Architecture, l'esprit du lieu

Est-éthique du réemploi

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Par Lionel Blaisse, le 13 mai 2024.
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© Anne-Emmanuelle Thion

Depuis vingt-cinq ans, Thierry Grundman parcourt l’Inde et l’Asie du Sud-Est afin de sourcer ces objets du quotidien – façonnés par la main de l’homme il y a des décennies, voire des siècles – conjuguant chacun l’utile et le beau.

Acheté en 2004, le Domaine de Quincampoix héberge Atmosphère d’Ailleurs, sa société d’import-export d’antiquités du monde. Les beaux volumes rénovés de cet ancien relais de chasse XVIIe de la vallée de Chevreuse se prêtent à merveille pour restituer l’esprit Wabi-Sabi de cette collecte sans cesse renouvelée de pièces architecturales ou vernaculaires dont les « matières ont des rides de voyage, de nature, de lumière…

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    Atmosphère d’Ailleurs

    Domaine de Quincampoix

    Route de Roussigny

    91470 Les Molières

    Tél. : +33 (0)1 60 12 68 26

    www.atmospheredailleurs.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 55
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Franchir le cap et s’adapter aux nouveaux modes

    Par Nat Lecuppre, le 9 août 2024
    Le groupe d’ingénierie internationale setec a eu la volonté de s’adapter aux nouvelles méthodologies de travail et d’usages avec son nouveau siège régional à Lyon. Pour ce projet, le groupe setec a fait appel à Upside pour le conseiller, l’accompagner et mener à bien ses évolutions de travail, réaliser les aménagements tout en identifiant l’immeuble et en négociant le bail avec Allianz REIM pour ses 8 410 m2 SUBL. Les enjeux du projet. setec souhaitait regrouper ses 18 filiales dans un seul bâtiment et accueillir ses effectifs en prévoyant une forte croissance de développement d’ici 2027, ainsi qu’offrir un cadre de travail adapté aux nouveaux usages. Le président du groupe, Michel Kahan, a voulu un flex office zen et progressif, appelé le Ready to flex. Il a demandé également un site représentatif de la marque favorisant un travail collaboratif entre tous. La convivialité était le mot d’ordre. L’aménagement devait renforcer l’ambition ingénieurs & citoyens. Le site. Le bâtiment #Corner à Lyon Part-Dieu détient les labels environnementaux BREEAM Very Good, BBCA Standard et R2S 2 étoiles. Avant l’emménagement, l’immeuble de 18 747 m2 a bénéficié d’une réhabilitation lourde. Le site propose divers services à ses usagers, dont setec (hôtesses d’accueil, conciergerie, food court, salle panoramique, vestiaires, douches, local à vélos, business lounge et salle de fitness). Le Ready to flex. En fait, à ce jour, le site dispose de 400 postes pour 400 collaborateurs. Soit un ratio de 1 poste pour 1 personne. Mais en 2025, il y aura 500 collaborateurs pour 400 postes, donc un ratio de 0,8 poste / personne. D’ici 2027, setec envisage 700 collaborateurs pour le même nombre de postes. Le ratio sera donc de 0,6 poste / personne. Des salles de réunion, des espaces informels, des bulles… permettent de se concentrer ou de s’isoler selon les besoins. La transition aux nouveaux usages se fait en douceur car, jusqu’à présent, les collaborateurs étaient habitués aux bureaux individuels ou tout du moins à une place attitrée. Le concept d’aménagement. Les espaces ouverts sont pensés comme des cocons. On trouve des petits espaces végétalisés non traversants. Chacun se les approprie selon ses envies. L’identité de la marque est renforcée avec les partis pris d’aménagement. Le fil rouge est l’expertise avec des matériaux de l’ingénierie, le dynamisme avec des couleurs vitaminées et l’ambition citoyenne avec le réemploi du mobilier, l’usage de matériaux vertueux provenant du recyclage, l’encouragement aux mobilités douces… Les lieux sont rythmés par les couleurs retenues. Les espaces de convivialité portent le drapeau de la maison avec le vert setec. Les échanges sont incités par les coloris jaune et bleu et le travail individuel par des coloris chaleureux et clairs. Une attention est portée à la signalétique et à la vitrophanie qui dynamisent les circulations. Le logo est réinterprété. Confort et convivialité. De grands espaces conviviaux sont créés et permettent de déjeuner en groupe. Tout au long de la journée, ils constituent des lieux de vie où l’on peut travailler. Les cloisons modulables les transforment si besoin en espaces de créativité. De nombreuses terrasses invitent les collaborateurs à faire une pause. La nature au bureau. Les jeunes
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    Architecture un lieu

