Urbanisme

De la friche à la ville, le quartier des Bassins à Flot

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Par Sipane Hoh, le 23 juillet 2023.
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© 11h45

Au nord de Bordeaux, le site des Bassins à Flot ­représente environ 160 hectares. Il s’agit d’un ­territoire industriel devenu avec le temps une friche urbaine dont le destin a été bouleversé grâce à la volonté de la ville mais aussi avec l’aide de plusieurs acteurs publics et privés. Resté ­longtemps à l’écart, aujourd’hui un nouveau
quartier mixte, énergique et attractif voit le jour.

Le projet de la revitalisation du quartier des Bassins à Flot est celui de « faire la ville autrement », en étudiant son histoire, se basant sur l’existant et regardant vers le futur. C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour l’agglomération bordelaise, une fraction de ville avec une infrastructure douce, une grande variété de bâtis, une architecture qui puise dans le passé industriel et de la nature en ville. Un condensé de bons procédés qui fabriquent la ville de demain.

Situé entre les quartiers des Chartrons et de Bacalan, le destin des Bassins à Flot est étroitement lié à l’évolution de l’activité portuaire. En effet, entre 1930 et 1940, dans le but de faciliter la manutention, le maire avait confié à l’architecte Jacques d’Welles la réalisation d’une série de hangars en béton, amarrés en face de la façade fluviale historique de Bordeaux. Ils animent, par leur présence, cette zone qui par ailleurs a inspiré de nombreux artistes œuvrant à la transformation du quartier. Ce dernier nous renvoie à un imaginaire portuaire dominé par les grues, les péniches et les silos, il s’agit donc d’un territoire au charme atypique presque vide et délaissé en plein cœur de ville.

Dans le cadre du projet urbain engagé en 2000 par la Communauté Urbaine de Bordeaux et la Ville afin d’attirer de nouveaux habitants et travailleurs, une stratégie de revalorisation de l’image du quartier s’est mise en place. Quelques années plus tard, l’Agence Nicolas Michelin & Associés (ANMA) est entrée en jeu. Un architecte-urbaniste de renom qui privilégie la conception environnementale passive et préconise une approche collective et concertée des programmes urbains qu’il a en charge.

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    Le doux MurMure d’une boite à musique

    Par Nat Lecuppre, le 31 mars 2025
    Le projet MurMure va faire beaucoup faire parler de lui et être le repaire de tous les passionnés de musique et du son. Il est l’initiative du groupe familial d’investissement Batipart. Allier passé et modernité. C’est au cœur du 11e arrondissement de Paris, au 69, boulevard de Charonne, dans un quartier branché que MurMure va prendre vie. Le bâtiment historique appartenait à la Compagnie parisienne de distribution (CPDE). C’était un poste de transformation électrique (Nation 1) de 1929. Les architectes en charge de cette réhabilitation d’envergure sont & Givry. Leur parti pris architectural est de conserver une majorité de la structure existante (les verticalités et les planchers en béton armé). Une attention particulière est portée pour préserver tous les éléments patrimoniaux comme la serrurerie et la verrière en acier. Un travail sur la façade est effectué pour faire réapparaître les matériaux d’origine. L’architecture industrielle du site est préservée et revalorisée afin de devenir la vitrine du premier cluster pour les professionnels du son. Visite des lieux. Le site est constitué de deux sous-sols, d’un rez-de-chaussée, de cinq étages et d’une toiture-terrasse. Les deux sous-sols sont constitués de studios d’enregistrement, de bruitage et surtout d’un grand studio A pour un orchestre symphonique d’une centaine de musiciens. Le rez-de-chaussée, ouvert au public, dispose de commerces, artisans, bar et restaurant déclinés sur le thème de la musique, On y trouve par exemple des disquaires et des luthiers. Les étages (du R+1 au R+5) accueillent des espaces de coworking et des bureaux. Ils abritent des entreprises et des start-up de création sonore et audiovisuelle telles que des sociétés événementielles, des graphistes, des juristes en propriété intellectuelle. La toiture végétalisée devient un jardin, le Jardin des Silences. L’artère névralgique : la nef. Une rue intérieure coiffée d’une verrière constitue une nef centrale de 24 mètres de hauteur. Telle une faille, elle laisse entrer la lumière naturelle qui illumine les lieux. Les matériaux au sol accentuent la luminosité jusqu’aux sous-sols. Tous les espaces s’articulent autour de cette nef centrale. Les hauteurs ont un véritable impact sur l’acoustique Le site accueille environ 800 personnes sur ses 6 193 m2. Le R-2 d’une superficie de 910 m2 héberge 160 personnes. On a le Studio A, d’une double hauteur (7,3 m) et de 370 m2, une zone Studios de 150 m2 et d’une hauteur de 4,55 m, une autre zone Studios de même hauteur et de 170 m2 ainsi qu’un local technique de 40 m2. Au R-1, on trouve une réserve cuisine (pour les commerces et le restaurant du RDC), de 90 m2 et d’une hauteur de 2,55 m. Trois Studios de 185, 90 et 40 m2 avec une hauteur respective de 4 m, 4,15 m et 3,20 m. Un local de 15 m2 sera disponible. Au rez-de-chaussée, les 690 m2 réceptionnent jusqu’à 360 personnes, avec des hauteurs comprises entre 3,5 et 4,5 m. Les étages courants, bureaux et coworking, d’une superficie de 1 200 m2, ont une hauteur libre de 2,4 à 3,6 m et peuvent recevoir jusqu’à 140 personnes. Les espaces sont rythmés de coursives et de balcons. Ils bénéficient d’une exposition de premier jour qui donc optimise le bien-être des utilisateurs. Le rooftop situé au R+6 offre une terrasse végétalisée de 600 m2, une
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    Faire renaître Saint-Denis sous ses plus beaux atours

