Talents

Alexandra Boussagol, le goût du détail

Par Sipane Hoh, le 15 janvier 2024.
Image
© Didier Delmas

Avant de devenir architecture d’intérieur, Alexandra Boussagol a travaillé quinze ans dans la finance. Un beau jour, elle a décidé de s’inscrire à l’École Boulle pour suivre une formation pour adulte en reconversion, d’ouvrir ses carnets de croquis et de réaliser son rêve. Dès lors, la femme de l’art qui a fondé très rapidement son agence conçoit des intérieurs intemporels à la fois élégants et de bonne facture. L’une des qualités de l’architecte d’intérieur est la rigueur et en effet, elle suit les conceptions et les travaux avec méthode et organisation, de même qu’elle reste à l’écoute, apporte son aide au choix des meilleures compétences, optimise le budget et propose de multiples solutions jusqu’à la réception des travaux. Pour Alexandra Boussagol, chaque projet est unique, c’est pourquoi les réalisations de l’agence sont empreintes d’une grande sensibilité et d’un goût prononcé pour les détails. Jongler entre les matériaux sobres, les lignes épurées et les textures personnalisées est devenu le terrain de jeu de cette femme qui a trouvé sa vocation dans l’architecture intérieure. Aujourd’hui, établie dans le 16e arrondissement parisien, l’agence Alexandra Boussagol possède à son actif une multitude de réalisations dont le fil conducteur se résume à leur intemporalité.

Un pied-à-terre à Paris

Dans les murs d’un ancien hôtel particulier qui abritait une seule famille, découpé par la suite pour en faire plusieurs appartements, Alexandra Boussagol a transformé l’espace pour répondre aux exigences d’un propriétaire souhaitant avoir un pied-à-terre à Paris. L’appartement, destiné à deux personnes, devait avoir une grande chambre, deux autres chambres pour accueillir ponctuellement les enfants vivant ailleurs, mais aussi un bureau pour travailler sans oublier les grands murs pour y accueillir une collection d’œuvres d’art. L’accès de l’appartement se fait par des grands escaliers en chêne que l’architecte a structurés en utilisant de grandes suspensions aux formes et dimensions différentes, en verre soufflé couleur ambre. De même, elle a habillé les marches d’un tapis d’escalier sur fond ambre, qui, grâce à son graphisme noir, apporte un certain dynamisme et rythme la progression. La rambarde d’origine a été préservée pour garder la cohérence avec le reste des étages. Une fois à l’intérieur, le visiteur pénètre dans le salon, y découvre deux immenses ouvertures travaillées en bois gougé donnant l’une vers la cuisine et l’autre vers le bureau. Le regard se plaît à contempler les portes de 3 mètres de hauteur qui ont nécessité chacune une semaine de gougeage à la main. Le lieu est très caractéristique, la hauteur du plafond rend l’ensemble encore plus majestueux, le salon garde sa valeur d’antan tout en s’habillant de nouvelles matières. La salle à manger se caractérise par sa table originale avec un piétement en écorce de bois sculpté noir et son plateau liquide ivoire dont il se murmure que le secret de la matière est bien gardé par l’artiste belge Benoit Viaene. Dans tous les coins et recoins, Alexandra Boussagol a peaufiné chaque détail pour un résultat d’une grande subtilité. Dans la cuisine par exemple, elle a opté pour deux matières principales, du travertin rebouché et de l’eucalyptus fumé, des textures qui rehaussent les arches et les courbes tellement caractéristiques du lieu. Le mur en travertin qui traverse toute la hauteur et l’arche sur l’avant viennent créer une belle séquence accentuée d’un fil de lumière. La grande chambre se pare d’un papier peint en fibre végétale tandis que la salle de bains principale cumule plusieurs matières nobles. Entre matériaux recherchés et textures distingués, l’ensemble, aux détails soignés, respire l’élégance, l’une des signatures de la réussite d’Alexandra Boussagol.

Galerie d'images (19)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail

    Agence Alexandra Boussagol

    32, rue des Vignes

    75016 Paris

    Tél. : + 33 (0)1 73 74 96 54

    www.aboussagol.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 53
    Image

