Architecture, l'esprit du lieu

Des logements évolutifs à l’image de leurs usagers

Par Nat Lecuppre, le 24 janvier 2025.
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© Outsign, ©Buenos Aires

Depuis le Covid, les usages et les modes de vie ont changé dans tous les secteurs (retail, tertiaire…), mais le résidentiel n’avait pas véritablement été revu jusqu’à ce jour dans sa configuration de base.

L’agence d’architecture et de design Outsign a mené un travail de réflexion avec le promoteur Urbat, spécialisé dans le logement accessible. Elle a imaginé des logements alliant confort, modularité, flexibilité et convivialité. Critères que nous retrouvons dans toutes les programmations de bureaux.

Le fil rouge d’Outsign dans tous ses projets est de concevoir des lieux en mettant au cœur de ceux-ci l’usager. Outsign propose un nouveau concept d’habitat. Les architectes et les designers de l’agence imaginent des logements évolutifs dans le temps et selon les besoins de chacun. Les espaces créés accompagneront l’usager tout au long de son parcours de vie. Leur concept est une redéfinition des habitations. Elles offriront plus d’expérience et de services.

Une réflexion méthodique en 5 temps.

Les logements qui sont proposés sont pensés par et pour les usagers. Pour cela, une méthodologie a été mise en place. Elle est constituée de cinq phases.

Premièrement, il s’agissait de comprendre et décrypter les modes de vie, les attentes des usagers. Après des études de dossiers de crédits immobiliers, de réservations Urbat, d’enquêtes, d’analyses… des profils sont ainsi définis.

Puis une co-conception et intelligence collective a permis d’arrêter trois profils d’usagers avec des caractéristiques distinctes sur 100 profils envisageables. Les participants, qui étaient des collaborateurs du projet avec divers métiers, ont pris le rôle d’un usager pour concevoir son lieu idéal à vivre.

Cinq ateliers ont été mis en place avec les thématiques suivantes : parcours résidentiel, espaces communs et extérieurs, logement, architecture, système constructif. Une synthèse a été faite sur ce qui était possible de réaliser. Un grand carnet d’idées appelé Roadbook© résume les 100 idées et les 21 engagements majeurs sélectionnés. Un manifeste est établi sur trois fondamentaux. À savoir : une architecture au service de la vie ; des choix raisonnés, économes et frugaux ; un parcours d’accession facilité. Ce dernier permet de fédérer à ce projet les acteurs de la ville (les services d’urbanisme et les aménageurs).

Pour développer cette démarche, Outsign a développé des outils opérationnels. Des guides de prescriptions sont conçus afin de transposer les opérations en cours pour les équipes en place ou pour d’autres architectes qui interviendront selon cette démarche. À ce jour, treize projets de résidences sont en cours.

 

Comment rendre plus attractif le logement ?

Outsign avec son concept innovant redore le blason des espaces oubliés dans le résidentiel, à savoir les espaces communs. Pour les architectes, ils doivent être attractifs. Ils sont revus ainsi que la signalétique des lieux et les éclairages. Les lieux sont théâtralisés et deviennent un parcours clair et ludique. Tous les espaces ont du sens et peuvent être personnalisés par les résidents.

Suivant neuf engagements, le logement est redéfini. La configuration des espaces est optimisée. Le hall d’accueil est pensé comme dans le secteur tertiaire ou l’hôtellerie. Il est imaginé pour créer du lien, pour favoriser les échanges et de faciliter le vivre ensemble. Trois secteurs pour le hall : primo, l’utile avec les services (boites aux lettres, place vélo minute, affichage), secundo, le confort et la convivialité avec des assises, espace et bibliothèque d’échanges puis, tertio, les flux améliorés par une signalétique chaleureuse et conviviale.

Dans ce projet, le local à vélo devient plus équipé et organisé. On y trouve une station de réparation, un espace sécurisé pour les trottinettes et les poussettes… La mobilité douce est encouragée. Les escaliers se transforment en parcours de santé pour ceux qui ne prennent pas l’ascenseur. Ils sont mis en scène pour des exercices et le bien-être des usagers.

Les immeubles n’ayant pas de cave, une surface supplémentaire est obtenue avec les paliers. Les paliers permettent à 50 % des appartements d’obtenir une surface de rangements privatifs sécurisés.

Le nouveau mot d’ordre dans le résidentiel est le flexiplan. Inspiré de l’immobilier de bureaux, un système de poteaux-poutres modulable est mis en place. Les murs porteurs sont réduits, favorisant ainsi une grande modularité d’agencement des appartements dans le temps. Les acquéreurs, selon leurs profils et leurs besoins, pourront choisir l’une des quatre configurations proposées.

Un appartement évolutif à son image.

