Architecture, l'esprit du lieu

Un écrin qui valorise le savoir-faire français

Par Nat Lecuppre, le 26 mars 2025.
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© Salem Mostefaoui

Les équipes pluridisciplinaires de l’agence archimage permettent de répondre à toutes les demandes des clients. Elles peuvent aller de la conception, du conseil, à l’aide à la commercialisation, la décoration et design d’intérieur, à l’aménagement sur mesure de bureaux, au clé en main, en passant par le choix du mobilier.

archimage donne toujours vie aux projets en suivant les axes suivants : dynamisme, innovation, ergonomie et singularité. Une mission de contractant général lui a été confiée par Altaroc. La société de gestion de Private Equity et de conseil en investissement s’est installée au 61, rue des Belles-Feuilles à Paris (16e). Elle a fait appel à archimage pour prendre en main les locaux loués, qui lui ont été livrés en blanc par le bailleur, et concevoir des espaces à son image. Maurice Tchenio, fondateur d’Altaroc, et son co-fondateur, Frédéric Stolar, attendaient de la part des architectes des espaces qui reflèteraient leurs valeurs d’exigence, d’élégance et d’innovation dans un esprit Fintech (finance & technologie).

Le projet.

La surface de 1 200 m2 se répartit sur deux demi-étages. Il s’agissait d’y héberger les 80 collaborateurs des trois sociétés du groupe (IVO, Altaroc et Amboise). Pour le concept, les principales lignes directrices ont été de créer des bureaux ponctués d’espaces clients, de concevoir un accueil très haut de gamme, des bureaux de directions fermés (B1 / B2), et pour l’ensemble des équipes des open spaces.

La principale difficulté du projet a été la configuration du bâtiment. La trame des plafonds présentait des hauteurs sous plafond irrégulières. Des bacs rayonnants au plafond incitaient la mise en place de cloisons dans l’aménagement. archimage a joué d’ingéniosité pour proposer son concept. Afin de limiter les cloisonnements, des poteaux ont été ajoutés et intégrés dans les agencements de la zone centrale des plateaux.

Visite des lieux.

Au R+4, se situe l’accueil commun aux deux étages. On y trouve également les bureaux d’IVO, quelques bureaux supplémentaires d’Amboise et cinq salles de réunion. Au R+5, on a les bureaux d’Altaroc et d’Amboise, constitués de bureaux fermés et d’un open space. Une tisanerie et une salle projet viennent compléter les lieux.

Créer des décors d’exception.

À l’accueil, l’ambiance est chaleureuse voire cocooning. Les tonalités douces et claires la renforcent. Au sol, un parquet chêne est posé droit. Les murs et les poteaux sont habillés d’une maille métallique de couleur nacre. Celle-ci procure de la luminosité et offre une note de luxe discret. Cette maille fabriquée par tissages métalliques sur mesure par Sophie Mallebranche est une mise en œuvre complexe. Les fils d’une grande finesse doivent être parfaitement tendus pour le rendu désiré. Afin de mettre ce travail d’artisanat d’exception en valeur, des spots orientables sont installés.

Outre la maison Sophie Mallebranche, archimage met en exergue le savoir-faire français et l’artisanat, avec Signature Murale pour les enduits décoratifs des autres murs, et Steaven Richard, ferronnier créateur pour des pièces uniques de grand format. Les lieux montrent le talent de notre artisanat. Les cinq salles de réunion en sont l’exemple même (trois salles sont en métal, une en bois et une autre en enduit décoratif). Une vision d’ensemble a été imaginée pour un rendu final harmonieux et subtil. Les décors créés sont de véritables œuvres d’art.