    le Champ des Possibles

    Commander

    À découvrir
    Image
    Architecture un lieu

    Un lieu de travail adapté aux évolutions de travail

    Par Nat Lecuppre, le 6 mars 2024
    URW (Unibail-Rodamco-Westfield) revoit la configuration et l’usage des espaces de son siège social, place du Chancelier-Adenauer, Paris XVIe arrondissement. Inauguré il y a quatorze ans, le siège social d’URW, réalisé par Saguez & Partners, devait être repensé. Le Covid-19 a fait évoluer les comportements, les modes de vie et les usages au travail. Il s’agissait donc d’adapter le site à ces nouveaux codes pour faire revenir les collaborateurs au bureau. Vite sans déménager La demande d’URW est de tout changer, vite et sans déménager. Saguez & Partners est donc sollicité pour réimaginer des lieux créant du lien, des rencontres, des échanges et des découvertes. Le siège social sans restructuration complète du bâtiment devait retrouver une nouvelle jeunesse. Les architectes ont privilégié dans leur philosophie éco-responsable de réemployer et d’optimiser les matériaux durables. La superficie du site est de 10 000 m2. Les travaux se sont effectués en site occupé durant sept mois. Le nouveau concept d’aménagement de Saguez & Partners double le nombre d’espaces collaboratifs. Chaque plateau dédie un tiers de sa surface à ces nouveaux espaces de collaboration. Flux et reflux, être en mouvement Chez URW, on travaille désormais autrement. En plus de travailler de son bureau, on y rencontre les autres, on peut aussi s’isoler, faire des micro-réunions, des visio-conférences… Les lieux sont plus informels mais favorisent le contact direct. L’ambiance est décontractée. Le design est ergonomique et favorise les différentes postures. Le fil rouge du concept d’aménagement est de bouger. On bouge mais les idées aussi. Comme précise Olivier Saguez : « Bouger, c’est bon pour la santé, et il est prouvé que changer d’air et d’espace c’est bon pour la concentration. » Un point de chute pour brasser les idées L’Adenauer Café est pensé pour réunir comme dans un café de quartier les usagers. Les différents mobiliers incitent à prendre des postures diverses. On trouve des fauteuils, canapés, banquettes, chaises duo, tabourets haut, tam-tam de secours… On échange autour d’un bon café. Un service grand hôtel est proposé tout au long de la journée. L’espace est comme l’agora du village. On s’y détend, on s’y croise, on y travaille, on s’entretient… Plus de confort Le confort est assuré par la très bonne acoustique. Un plafond isophonique avec un jeu de camaïeux de bleus valorise les espaces à L’Adenauer Café. Les ouvertures latérales sur les deux rues laissent entrer la lumière naturelle et permettent d’offrir une vue sur la ville. Une attention particulière est portée à la lumière et à l’acoustique qui sont les deux ingrédients incontournables pour le bien-être des utilisateurs et pour la garantie d’une pérennité des lieux. Tout est pensé pour laisser la lumière naturelle prendre place. Les vues sont dégagées. Pour une meilleure acoustique, on opte pour une moquette en fibres recyclées, des rideaux et des voilages mais aussi pour du mobilier approprié. Des phone-box aux briques de feutre colorées sont mises en place. Un projet éco-responsable Les mots d’ordre sont réemploi et recyclage. La totalité des postes de travail sont repris. Les matériaux éco-responsables et recyclables sont utilisés. On trouve des carreaux acoustiques Milleforma éco-sourcés, un revêtement de sol
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Covivio conçoit sa nouvelle vitrine : L’Atelier

    Par Nat Lecuppre, le 13 novembre 2024
    En rénovant un immeuble de son patrimoine historique parisien, la foncière Covivio réalise sa nouvelle vitrine et en fait son siège européen. Le bâtiment en pierre et briques est situé en plein cœur du QCA (quartier central d’affaires) parisien. Une nouvelle page d’histoire. Le site est constitué de deux bâtiments. À savoir, un immeuble rue de Madrid des années 1920 et un autre des années 1930, rue d’Édimbourg dans le VIIIe arrondissement de la capitale. L’ensemble immobilier est chargé d’histoire. Le terrain a d’abord été occupé par un collège jésuite puis par le central téléphonique signé de l’architecte Charles Giroud. En 2004, Covivio acquiert ce bien immobilier en l’achetant à Orange qui en restera locataire jusqu’en 2021. Dès 2018, Covivio souhaite capitaliser sur le potentiel et les atouts de cet ensemble avec la volonté de magnifier son patrimoine historique et lance les études avec STUDIOS Architecture. Le chantier de cette restructuration ambitieuse démarre à l’été 2021 pour s’achever deux ans et demi plus tard. Au cours du projet, Covivio décide de faire de cet ensemble d’exception son siège européen et inaugure sa nouvelle adresse de 6 500 m2 en février 2024. Pour ce projet appelé L’Atelier, plusieurs acteurs : STUDIOS Architecture pour les travaux et la réalisation architecturale du site, et Maison Sarah Lavoine pour le concept et design intérieur des lieux. Si l’on devait résumer L’Atelier, je dirais que c’est un lieu unique qui reflète le savoir-faire et les convictions de Covivio. Christophe Kullmann, Directeur Général de Covivio Les demandes du maître d’ouvrage. L’objectif pour Covivio était de réaliser sa plus belle vitrine, qui valoriserait son savoir-faire, ses valeurs, son expertise et sa culture d’entreprise. Des sessions de travail avec les collaborateurs et les architectes ont permis de cibler les attentes de chacun. L’Atelier devait devenir un lieu pour créer, se concentrer, tester, produire… Il devait également démontrer l’engagement de Covivio dans sa démarche éco-responsable et du bien-être. Le site servirait de lieu témoin pour les clients de Covivio. « Nous magnifions notre patrimoine historique avec comme objectif d’illustrer l’ensemble de nos savoir-faire. » Aurélie Auterbe, Directrice de Projets Covivio Les enjeux étaient nombreux et pas des moindres pour les deux agences d’architecture. La restructuration de ces immeubles obsolètes était un véritable challenge. Parmi les enjeux à faire évoluer : le site n’était plus adapté à la vie au bureau, la communication était inexistante entre les deux bâtiments, les hauteurs de dalles différentes (entre 2,64 et 5,15 m), présence d’amiante et de plomb et absence de certifications environnementales, d’espaces verts et de végétalisation. L’Atelier possédait beaucoup d’atouts : sa position premium dans Paris, sa configuration et son architecture atypiques et sa possibilité de créer des espaces extérieurs, de concevoir des lieux singuliers en jouant avec les grandes hauteurs sous plafond des lieux. L’ensemble possédait cependant beaucoup d’atouts par sa position premium dans Paris, ses qualités patrimoniales, la possibilité de créer des espaces extérieurs, de concevoir des lieux singuliers grâce à des volumes intérieurs généreux et une structure très flexible. Approche de STUDIOS Architecture. Une restructuration menée par STUDIOS Architecture autour de plusieurs grands enjeux : En premier, créer un socle dynamique connecté à la rue reliant les
    La tour Olderfleet par l’agence d’architecture Grimshaw Paris
    Architecture un lieu