    Par Lionel Blaisse, le 12 mai 2025
    La reconversion de l’ancienne tour Pleyel en business resort affiche, haut et fort, dans la skyline francilienne la (re)naissance urbaine de la deuxième ville d’Île-de-France. De bons génies de l’architecture ont œuvré à ce renouveau dont nombre d’édifices ont été livrés à l’occasion des J.O. de Paris 2024. Un quart de siècle après son inauguration, le Stade de France a été rejoint par le Centre aquatique olympique – conçu par VerhœvenCS, Cecilia Gross, Ateliers 2 / 3 / 4 et Laure Mériaud – et relié au quartier Pleyel grâce au pont imaginé par Marc Mimram pour franchir sur 700 m linéaires les 48 voies ferrées du barreau Nord de la SNCF. L’ouvrage dessert également la toute nouvelle gare de Saint-Denis-Pleyel dessinée par Kengo Kuma où se croisent dès aujourd’hui les lignes de métro 13 et 14, et très bientôt les 15, 16 et 17 du Grand Paris Express. Les clients du nouveau resort, tout proche, ne sont plus qu’à quelques minutes à peine du centre de Paris, à trois quarts d’heure de l’aéroport d’Orly (ligne 14) et, d’ici 2030, à quelques stations de Roissy Charles-de-Gaulle et du Parc des expositions de Paris-Villepinte (future ligne 17). Une ville à part entière. En accueillant la dépouille du roi des Francs ­Dagobert Ier en l’an 639, l’abbaye de Saint-Denis s’est imposée comme nécropole royale. Quarante-deux monarques, trente-deux reines et quatre-vingt-deux princes et princesses y furent ainsi inhumés, Louis XVIII ayant été le dernier. Sa proximité avec Paris et sa desserte d’abord fluviale puis ferrée concoururent au XIXe siècle à en faire la principale base arrière industrieuse de la capitale, que quittent alors faute de place suffisante les grandes manufactures parisiennes. C’est ainsi que le célèbre facteur de pianos Pleyel ouvre en 1855 une usine de 55 000 m2 au carrefour des actuels boulevards d’Ornano et Anatole-France, où seront produits jusqu’à trois mille instruments l’an. La crise de 1929 provoquera quatre ans plus tard son dépôt de bilan. Reprise par son principal créancier, le Crédit Lyonnais, la manufacture de Saint-Denis fermera définitivement ses portes en 1961. Le propriétaire du terrain cherche dès lors à le valoriser à travers l’érection de quatre tours identiques de bureaux architecturées par Bernard Favatier et Pierre Hérault qui finalement n’en construiront qu’une seule. Achevés en 1973, les 37 étages de la tour Pleyel hébergent 35 000 m2 de bureaux dont les plus hauts culminent à 129 m. De forme légèrement pyramidale, la superficie de chaque niveau 1 se réduit en s’élevant. Elle est ceinturée de poteaux périphériques inclinés en béton ayant conservé leurs banches en acier auto-patiné qui lui vaudront son surnom de « veuve noire ». La dégradation prématurée de cette enveloppe nécessite une rénovation de l’édifice dès 1985, que coiffe dorénavant une enseigne géante portant son altitude générale à 143 m. Scarifiée par le chemin de fer puis, un siècle plus tard, par l’autoroute A1 puis l’A86, la commune à longtemps souffert d’un territoire profondément morcelé durant des décennies. La reprise en main de sa destinée repose sur le dépassement de son propre territoire, à commencer par l’avènement en 1985 du syndicat intercommunal Plaine Commune – devenu trente ans plus tard
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    Tikamoon agit pour la planète