Dans trois salles de réunion, Steaven Richard a créé un pan mural décoratif avec trois couleurs, trois textures et des formes géométriques différentes. Ainsi chaque salle a sa propre identité. La grande salle de réunion est dotée d’un mur décoratif en bois avec des formes géométriques, diverses textures et une seule teinte. Il procure à la pièce une atmosphère apaisante et de concentration. Une dernière salle est revêtue d’un mur enduit décoratif de couleur grise rappelant le métal. Il est réalisé par Signature Murale, qui est connu pour ses enduits décoratifs en couches successives sur les murs sans joints. Ce savoir-faire magnifie les espaces et leur donne une touche de luxe discret. Toutes les salles ont en commun une niche pour intégrer les écrans de télévision.

Le raffinement est de mise dans ce projet, jusqu’au moindre détail. Les accessoires et compléments décoratifs sont également haut de gamme et créés sur mesure comme les tapis sous les tables. Signés des maisons Taï Ping et Toulemonde Bochart, ils sont encastrés à fleur de parquet.

Du mobilier sur mesure.

Le mobilier entre dans la même philosophie d’aménagement des espaces. Les tables de réunion sont des œuvres d’art dessinées par archimage. La difficulté de leur conception résidait dans leur dimension. Un système ingénieux a été imaginé afin de pouvoir poser des plateaux en pierre reconstituée sans casse. Quand la taille du plateau dépassait celle des pierres, un calepinage avec des baguettes était mis en place. Ainsi une jonction fut rendue possible entre plusieurs plateaux. Une dernière difficulté a été prise en compte : l’électrification des tables. Des pieds cylindriques métalliques furent fabriqués pour faire passer les câbles à l’intérieur.

Afin de renforcer le côté confidentiel ou la concentration, les salles de réunion sont dotées de cloisons vitrées avec le système Priva-Lite®, un verre actif qui passe de l’état translucide à l’opacité selon les besoins. Les open spaces sont aménagés plus simplement. Un claustra toute hauteur avec des ventelles orientables en tissu permet de délimiter les zones et d’isoler de la circulation.

Le projet est couronné de succès. archimage a créé des espaces à l’image d’Altaroc en mettant en valeur le savoir-faire de l’artisanat français, les matériaux nobles et toute la technologie de pointe. Un projet de plus réalisé avec maestria. archimage peut s’en enorgueillir !

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    Altaroc

    61, rue des Belles-Feuilles

    75116 Paris

    www.altaroc.pe

    archimage

    9, rue Georges-Ville

    75116 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 25 05 05

    www.archimage.fr

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    MADA architectes, une agence, trois associés et de multiples projets

    Par Sipane Hoh, le 18 juin 2025
    MADA (Manufacture d’architecture) est une agence d’architecture établie à Paris et fondée par l’architecte et ingénieure du bâtiment ESTP Alexia Boulay et les architectes Felix Rattez et Geoffrey Boisnard. Le trio réalise depuis cinq ans des projets haut de gamme et accorde une attention particulière aux détails. Les réalisations de MADA sont multiples. La jeune agence d’architecture a su, en quelques années, gagner la confiance des commanditaires. Établis dans la très caractéristique rue La Boétie, au sein d’un bâtiment à l’architecture prestigieuse, les trois architectes peaufinent les plans, imaginent des contours, proposent des idées dans le but d’engendrer des réalisations uniques et de contenter leurs clients. Les projets de l’agence sont polyvalents, variés et de toute taille, allant de combles aménagés jusqu’à la réhabilitation d’un immeuble de bureaux haussmannien entier, en passant par la restructuration d’une maison au Portugal ou le flagship store THC (The Hideout Clothing) à Paris, tout un assortiment de possibilités, de concepts et d’univers qui montrent que l’architecture de MADA sait répondre avec brio à toutes les éventualités. Réhabiliter, transformer mais aussi créer et innover, rien ne fait peur à ces amis architectes qui se sont rencontrées lors de leurs études et continuent à œuvrer ensemble pour une architecture perfectionnée. Sous les toits. À Charenton-le-Pont, Alexia Boulay, Felix Rattez et Geoffrey Boisnard ont réalisé l’extension d’un appartement sous les combles. Un projet modeste que les architectes ont conçu et accompli avec une grande finesse pour un résultat remarquable. Le programme était simple, il s’agissait de rendre habitable un volume initialement non aménageable. En effet, afin de répondre à l’évolution des besoins et des exigences d’une famille souhaitant annexer à leur habitation un volume inexploité sous toiture, les architectes ont proposé une extension fonctionnelle aux traits épurés. Le projet ne se résume pas en une réponse favorable aux demandes d’un commanditaire, mais en une recherche poussée qui a abouti à une meilleure occupation de l’espace. Ainsi, en modifiant la charpente, l’habitabilité a été possible. Mais les architectes ne se sont pas arrêtés là, ils ont requalifié les espaces restants et entrepris l’isolation de la toiture. De ce fait, la performance énergétique est améliorée et chaque espace résiduel est optimisé. Pour ce faire, plusieurs solutions sur mesure intégrées ont été proposées. Par exemple, le bureau et les placards qui prennent place sous l’escalier fraîchement créé, les tables de nuits qui glissent dans les cloisons, ou encore les différents rangements qui composent avec le lieu. Bref, chaque interstice est utilisé et chaque détail soigné. MADA architectes a réussi un petit exploit !
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Hollywood Savoy renaît de ses cendres