    Grimshaw : une architecture d’excellence

    Par Nat Lecuppre, le 29 mars 2024
    L’agence d’architecture internationale est l’ambassadeur d’une architecture d’excellence. Ses fondements sont l’analyse et l’exploration pour réaliser des projets d’exception pérennes et durables suscitant de l’émotion chez ses clients et ses utilisateurs. Créée en 1980 par Sir Nicholas Grimshaw, l’agence compte aujourd’hui 650 collaborateurs avec ses bureaux à Paris, Londres, Dubaï, Los Angeles, New York, Melbourne, Sydney et Auckland. Ses réalisations dans le monde entier sont primées. Le fil conducteur dans ses projets est la compréhension des usages, les conditions optimales de fonctionnement associées aux ressources naturelles et le choix des matériaux. L’agence Grimshaw est reconnue pour son architecture et son design industriel. Le projet Olderfleet Le concept initial pour cet immeuble de bureaux haut de gamme de 58 000 m² dans le centre d’affaires de Melbourne est le fruit d’une concertation entre les bureaux de Londres, New York, Melbourne et Sydney, chacun à l’origine d’un concept distinct. La tour de 170 mètres de haut est située à l’arrière de trois bâtiments classés de Collins Street. Son architecture est pensée pour s’intégrer dans cet environnement patrimonial. De l’extérieur, l’empilement des volumes laisse entrevoir son organisation interne. Pour cette réalisation, les architectes ont pris en compte le confort et les usages des futurs locataires. La tour est imaginée comme un village vertical. Les quarante étages sont divisés en trois tranches avec différentes typologies d’usages et une identité propre. Insérés entre chaque tranche, trois vastes étages de réception, jouissant d’une pleine hauteur sous plafond et dotés de terrasses couvertes, fractionnent encore davantage le volume de la tour et délimitent en son sein des espaces de voisinage verticaux. Au rez-de-chaussée, derrière la façade urbaine de Collins Street, le bâtiment offre une face perméable qui donne accès à un immense atrium de 25 mètres de hauteur, baigné de lumière naturelle, avec à l’arrière une percée traversante vers Flinders Lane. Histoire et contemporanéité Conçu comme un pôle d’affaires d’avenir doté d’une offre de services étoffée et évolutive, Olderfleet met à l’honneur la grandeur de l’architecture victorienne de Melbourne tout en proposant des espaces de travail conformes aux nouveaux standards internationaux, pour permettre aux usagers de se sentir stimulés, épanouis et accompagnés dans leur quotidien. On trouve dans les étages inférieurs des espaces de coworking, un centre de bien-être, une garderie d’enfants, des vestiaires, des restaurants, des commerces et un business lounge. L’immeuble, doté des technologies de pointe, est l’un des bâtiments intelligents les plus performants d’Australie. Cette réalisation est couronnée de succès. Olderfleet a en effet été sélectionné par le Council for Tall Building and Urban Habitat (CTBUH) comme lauréat du prix d’excellence dans deux catégories : meilleur immeuble de 100 à 199 mètres et meilleur immeuble de bureaux en 2022.

    Laisser un commentaire

    trois × cinq =