    Noura retrouve une nouvelle jeunesse

    Par Nat Lecuppre, le 31 janvier 2024
    La mythique adresse libanaise de Paris vient de retrouver toutes ses lettres de noblesse avec le concept de réhabilitation de Laura Gonzalez. L’architecte a imaginé un nouveau décor et une nouvelle identité pour Noura, place de Beyrouth. Le projet concerne les deux adresses historiques de la maison, à savoir la brasserie au 27, avenue Marceau, et le traiteur au numéro 29. Laura Gonzalez procure aux lieux de la chaleur. La Brasserie avec sa cuisine ouverte sur la salle se dote d’un nouveau bar à cocktails et mocktails. L’établissement peut accueillir 80 couverts à l’intérieur et 80 en terrasse. Cette dernière est délimitée par des jardinières carrelées de céramique colorée. Puiser dans l’histoire du Liban Pour son concept d’aménagement, Laura Gonzalez a trouvé son inspiration dans les racines libanaises. Elle a contemplé de vieux clichés en sépia représentant les cafés de Beyrouth de l’avant-guerre civile. Pour son projet, elle a réintroduit des portes et des niches en arc brisé, des corniches en stuc… autant d’éléments qui font la splendeur de l’architecture orientale. Un décor mural panoramique a été commandé à la plateforme artisanale libanaise, Bokia. Celle-ci travaille toujours dans la transmission mais aussi avec un renouveau des techniques de broderie traditionnelles. L’œuvre évoque les pins de la vallée de Bisri. Tout est clin d’œil à la culture levantine. On a des tables avec des plateaux en pierre de lave. Ils sont peints de motifs porte-bonheur (oiseaux, poissons). Les chaises sont décorées de billes de bois des bouliers orientaux. Avec des tonalités solaires et conviviales, elle a imaginé faire voyager au Liban les hôtes tout en restant à Paris. Le décor devait aussi pour elle révéler les saveurs de la gastronomie orientale. Une nouvelle identité visuelle Un jeu de vitrophanie avec des inscriptions telles que Ahla Wa Sahla – « Bienvenue », en arabe libanais–, Sahten – « Bon appétit » – renforce le sens de l’hospitalité de Noura. Pour représenter le côté accueillant oriental, les coloris choisis sont le vert pistache qui symbolise l’espoir, le cumin et des bleus « vivants », comme les désigne l’architecte. La décoratrice crée également un nouveau logo, tout en rondeur, des sacs et des boîtes d’emballages de couleur mais aussi les futures camionnettes de livraison. Nouveau décor, nouvelle cuisine En plus d’une ambiance, d’une décoration, les assiettes sont également revisitées. Désormais de petits plats à partager sont proposés. Ils soulignent les moments chaleureux et amicaux à vivre. Une vente à emporter et de restauration rapide est servie côté traiteur. Dans cet espace, on compte 20 couverts à l’intérieur et 60 en terrasse. On y trouve un bar à mezzés et salades mais également un comptoir à nougats et loukoums, des pâtisseries orientales maison, diverses épices, une cave à vins libanais et des coffrets cadeaux déjà prêts ou personnalisables selon ses envies. Lorsque l’établissement fut baptisé Noura en 1989, signifiant « Lumière » en arabe, cela fut très certainement un très bon présage. Puisqu’aujourd’hui la maison a retrouvé toute sa splendeur et elle illumine à nouveau la capitale. Le concept de Laura Gonzalez sera décliné dans les autres adresses de Noura.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Son Blanc, entre poésie et écologie

    Par Sipane Hoh, le 19 février 2024
    C’est dans un petit bout de paradis, sur une parcelle préservée située à Minorque que l’agence d’architecture parisienne Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar & Philippe Croisier) a été mandatée pour mener à bien le projet. Il s’agit de la reconversion d’une ancienne ferme en un hôtel accueillant les amoureux de la vie authentique. Une réalisation sensible, recherchée et esthétique. L’Atelier du Pont, habitué à créer des lieux uniques à l’architecture remarquable, vient de terminer, en collaboration avec l’agence d’architecture Aru Arquitectura, la réalisation d’un hôtel qui croise en un seul lieu durabilité, matériaux naturels et de nobles textures. Baptisée Son Blanc, la demeure qui était auparavant une ferme traditionnelle vient d’être rénovée dans les règles de l’art et avec la plus grande délicatesse. Il en résulte un lieu où le visiteur entame une expérience immersive singulière dont il se rappellera très longtemps. C’est une plongée dans la ruralité, la renaissance d’un établissement de quatorze chambres, situé sur un domaine de 130 hectares, élaboré dans le respect des traditions locales avec une exploitation agricole nouvelle génération, qui peut s’apparenter en un véritable exemple de luxe vertueux. Un tel lieu a demandé, selon Atelier du Pont, une architecture délicate, capable de lier le savoir-faire local à l’exigence formelle et environnementale. La réhabilitation a commencé par la finca, le corps de ferme principal, malmené à travers les âges, délabré et en état de ruine. L’attention des architectes est portée sur la préservation de la structure originelle qu’il fallait, selon ces derniers, révéler, car elle comportait plusieurs éléments remarquables de l’architecture locale classique, comme les voutes et les arches. De même, les quelques trésors cachés découverts, comme le jardin paysager, les authentiques plafonds voûtés et les carreaux artisanaux cubains, ont été combinés avec une palette de couleurs douces. Simplicité, ingéniosité et durabilité Une certaine générosité se dégage du volume de la boyera, dans lequel s’illustre à merveille l’identité de Son Blanc, c’est un ensemble harmonieux où les poutres s’entrelacent dans la nouvelle charpente à l’allure graphique. À l’intérieur, plusieurs traits fluides et des cloisonnements courbes délimitent les divers espaces. Certaines touches contemporaines se croisent à l’existant pour entamer un dialogue des plus subtils. Donnons l’exemple de l’escalier principal qui dessert les chambres, dont la rampe organique toute en pierre est le fruit d’une collaboration étroite et réussie entre l’ingéniosité des maçons minorquins et les architectes. De même, tous les aménagements, la décoration, le mobilier ainsi que les différents accessoires sont conçus sur mesure jusque dans les moindres détails et sont principalement réalisés en collaboration avec des artisans locaux. La nature de l’île a inspiré le projet. Nous nous trouvons en présence d’intérieurs aux teintes claires où les matériaux sont laissés majoritairement bruts, en cohérence avec les couleurs voisines. La pierre de Marès découpée à même le sol, extraite des carrières voisines, le bois d’olivier sauvage et l’argile sont ainsi les principaux matériaux locaux utilisés et travaillés sur place, ils marquent chacune des quatorze chambres de Son Blanc. Soulignons par ailleurs que le textile occupe un rôle

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