Architecture, l'esprit du lieu

Eestairs gravit le mont Olympe en architecture

Par Nat Lecuppre, le 20 mai 2025.
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© Hans Morren

Lorsqu’un ténor de l’architecture fait appel à vous, c’est un immense honneur mais aussi une épreuve suprême. Tout repose sur vos épaules. Votre savoir-faire et votre expertise ne doivent pas défaillir.

EeStairs a relevé le défi lancé par l’agence d’architecture Foster + Partners, qui lui a demandé de réaliser un escalier dans son projet à Hanover Square à Londres.

Les bureaux, dédiés à une société d’investissement internationale, se répartissent sur trois étages. L’escalier hélicoïdal est sans aucun doute la signature architecturale du bâtiment.

Foster + Partners est reconnu pour ses projets avant-gardistes alliant design, architecture singulière, ingénierie environnementale et structurelle, nouvelles technologies et développements… Ses équipes pluridisciplinaires placent toujours l’esprit d’innovation et son engagement envers la recherche au premier plan.

Un défi extrême.

EeStairs réalise depuis plus de vingt-cinq ans des escaliers pour les plus grands designers mais, en l’occurrence, l’escalier demandé incarnait la perfection mais conjuguait aussi le summum de la performance technique et l’esthétisme. Pour la société néerlandaise, ce défi fut une stimulation. Ce projet a offert à EeStairs l’opportunité de démontrer que son expertise et son savoir-faire ne sont pas que des promesses mais une réalité tangible. En acceptant et en réussissant ce challenge, l’entreprise a prouvé qu’elle est capable de relever les provocations architecturales les plus ambitieuses et de transformer les idées les plus audacieuses en réalisations concrètes.

L’escalier a été imaginé à quatre mains, avec les équipes de Foster + Partners qui ont dessiné les rayons avec précision en 3D, et EeStairs.

L’élément majeur du projet.

L’escalier qui relie les trois niveaux est l’élément central et emblématique du lieu. Il se distingue par une conception très particulière : aucune colonne centrale ne vient soutenir sa structure. Son design repose sur des courbes élégantes formant une ellipse parfaite, bien que cette impression soit en réalité le fruit de la combinaison de quatre arcs subtils. Pour obtenir une telle harmonie visuelle, chaque composant de l’escalier – les marches, les contremarches, les balustrades en verre incurvé, la main courante et le soffite – a été conçu avec une précision géométrique minutieuse, jusque dans les moindres détails.

Cette réalisation architecturale, où les formes elliptiques et hélicoïdales se répondent avec finesse, illustre un savoir-faire technique d’exception. Pour une performance structurelle, le limon devait constituer une décharge de poids. Pour cela, le limon intérieur fut plus profond pour les descentes de charges. Les architectes avaient des exigences poussant toujours plus loin les limites de la précision, comme pour les soffites en chêne huilé. L’escalier de ce projet dévoile des innovations et des caractéristiques singulières.

Le profil des marches en zigzag en bois massif suit minutieusement les balustrades en verre incurvé. La base des limons est reliée à la sous-face de sorte que le joint creux créé soit géométriquement parfait. Les lignes et les bordures réalisées sont ainsi une fidèle concrétisation des éléments dessinés en amont de la réalisation. L’éclairage des marches et des contremarches est innovant. Des leds sont installées dans des évidements concaves dans la face inférieure des nez de marche. Ainsi la lumière projetée sur les contremarches crée une surface rectangulaire d’une belle profondeur, subtilisée par des contours flous.

Foster + Partners signe une fois de plus un projet architectural des plus remarquables. EeStairs a sans aucun doute répondu à ses attentes et à toutes ses exigences. Cette réalisation est donc une très belle vitrine pour l’entreprise qui sait comme toujours relever les défis.

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    Foster + Partners

    Riverside, 22 Hester Road

    Londres SW11 4AN

    Angleterre

    Tél. : +44 20 7738 0455

    www.fosterandpartners.com

    EeStairs

    1996, chemin du Nesme

    69460 Le Perréon

    Tél. : +33 (0)4 69 12 60 80

    www.eestairs.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 60
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    Architecture un lieu