Les quatre préfigurations sont l’optiplan, l’appartement pour une cuisine de chef, la pièce en + et la chambre évolukid. L’optiplan est le modèle de configuration de logements collectifs.

L’appartement pour une cuisine de chef met la cuisine au cœur de l’habitat autour de laquelle s’organise le salon-séjour. La chambre évolukid permet de changer les murs de la chambre en fonction de l’âge de l’enfant (paroi coulissante, espace de jeu séparé de l’espace nuit, ouverture sur le séjour…). La pièce en + est la solution qui propose de redécouper l’appartement et d’y intégrer une pièce qui sera un bureau, un espace nuit supplémentaire…

Outsign redéfinit les espaces et les m2. Les architectes parlent même en m3. Ils revoient les volumes. Des rangements dans des espaces secondaires comme l’entrée permettent d’agrandir les espaces à vivre. Dans la redéfinition des lieux, un espace multifonction de 2 m3 est prévu. Il deviendra selon les cas un bureau, une buanderie, une salle de sport…Pré-équipé de prises électriques, de rangements, il répondra à toutes les attentes souhaitées par les usagers et pour les usagers.

L’extérieur est aussi une pièce supplémentaire. Chaque appartement a un espace extérieur équivalent à 15 % de la surface du logement. La pièce extérieure est pré-équipée de rangements intégrés et de séparateurs.

 

Un bâtiment éco-responsable.

Dans une démarche environnementale, l’exposition et l’orientation des appartements sont prises en considération. La lumière et la ventilation naturelles sont privilégiées. Les logements sont bi-orientés ou traversants.

Toujours dans un positionnement durable, chaque modèle d’habitation est sobre.

Une attention particulière est portée au choix des matériaux. Les finitions dissimulées habituellement ne le sont plus. Le bâtiment devient pérenne et durable avec les différentes typologies proposées. Les matériaux biosourcés sont choisis (peinture à base d’algue, revêtement conçu avec des coquilles d’huîtres, plafonds en laine de bois…). Des récupérateurs d’eau sont installés pour pouvoir arroser les espaces verts. Chaque résidence est dotée d’un verger. Des mitigeurs avec mousseurs sont installés dans les cuisines et salles de bains. Ils réduisent de 50 % la consommation d’eau.

Outsign peut être fier de ce modèle d’habitat imaginé et réalisé.

Son concept innovant qui ouvre les portes à de nouvelles habitations, même chez les bailleurs sociaux, laisse entrevoir la vie de demain. Chapeau bas !

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    Outsign

    12, rue de la Ville Neuve

    75002 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 06 62 26

    www.outsign.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 58
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    Le meilleur des mondes… du Pairi Daiza

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    Élu trois fois Meilleur parc zoologique d’Europe, le Pairi Daiza se veut un Jardin Extraordinaire dont les huit mondes offrent un concentré pédago­gique et ludique de la biodiversité de notre planète. Avec ses deux derniers-nés – La Dernière Frontière et La Terre du Froid – le Jardin des Mondes, démarré en 1994 (480 000 m2), s’adjoint une Cité des Mondes (192 000 m2) où étendre non seulement sa faune et sa flore mais aussi ses services. Des villages accueillent ainsi de l’hébergement en prise directe avec la nature, de la restauration, des espaces culturels, éducatifs, de recherche et de loisir. Des mondes et merveilles En 1992, Éric Domb achète l’abbaye Notre-Dame de Cambron, monastère cistercien fondé en 1148 à Cambron-Casteau, aujourd’hui commune de la Province wallonne du Hainaut située à moins de 20 km de Mons et de la frontière française. Plusieurs vestiges de ce passé monastique subsistent en plus du château édifié au XVIIIe dont le parc de 52 ha comporte 12 ha de plans d’eau. Passionné d’ornithologie, l’avocat fiscaliste et entrepreneur digital lève plus de 7 millions d’euros pour y développer le parc animalier Paradisio qui, dès son ouverture en 1994, compte déjà 2 500 oiseaux de 400 espèces différentes. Coté en Bourse cinq ans plus tard, il va progressivement augmenter les jardins thématiques représentant les différentes zones climatiques de notre planète qu’il apparie à des architectures autochtones en accord avec le biotope incluant bien d’autres espèces animales (mammifères, poissons, reptiles…) : Royaume du Milieu (Chine), La Terre des Origines (Afrique), Le Royaume de Ganesha (Asie du sud-est), Cap Austral (Australie), Cambron-Abbaye et Cambron sur mer (Europe). En 2010, le parc est rebaptisé Pairi Daiza. « En remontant aux origines de notre civilisation, le nom le plus ancien qui désigne le paradis est précisément Pairi-daeza qui signifie en vieux persan Jardin clos ou Verger protégé de murs. C’est un mot qui évoque ce qu’il y a de plus beau, de plus pur. C’est finalement la tentative de l’homme de prendre dans la nature des ingrédients pour essayer d’imaginer un endroit où tous les hommes sont heureux, ce qui est le paradis. » En 2014, deux pandas géants sont loués au parc par la Chine lui valant de booster sa fréquentation annuelle à 1,767 million de visiteurs dès l’année suivante. Sa rentabilité croissante lui permet de prodiguer toujours plus de soins à ses animaux tout en s’agrandissant. Avec la récente inauguration de La Dernière Frontière (Colombie Britannique) et de La Terre du Froid (les Pôles), le parc héberge dorénavant sur ses 75 ha 7 000 animaux de 800 espèces différentes dont s’occupent 500 salariés permanents auxquels s’ajoutent les saisonniers. Parc d’attractions ou jardin d’acclimatation ? Ici pas d’improbable château de la Belle au Bois Dormant ni de Grand 8 Toutatis, juste une extraordinaire promenade pour découvrir, en un jour, les biotopes de plusieurs univers en miniature, suffisamment vastes pour que la faune et la flore y prospèrent et agrémentés d’architectures contextuelles (pagodes chinoises, temples indiens ou ruines indonésiennes, cases ou encore isba). Chaque opération s’inscrit dans un projet global d’aménagement mûrement réfléchi et amendé tant
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    Franprix boosté par Oxygène

