel Scott.

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    Mixité joyeuse à Gentilly

    Par Sipane Hoh, le 1 juillet 2024
    À Gentilly, l’agence d’architecture ALTA Architectes-Urbanistes (Le Trionnaire- Le Chapelain) vient de terminer la réalisation d’un projet mixte qui se distingue par ses intérieurs confortables et ses façades mordorées. Un ensemble où cohabitent avec tact des bureaux et des logements, et qui se soucie des gens qui y vivent et y travaillent. Situé dans le quartier de la Reine-Blanche, à l’extrémité est de la ville de Gentilly et faisant face à un arrêt de métro de la ligne 14 prochainement en service (gare du Grand Paris par l’architecte Edouard François), la parcelle est censée abriter 61 logements collectifs ainsi que des bureaux. Deux opérations en une qui participent à la requalification de la rue Gabriel-Péri. L’histoire de l’îlot installé en surplomb du vallon de la Bièvre est riche, c’est un site anciennement occupé par des entrepôts de stockage industriel et des bureaux attenants où les immeubles hauts de la reconstruction voisinent avec les pavillons d’anciennes maisons d’ouvriers, des enceintes hospitalières comme la Fondation Vallée, ainsi que d’autres opérations récentes de logements collectifs et des ensembles tertiaires. Le projet mené avec la plus grande adresse par les architectes d’ALTA vient se placer dans un contexte hétéroclite difficile à appréhender. Un site complexe où les architectes ont fait preuve de justesse. En effet, sans être ostentatoire, le projet vient s’installer confortablement sur le terrain et se distingue par sa masse travaillée mais aussi par ses façades qui dévoilent avec habileté chacun des programmes. Un exercice délicat auquel ALTA Architectes-Urbanistes octroie la plus grande importance, il en résulte une réalisation recherchée aussi bien par sa forme que par ses enveloppes. Tandis que la première enveloppe se distingue par ses altimétries ondulantes et son revêtement lumineux, la deuxième épaisseur, plus linéaire, se dévoile dans une seconde lecture en arrière-plan. Un assemblage habile qui se retourne sur la rue Benserade, s’harmonise avec le gabarit des constructions voisines et qui présente une atténuation progressive des hauteurs d’épannelage. De loin et à première vue, l’ensemble parait harmonieux, mais une fois que nous nous approchons, nous nous rendons compte du travail subtil de la façade où des modénatures métalliques habillent et composent des encadrements accentuant les dimensions généreuses des baies, et se déploient sous forme de brise-soleil verticaux sur les murs rideaux des bureaux engendrant un rythme différent. Les jardins d’hiver viennent enrichir la façade et permettent d’estomper davantage la frontière entre les deux programmes. Soulignons qu’un retrait conséquent entre les deux façades intérieures des logements et bureaux garantit un bon ensoleillement en cœur d’îlot et dégage des vues vers les environs. Par ailleurs, le socle qui comprend des bureaux s’ouvre généreusement, avec un large point de vue sur Paris, sur un jardin situé en cœur d’îlot et en pleine terre, pour que les usagers profitent pleinement des terrasses et des espaces plantés de plain-pied. Soulignons que les façades en cœur d’îlot présentent une architecture plus discrète et des ouvertures avec allège maçonnée de manière à respecter l’intimité de tous. Enfin, et comme à chaque fois, les architectes ont veillé à la qualité du confort des intérieurs, ainsi ces derniers sont généreux, lumineux et présentent
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    Architecture un lieu