    Noura retrouve une nouvelle jeunesse

    Par Nat Lecuppre, le 31 janvier 2024
    La mythique adresse libanaise de Paris vient de retrouver toutes ses lettres de noblesse avec le concept de réhabilitation de Laura Gonzalez. L’architecte a imaginé un nouveau décor et une nouvelle identité pour Noura, place de Beyrouth. Le projet concerne les deux adresses historiques de la maison, à savoir la brasserie au 27, avenue Marceau, et le traiteur au numéro 29. Laura Gonzalez procure aux lieux de la chaleur. La Brasserie avec sa cuisine ouverte sur la salle se dote d’un nouveau bar à cocktails et mocktails. L’établissement peut accueillir 80 couverts à l’intérieur et 80 en terrasse. Cette dernière est délimitée par des jardinières carrelées de céramique colorée. Puiser dans l’histoire du Liban Pour son concept d’aménagement, Laura Gonzalez a trouvé son inspiration dans les racines libanaises. Elle a contemplé de vieux clichés en sépia représentant les cafés de Beyrouth de l’avant-guerre civile. Pour son projet, elle a réintroduit des portes et des niches en arc brisé, des corniches en stuc… autant d’éléments qui font la splendeur de l’architecture orientale. Un décor mural panoramique a été commandé à la plateforme artisanale libanaise, Bokia. Celle-ci travaille toujours dans la transmission mais aussi avec un renouveau des techniques de broderie traditionnelles. L’œuvre évoque les pins de la vallée de Bisri. Tout est clin d’œil à la culture levantine. On a des tables avec des plateaux en pierre de lave. Ils sont peints de motifs porte-bonheur (oiseaux, poissons). Les chaises sont décorées de billes de bois des bouliers orientaux. Avec des tonalités solaires et conviviales, elle a imaginé faire voyager au Liban les hôtes tout en restant à Paris. Le décor devait aussi pour elle révéler les saveurs de la gastronomie orientale. Une nouvelle identité visuelle Un jeu de vitrophanie avec des inscriptions telles que Ahla Wa Sahla – « Bienvenue », en arabe libanais–, Sahten – « Bon appétit » – renforce le sens de l’hospitalité de Noura. Pour représenter le côté accueillant oriental, les coloris choisis sont le vert pistache qui symbolise l’espoir, le cumin et des bleus « vivants », comme les désigne l’architecte. La décoratrice crée également un nouveau logo, tout en rondeur, des sacs et des boîtes d’emballages de couleur mais aussi les futures camionnettes de livraison. Nouveau décor, nouvelle cuisine En plus d’une ambiance, d’une décoration, les assiettes sont également revisitées. Désormais de petits plats à partager sont proposés. Ils soulignent les moments chaleureux et amicaux à vivre. Une vente à emporter et de restauration rapide est servie côté traiteur. Dans cet espace, on compte 20 couverts à l’intérieur et 60 en terrasse. On y trouve un bar à mezzés et salades mais également un comptoir à nougats et loukoums, des pâtisseries orientales maison, diverses épices, une cave à vins libanais et des coffrets cadeaux déjà prêts ou personnalisables selon ses envies. Lorsque l’établissement fut baptisé Noura en 1989, signifiant « Lumière » en arabe, cela fut très certainement un très bon présage. Puisqu’aujourd’hui la maison a retrouvé toute sa splendeur et elle illumine à nouveau la capitale. Le concept de Laura Gonzalez sera décliné dans les autres adresses de Noura.
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    Urbanisme

    Philippe Chiambaretta, la pensée vive

    Par Anne-Marie Fèvre, le 10 juin 2024
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    Savoir-Faire

    Okko Éco-Co-conception

    Par Lionel Blaisse, le 5 février 2025
    Au travers de « La Collab », l’Ameublement français et Okko Hotels expérimentent la co-conception pour promouvoir un design hôtelier plus durable et… patriote. Comment promouvoir et intégrer davantage de mobilier de fabrication française dans le secteur du contract, et plus particulièrement dans celui très dynamique de l’hôtellerie qu’il s’agisse de chaînes ou d’indépendants ? L’organisation professionnelle et l’enseigne Okko ont tenté, avec succès, l’expérience de la co-conception comme en témoigneront les deux chambres-témoins, conçues avec Laune Architecture et Eroz, exposées au prochain salon EquipHotel. Jouer collectif. « Depuis longtemps, je multiplie les échanges avec des architectes, des designers, des agenceurs, des journalistes… sur la volonté de faire mieux, de faire français et de faire en amont. À chaque fois, la seule solution qui s’impose, comme une évidence et un mode opératoire, c’est le travail en équipe et, donc, la co-conception », explique Max Flageollet, Président du Groupement Contract et Agencement de l’Ameublement français et dirigeant de Ligne Roset Contract. « Convaincus par la force du collectif, les fabricants et leurs équipes ont décidé d’impulser la création d’une méthode de collaboration qui s’adresse à tous les profils de donneurs d’ordres. » Facilitateur de projets d’aménagement intérieur, plus spécifiquement hôteliers, le cabinet HOLDON les a assistés dans la mise au point de trois scenarii de co-conception. « Cette méthode semble, a priori, efficace en termes de gain de temps, d’énergie et d’argent, commente Martin Bretécher, son fondateur. Elle s’avère optimale lorsqu’elle est accompagnée de cette denrée précaire qu’est la confiance, aussi laborieuse à gagner que facile à perdre, aussi longue à donner que brève à ôter. » Cultivant un esprit pionnier en matière de design, de durabilité et de bien-être au travail, Okko Hotels s’est facilement laissé séduire par la mise au point d’un projet pilote. Pour ce faire, l’hôtelier y a associé deux jeunes agences d’architecture d’intérieur, Laune Architecture, qui intervenait alors sur leur prochain hôtel parisien Rosa Parks, et Eroz, dont il appréciait le pragmatisme et la touche de fantaisie de son travail. Le dialogue de la méthode. La co-conception consiste à réunir, en amont d’un projet, tous les acteurs clés de celui-ci – l’hôtelier et son éventuel assistant à maîtrise d’ouvrage (AMO), l’architecte d’intérieur, le BET HQE, les fabricants de mobilier… Leur mission étant de définir ensemble un objectif, avec un budget, des délais, des exigences techniques, esthétiques et environnementales. Cette démarche permet d’identifier, d’emblée, les sources d’économies potentielles en vue d’optimiser la production, tout en maintenant une logique d’éco-conception. C’est aussi le moment, pour les fabricants de mobilier, de pointer ce qui sera réalisable – ou pas – en termes techniques et économiques (durabilité, réparabilité, entretien, optimisation de la matière, recyclabilité…). Ralentissant certes quelque peu le démarrage du projet, cette phase d’identification des difficultés à résoudre, avant d’amorcer le chantier, va permettre de réduire, ensuite, les délais, de gagner en efficacité et en satisfaction tant pour le commanditaire que son maître d’œuvre et leurs entrepreneurs. Autre avantage, la co-conception facilite l’estimation précise des coûts dès cette phase préparatoire. Les deux agences reconnaissent avoir eu du temps pour réfléchir, échanger et dessiner, avoir disposé d’un cahier

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