    Par Nat Lecuppre, le 25 février 2025
    Guillaume Benard, co-fondateur du Fitz Group, propriétaire du Hollywood Savoy, fait appel à l’architecte d’intérieur Sophie Lacroix pour réinventer ce lieu mythique parisien. Un peu d’histoire. Dans les années 1980, le Hollywood Savoy était le lieu prisé du tout-Paris. L’établissement est situé à proximité du Palais Brongniart, dans le quartier de la Bourse. Sa façade néo-classique est un repère dans la rue. Le Fitz Group, propriétaire du site, a fait appel à l’agence Bureau Lacroix pour réhabiliter les lieux. Le restaurant dispose de 75 places assises à l’intérieur et 40 places en terrasse ainsi que d’un club au sous-sol pouvant accueillir jusqu’à 50 places debout. Le Concept architectural. Sophie Lacroix allie les années 1930 à une touche contemporaine tout en préservant le côté historique des lieux. La salle principale, à l’ambiance intimiste et aux boiseries anciennes, révèle un majestueux bar en bronze, comme dans les années 1930. Une moquette léopard au sol se marie avec le mobilier créé tout spécialement pour les lieux. L’architecte a eu carte blanche et sa mission fut complète (du concept jusqu’à la livraison finale du chantier). Ce projet lui permet de décliner à volonté son savoir-faire et de démontrer son talent. L’identité visuelle a été imaginée par Pierre Hajizadeh, un ami de promotion à Penninghen. Le mobilier est créé sur mesure tout comme les appliques, la moquette et les peintures décoratives signées Ocre Gris. Des objets ont été chinés ainsi que des tableaux. L’ambiance est chaleureuse et élégante. Les matériaux retenus sont le velours, le marbre, le bois, la chaux, le laiton et le verre martelé. Les lieux sont conçus tels un mini-wagon de l’Orient Express. On trouve des détails dorés, des lumières mettant en valeur les espaces, des banquettes très confortables. L’atmosphère du Club Savoy au sous-sol est plus feutrée. Une grande structure suit la voûte existante. Des tentures moirées de chez Pierre Frey rétroéclairées renforcent ce côté lounge intimiste. Un bar caché se dévoile sur un fond de prohibition et aux allures plus électriques. Une attention particulière est portée à la lumière. La lumière naturelle pénètre dans le restaurant par la façade. Les espaces aveugles (seconde partie du restaurant et le club) sont animés par une scénographie de fenêtres factices et des jeux de rétroéclairage de matériaux texturés. Le soir, l’éclairage est gradué et évolue au fur et à mesure de l’heure. Ce dernier est géré par les programmateurs de Stardust et de l’ancienne directrice artistique du Lido, Jane Sansby. Ainsi l’ambiance festive de la nuit est garantie. On reconnaît la griffe du Bureau Lacroix dans ce projet. L’architecte aime créer des ambiances différentes avec la mise en valeur des matériaux et des motifs voire de nouvelles matières. Elle sublime les espaces avec des créations d’illusions de lumière et de reflets. Ses projets procurent toujours beaucoup de chaleur et de personnalité aux lieux. Avec ce projet couronné de succès, Hollywood Savoy réenchante la capitale. Il a retrouvé ses lettres de noblesse. Bravo !
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    Urbanisme