    Le 13 Paix, l’écrin de l’Excellence

    Par Nat Lecuppre, le 23 octobre 2023
    Après deux ans de réhabilitation, le voile est levé sur le 13, rue de la Paix dans le second arrondissement de la capitale, adresse emblématique de la célèbre maison de la haute joaillerie, Cartier. Une myriade de talents a été mise à contribution, pour ce somptueux écrin qui voit sa superficie passer de 700 à 3 000 m2. L’adresse chargée d’histoire depuis 1899 est la mémoire de la maison de Louis Cartier et de son grand amour Jeanne Toussaint qu’il s’agissait de plonger dans le XXIe siècle sans trahir son ADN. Les défis étaient multiples. Pour Cyrille Vigneron, CEO et président de Cartier, il fallait que les lieux n’appartiennent à aucune période mais les respectent toutes, ne privilégiant aucun style tout en les célébrant tous. Le nouvel écrin du 13 Paix est le résultat d’une collaboration de trois agences d’architecture d’intérieur et de décoration. Les espaces des six niveaux ont été distribués à ces talentueux créateurs bâtisseurs qui collaborent avec Cartier depuis des années. Répartition des missions L’agence Moinard Bétaille a eu en charge le RDC, les premier et deuxième étages. Studioparisien s’est vu attribuer les espaces services du troisième étage, l’atelier haute joaillerie du quatrième et les archives situées au cinquième. Quant à l’architecte Laura Gonzalez, elle a dû imaginer la Résidence au R+5 afin de recevoir les invités de marque comme à la maison. Les enjeux Il s’agissait pour tous de concevoir la plus belle vitrine du savoir-faire à la française, de la créativité et du côté précurseur de la maison. Louis Cartier avait une vision avant-gardiste, il poussait ses dessinateurs à s’inspirer du monde, de l’architecture perse, des arts d’Extrême-Orient… et même de sa collection personnelle d’antiquités. Il fut le premier à utiliser du platine pour ses créations. Son style novateur perdure cent vingt ans après et le place toujours premier joaillier du monde. L’emblématique façade est conservée. Elle est telle qu’Alfred Cartier et son fils Louis l’avaient choisie, en portor, un marbre noir veiné d’or. Les sept vitrines de la rue restent la signature des lieux. Le concept Moinard-Bétaille À l’intérieur, les espaces ont été totalement transformés. L’escalier central, la succession de petites pièces en lambris sombres et le plafond en dôme de verre opaque ont laissé place à un grand espace ouvert et central. Avec leur projet, les architectes Bruno Moinard et Claire Bétaille ont ouvert les lieux pour permettre aux clients de flâner librement avec poésie et découvrir les créations. Les deux sous-sols sont devenus bureaux. Au RDC se découvrent les différents univers de Cartier. Un atrium au fond de la boutique, couronné d’un plafond de verre, laisse la lumière naturelle sublimer les espaces. Les salons historiques Jean Cocteau et Louis Cartier, aux célèbres boiseries, ont été restaurés et abritent des trésors de la maison. Dans le premier, on découvre l’épée de l’académicien Jean Cocteau et dans le deuxième, une collection de livres rares. Un escalier d’honneur aux garde-corps à motifs végétaux mène au salon Jeanne Toussaint. Un espace intime et ouvert sur la rue de la Paix. Il est entouré de deux autres
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    Architecture un lieu

    Les nouveaux concepts retail fleurissent !

    Par Nat Lecuppre, le 2 mai 2024
    Depuis ces dernières années, nous sommes dans le tourbillon du progrès, des changements de vie… De nouveaux concepts tous différents révèlent que nous entamons une ère de mutations. Nous avons rencontré Philippe de Mareilhac, président de l’agence MV Design. L’agence d’architecture et de design aime travailler sur les espaces qui jalonnent notre vie quotidienne, afin de créer des relations durables entre une marque forte et ses clients, un lieu et ses utilisateurs. Elle intervient ainsi principalement dans le retail et l’hospitality. Après le concept de Pomme de Pain, elle a signé celui du concept store Marquette et des supermarchés Auchan. Les projets sont tous différents mais illustrent bien les transformations en cours dans le secteur du retail. Découvrons-les avant de dévoiler la vision de Philippe de Mareilhac sur le commerce d’aujourd’hui et celui de demain. Marquette Marquette est un concept store implanté en centre commercial, qui propose une sélection de marques pure players du Web et de produits inédits, de qualité, ingénieux et responsables. Après Toulouse et Calais, Marquette a décidé de faire évoluer son concept pour les nouvelles ouvertures de Dijon Toison d’Or et BAB 2. Cette évolution, confiée à MV Design, s’inscrit dans le décor ludique et créatif d’un Marché Pop, utilisant les codes du marché frais primeur et offrant une expérience client unique. On y retrouve ainsi les éléments typiques d’un primeur, tels que l’arrivage du jour, les étals colorés et les cagettes. L’enseigne Marquette et son logo sont mis en valeur de manière puissante, s’intégrant harmonieusement avec les marques et produits présentés. Une signalétique pop et colorée guide les clients à travers les différents espaces et sections du magasin, ajoutant une touche ludique à l’expérience d’achat. Le concept mise aussi sur un mobilier hyper modulable pour renouveler en permanence la sélection de marques et produits. Les étagères, présentoirs et supports sont conçus de manière flexible, pour réorganiser facilement l’espace selon les nouvelles tendances, saisons et marques, incitant les clients à revenir régulièrement pour découvrir les nouveautés. Le tout avec un coût au mètre carré maîtrisé afin de permettre à l’enseigne de continuer à se déployer. Auchan Mouvaux (59) Le supermarché de Mouvaux fait peau neuve avec un nouveau concept retail incarnant la plateforme de la marque : « Auchan, avec plaisir ». Pour ce projet, l’enseigne a été accompagnée par MV Design. Le plaisir selon Auchan, c’est d’abord la mise en avant des métiers de bouche. Ambassadeurs de la relation, du plaisir du repas et du goût, chaque métier a été travaillé selon des codes spécifiques plus authentiques. L’idée était de rompre avec l’image souvent trop standardisée de la grande distribution, en remettant en scène des codes métiers : couleurs, typo, matières, visuels. L’atelier de cuisson du pain devient visible par les clients, un mobilier « À Table » rassemble une offre traiteur revisitée, la fromagerie est traitée avec un nouveau merch plus ouvert et gourmand, et la préparation des sushis anime le cœur de la poissonnerie. Un grand geste « Cultivons Le Bon » règne au-dessus de la zone marché pour mettre en valeur les filières développées par Auchan, et contribuer ainsi à faire évoluer les comportements des consommateurs vers des choix plus durables. On retrouve le

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