    Par Nat Lecuppre, le 12 février 2025
    Le groupe Casino fait appel à l’agence Intangibles Assets Design pour concevoir le nouveau concept de son enseigne Franprix, appelé Franprix Oxygène. L’objectif était de développer la commercialité, de renouveler l’expérience client et de faire de Franprix le meilleur voisin chez qui on aime faire ses courses. Façade, ambiance et parcours revus. La façade se dote d’une couleur complémentaire, un bleu ardoise, et d’une trame verticale qui soulignent l’identification du magasin. Une enseigne drapeau marque l’ouverture du lieu chaque jour. Une enseigne néon LED secondaire rappelle l’ADN commerçant de Franprix : courses, repas et services ! Le magasin s’ancre dans son environnement avec le design et le jeu graphique entre le numéro de la rue et le bardage. L’ambiance souhaitée est chaleureuse, dynamique et réconfortante. Les codes couleur retenus sont solaires et naturels. Les touches orange et beiges se marient avec les matériaux responsables (lames de bois recyclés…). Les plafonds sont en couleur et lumineux. Le carrelage blanc évoque la fraîcheur et la cuisine. L’orange affirme l’identité de Franprix. Le parcours client est repensé. Trois zones distinctes se succèdent. En entrant, la Zone Fresh est un véritable food hall dédié au frais à déguster. La Zone Market est dédiée aux courses pour la semaine. Et la Zone Caisse devient ultra marchande et servicielle. Acteur de la vie quotidienne. L’esprit bon voisin est cultivé. L’humain est remis au cœur du commerce de proximité. On trouve des caisses physiques assistées, les coups de cœur des équipes, les petites annonces entre voisins. Un dispositif est mis en place afin de recueillir les avis des clients. Une zone expo permet à un artiste du quartier d’exposer son œuvre. Une attention est portée à la signalétique. Le magasin devient communiquant. La signalétique crée des repères avec une théâtralisation des engagements RSE de Franprix. Les moments de consommation sont mis en avant (goûter, petit déj, apéro…). Une éco-conception est mise en place avec plus de 40 % de réemploi du mobilier (retail staging des gondoles). L’économie d’énergie est favorisée avec l’optimisation de la lumière naturelle, l’éclairage LED et une façade ouverte. La signalétique du magasin est en carton donc moins coûteuse et plus écologique. Des ateliers Workshop avec des franchisés ont permis de définir et de développer une offre plus diversifiée : une nouvelle marque sélection Franprix, les produits « meilleur rapport qualité prix », une formule midi à 5,50 euros (plat, dessert, boisson), une offre snacking variée, de la promo, des petits prix, une offre d’impulsion innovante et gourmande. Services et proximité. En tant que bon voisin, les services sont également mis à la page. Ils sont multiples (livraisons, casiers Vinted, location de biens en commun (rétroprojecteur, perceuse, petit électroménager…), gardiennage de clefs, bagagerie, station de recharge de vélo, prêts de caddies et de parapluie, bouquet de la semaine, etc. Le concept est modulable. Trois modèles sont proposés. On trouve le magasin de dépannage de 156 m2 comme au 276, avenue Daumesnil à Paris (12e), le magasin complémentaire de 272 m2 comme au 54, rue Belgrand (Paris 20e) et un magasin référent de plus de 450 m2 comme au 112, rue Cardinet (Paris 18e) et

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