    TROYES, entre Vitrail et Bricorama

    Par Anne-Marie Fèvre, le 27 avril 2023
    La ville champenoise, longtemps endormie entre ses joyaux médiévaux et ses périphéries marchandes, se réveille avec l’inauguration de l’ESTP, grande école des travaux publics, et sa lumineuse Cité du vitrail. Quand on arrive à Troyes, ouf, le quartier de la gare est enfin en travaux ! Devraient surgir là vers 2023 un complexe immobilier avec un hôtel quatre étoiles, une résidence pour seniors, une autre destinée aux étudiants, des commerces… Car, pendant plus de dix ans, cette place a été tristement à l’abandon, des herbes folles poussaient sans gêne dans l’ex-brasserie Barboussat jadis si populaire. En plus, le TER qui relie Paris à Troyes est souvent imprévisible, ou supprimé. Ce n’est pas une bonne réclame pour la ville ! Des préaménagements de cet « îlot gare », futur « pôle d’échange multimodal », l’ont un peu amélioré. Un petit jardin-promenade plaisant, où l’eau court, avec de vrais bancs, de vrais arbres, entraîne mieux vers le centre de cette belle médiévale. Elle si vivante jadis, qui a longtemps été sacrée Capitale de la province et Comté de Champagne à partir de 1418, puis « reine de la maille » vers 1820, est une rescapée. Il a bien fallu la faire revivre, cette princesse ouvrière textile, quand elle est tombée en déclin dans les années soixante-dix. 25 000 ouvriers, surtout des ouvrières, travaillaient dans cette filière qui n’en compte aujourd’hui plus que 3 000, entraînant dans sa chute la métallurgie liée au textile. Entre chômage, usines ancestrales vides, elle a vécu une vertigineuse perte d’identité. Troyes s’est reconvertie en partie vers le commerce pour devenir la capitale européenne des centres de marques, exilés dans ses banlieues. Des usines ont été réhabilitées en logements telle Mauchauffée, rue Bégand. Le roi de la culotte Petit Bateau (groupe Rocher) a résisté, prône le bio et la vente en seconde main pour « changer demain ». Plus récemment, le tricoteur Bugis, France Teinture, les chaussettes Tismail se sont réimplantés. Les voici menacés par la hausse des prix de l’électricité et du gaz1. De cette crise profonde du textile, subsistent encore des abcès urbains. Jules-Guesde et Les Sénardes figurent parmi les 20 quartiers les plus déshérités de France, selon le dernier rapport de l’Observatoire des inégalités2. Une Vague à Rosières Mais ces derniers mois, il y a du réveil à Troyes, de ses rues pavées à ses confins. La ville – qui n’était guère universitaire – continue à rebondir avec l’enseignement supérieur. À Rosières, ancien village grignoté au sud par Troyes, dont la population augmente, a jailli une nouvelle pierre à ce développement universitaire : l’École spéciale des travaux publics du bâtiment et de l’industrie (l’ESTP), qui compte 330 étudiants. Cet équipement blanc, en forme de vague, percute ! « Cette vague, explique l’architecte Jean-Pierre Lott, un repère fort pour l’arrivée sur le campus, est aussi une prouesse. Tout le bâtiment se doit d’être un modèle d’architecture et d’ingénierie pour ces étudiants formés à l’excellence des travaux publics. » C’est un vaste hall blanc qui accueille et ouvre sur un atrium de 540 m2. Autour sont organisés 5 pôles : enseignement (sur trois niveaux), recherche, administration,

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