    Par Nat Lecuppre, le 17 avril 2024
    Tikamoon, marque de mobilier engagée et durable, connaît une ascension fulgurante. En plein essor, la DNVB (Digital Native Vertical Brand, ou marque née sur internet) ouvre deux boutiques physiques pour conforter son positionnement. La première à Paris et la seconde à Lille. La boutique parisienne, au 7, place des Victoires, expose sur près de 300 m2 ses nouvelles collections. L’adresse des Hauts-de-France, au 87, rue Esquermoise, présente sur 130 m2 une sélection de pièces de mobilier et d’accessoires. La maison est connue pour ses meubles en bois massif. Dès ses débuts sur eBay en 2009, le succès est au rendez-vous. Elle a donc développé son site de vente qui lui a permis de rayonner au-delà des frontières (Allemagne, Angleterre, Espagne, Italie, Suisse et Pays-Bas). La qualité et la durabilité. Les meubles sont en bois massif provenant du monde entier. Ils sont livrés sans montage à réaliser et garantis 5 ans. 1 200 références sont proposées. Elles peuvent toutes être réparées, restaurées et transformées. Elles répondent aux attentes des consommateurs d’aujourd’hui. Un véritable savoir-faire. Le positionnement durable est très fort chez Tikamoon. Le bureau de style de la maison imagine les pièces qui sont façonnées à la main et assemblées avec les techniques traditionnelles sans quincaillerie. Les artisans travaillent en direct avec la maison. C’est un gage d’authenticité et de qualité. Tikamoon compte des équipes jeunes (moyenne d’âge : 32 ans) et engagées pour le climat. Elles favorisent l’amour du beau produit au prix le plus bas. L’entreprise encourage l’esprit de famille et le savoir-faire unique. Chacun se sent impliqué et écouté. Un mobilier de qualité. Le bois massif constitue 80 % des collections. Il est synonyme de durabilité. Il peut être réparé mais aussi recyclé et donner vie à de nouveaux objets. Un programme de développement durable. Autour d’un programme appelé TikaGreen, on découvre les différentes étapes certifiées de la marque pour réduire l’impact sur l’environnement. Quatre étapes : mesurer, améliorer, certifier et dialoguer. Mesurer sa propre empreinte carbone pour aller vers une neutralité. Améliorer en signant la charte Global Compact de l’ONU et en se fixant des objectifs de progression. Certifié FSC®, ce label garantit que les meubles ont été suivis tout au long du processus de production de la forêt jusqu’à sa livraison chez le client. Le dialogue fait partie de l’ADN de Tikamoon. Depuis 2019, Tikamoon a intégré le club Entreprendre pour la Planète et soutient les projets du WWF. La garantie de 5 ans est un gage de qualité. Les meubles en bois massif peuvent être retravaillés. Les pièces détachées sont fournies pendant 5 ans. Le client peut choisir ses meubles avec un système d’éco-note labellisant la performance développement durable de chaque produit. Six éco-critères : meubles en bois massif, absence de matières composites, économie de la ressource, réutilisation des coupes, assemblage traditionnel, réparabilité et bois FSC®. Zéro déchet. Un atelier circulaire donne une seconde vie aux meubles. Ceux-ci sont réparés puis revendus dans un magasin de seconde main à proximité du siège Tikamoon à Lille. 6 000 meubles sont donnés à Emmaüs Défi chaque année pour accompagner les personnes dans le relogement. Les planches abîmées, qui ne peuvent être

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