Urbanisme

De la friche à la ville, le quartier des Bassins à Flot

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Par Sipane Hoh, le 23 juillet 2023.
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Au nord de Bordeaux, le site des Bassins à Flot ­représente environ 160 hectares. Il s’agit d’un ­territoire industriel devenu avec le temps une friche urbaine dont le destin a été bouleversé grâce à la volonté de la ville mais aussi avec l’aide de plusieurs acteurs publics et privés. Resté ­longtemps à l’écart, aujourd’hui un nouveau
quartier mixte, énergique et attractif voit le jour.

Le projet de la revitalisation du quartier des Bassins à Flot est celui de « faire la ville autrement », en étudiant son histoire, se basant sur l’existant et regardant vers le futur. C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour l’agglomération bordelaise, une fraction de ville avec une infrastructure douce, une grande variété de bâtis, une architecture qui puise dans le passé industriel et de la nature en ville. Un condensé de bons procédés qui fabriquent la ville de demain.

Situé entre les quartiers des Chartrons et de Bacalan, le destin des Bassins à Flot est étroitement lié à l’évolution de l’activité portuaire. En effet, entre 1930 et 1940, dans le but de faciliter la manutention, le maire avait confié à l’architecte Jacques d’Welles la réalisation d’une série de hangars en béton, amarrés en face de la façade fluviale historique de Bordeaux. Ils animent, par leur présence, cette zone qui par ailleurs a inspiré de nombreux artistes œuvrant à la transformation du quartier. Ce dernier nous renvoie à un imaginaire portuaire dominé par les grues, les péniches et les silos, il s’agit donc d’un territoire au charme atypique presque vide et délaissé en plein cœur de ville.

Dans le cadre du projet urbain engagé en 2000 par la Communauté Urbaine de Bordeaux et la Ville afin d’attirer de nouveaux habitants et travailleurs, une stratégie de revalorisation de l’image du quartier s’est mise en place. Quelques années plus tard, l’Agence Nicolas Michelin & Associés (ANMA) est entrée en jeu. Un architecte-urbaniste de renom qui privilégie la conception environnementale passive et préconise une approche collective et concertée des programmes urbains qu’il a en charge.

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    ANMA Architectes Urbanistes

    9, cour des Petites Écuries
    75010 Paris
    Tél. : +33 (0)1 53 34 00 01
    www.anma.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 52
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    MBL mène toujours l’enquête

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    Très fouineurs, les architectes Sébastien Martinez-Barat et Benjamin Lafore ont bien investigué. En 2023, à Paris, ils mettent leurs élucidations en pratique, avec la reconversion de l’îlot haussmannien de l’APHP. On les a d’abord repérés à fureter un peu partout en France. À la revue Face b, avec Aurélien Gillier, où ils écrivent. À partir de 2015, on les suit à la Villa Noailles, où ils inventent des expositions aux sujets peu étudiés, comme les skateparks et les boites de nuit. On les retrouvera lors de la reconversion en cours de La Main Jaune à Paris. Les jeunes architectes Sébastien Martinez-Barat et Benjamin Lafore intriguent. Entre pop culture et radicalisme italien, un peu dandy un peu hardis, ils affirment leur volonté de participer à un débat sur l’architecture, qu’ils abordent « comme une recherche, une enquête ». Sébastien-Barat écrit : « En architecture on ne sait rien, notre savoir de réserve ne nous donne pas de longueurs d’avance… L’enquête dessine une trajectoire non linéaire, imprévisible et faite d’allers et retours. » Elle est la condition de la pensée éclectique qu’ils adoptent ; l’éclectisme serait « l’expres­sion d’une enquête bien menée »1. Ronds-points C’est peut-être parce qu’ils ont vécu dans des cités pavillonnaires, du « vernaculaire industriel », que ces deux jeunes larrons, nés en 1983 à Toulouse, vont « se reconnaître » à l’école d’architecture de la Ville rose autour d’une vision architecturale et urbaine peu enseignée. Comme les ronds-points et lotissements. Pas dans un culte d’une banalité esthétisée si prisée, mais dans un rapport au réel, au quotidien, avec sincérité. Puis ils « montent » à la capitale pour poursuivre leurs études à Paris-Malaquais dont ils seront diplômés en 2008. Ils font un stage chez l’artiste Mathieu Mercier, plutôt que chez un architecte. Avec lui, ils se frottent à la précision de l’objet, et la culture de l’exposition. Les MBL sont en rupture avec le dogme moderne, la politique des auteurs, les styles formels des œuvres de démiurges. Ils regardent du côté de l’architecture non construite, des super-architectures radicales des Italiens des années 70. Ils appartiennent à une génération en rupture économique, sociale et climatique. Une remise en cause qui les confronte à de petits projets, aux détails de l’existant, à la rénovation. Pour retrouver les qualités de ce déjà-là. En 2013, Martinez-Bart et Lafore fondent MBL architectes à Paris. En 2014, lors de la 14e Biennale d’architecture de Venise, ils « retournent notre regard » au Pavillon Belge, avec « Intérieurs. Notes et Figures » : des relevés des décors banals de maisons et d’appartements en Belgique. En 2016, à la Villa Kujoyama de Kyoto, ils étudient les folies, « l’architecture brève et explicite » comme autant d’« hypothèses d’architectures ». Cette même année, ils sont lauréats des Albums des jeunes architectes et paysagistes, du ministère de la Culture. Ils savent se placer à de drôles d’endroits pour des rencontres, aux bons moments. La mer construit En 2022, ils capitalisent leur démarche buissonnière à Bordeaux, avec une exposition conséquente à Arc-en-Rêve, « Impasse des Lilas ». Un lieu générique, il y en a 841 en France ! Ils y explorent ce territoire « ni ville ni campagne », la propriété

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