Architecture, l'esprit du lieu

Immersion totale en Colombie

Par Nat Lecuppre, le 26 février 2025.
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© Alexis Paoli

L’agence d’architecture Archipelles vous transporte en Colombie avec Bazurto, un restaurant colombien à Paris.

Pour son concept architectural, Hélène Paoli, fondatrice de l’agence Archipelles, s’est inspirée d’un lieu mythique de Carthagène, le Bazurto, appelé par le chef Juan Arbelaez « El Mercado Loco », un marché populaire et complètement « fou » qui réunit toutes sortes de produits, d’odeurs et de musiques. Comme le marché, le restaurant présente cette ambiance festive et animée. La musique se marie à la cuisine, la danse, les fruits et légumes colorés, et incarne la personnalité pleine de vie du chef.

Les lieux se répartissent sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, on se retrouve au cœur de la vieille ville où l’on mange sur le pouce et prend un cocktail au bar dans un cadre jovial et carnavalesque. À l’étage, on prend place autour d’une table en marbre rouge pour savourer une cuisine expérientielle au feu de bois. L’ambiance est chaleureuse et prend des airs d’hacienda. Fête et vins d’exception célèbrent la gastronomie colombienne.

Pour la décoration intérieure, l’architecte a pris le parti de mettre la Colombie et ses traditions au cœur du projet. Le mobilier est créé en fil de scoubidou, les murs sont de couleur ocre et les tomettes en terre cuite. Un ciel de pompons colorés rappelle le pays et ses teintes chatoyantes. Geste caritatif sous l’égide d’Artefaktos, qui promeut l’artisanat et l’art colombien en France : chacun de ces pompons, fabriqués par la communauté colombienne de Paris, permet de reverser une somme à une association.

Une fresque de l’artiste colombienne Alexandra Arango anime les lieux. Les murs sont signés de l’équipe de Caroline Perrin AC Matiers. Une attention particulière est portée à la lumière afin de créer différentes ambiances selon les heures de la journée. Le soir, au rez-de-chaussée, l’ambiance est à la fête. À l’étage, l’atmosphère est davantage celle d’un hôtel particulier du centre de Carthagène. On trouve au sol un damier vert et crème, de la fibre de bananier aux murs, des plantes et des tissus colorés… L’espace est chaleureux et élégant.

Face à la cuisine, le chef Juan Arbelaez accueille à sa table les passionnés culinaires. Il leur propose une immersion sensorielle dans « son antre ». On découvre même ses souvenirs au travers de photos et de bibelots.

Au Bazurto, le dépaysement est assuré. Adresse à retenir pour une belle soirée festive en perspective !

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    Archipelles

    38, rue Charlot

    75003 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 25 25 19

    www.archipelles.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 59
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    À Val di Nito, Gaëtan Le Penhuel réinvente la maison individuelle

    Par Sipane Hoh, le 23 septembre 2025
    La maison individuelle avait-elle besoin de se réinventer ? C’est la question à laquelle répond avec brio Gaëtan Le Penhuel à travers un exercice fin et concis qui rend hommage aux grands noms de l’architecture contemporaine, sans délaisser ni le contexte ni le confort et encore moins les principes de l’architecture bioclimatique. Réaliser une maison, c’est entrer dans l’intimité d’un propriétaire, assimiler sa façon de vivre, apprendre ses travers, exprimer ses envies, traduire ses besoins pour pouvoir construire un lieu qui lui ressemble, où il se sent bien et dont il est fier. Construire une maison, c’est tâter le terrain, étudier le contexte, flairer la nature environnante mais aussi inventer, explorer et créer. Malgré les apparences, il s’agit d’une tâche complexe et d’un travail laborieux qui continue de séduire un grand nombre d’architectes. La Casa Bendico est le fruit de sept ans de réflexion, de recherches et de labeur qui se traduit par une réalisation aussi sensible qu’élégante, aussi minimaliste qu’étonnante. C’est en Sicile, dans les collines sauvages et authentiques du Val di Nito, une région agricole sismique où les températures peuvent atteindre des niveaux élevés en été, que prend place sur un extraordinaire terrain la maison créée par Le Penhuel & associés architectes. Mais peut-on encore construire de nos jours ? La réponse est positive mais la règlementation rigoureuse. En effet, certaines règles régionales inflexibles sont à prendre en considération : bâtir sur un terrain d’au moins un hectare, et ne pas dépasser le gabarit d’un rez-de-chaussée. Ce qui rend l’exploit encore plus cocasse. L’architecte qui, une fois ses études terminées, est parti en Californie à la découverte des maisons de l’une de ses idoles, John Lautner, vient de réaliser en Sicile, des années plus tard, une architecture manifeste à la fois esthétique et innovante. Inspirée des fermes locales, la bâtisse minérale aux traits épurés et à l’allure rigoureuse habite le lieu et adopte le terrain. Dans cette partie de Sicile mystérieuse et à la fois si accueillante, la Casa Bendico s’implante telle un petit bijou dans son écrin. Bioclimatique et autonome en énergie, la construction se caractérise par sa double coque en béton banché. Tandis que la coque extérieure est soumise aux aléas climatiques, celle qui se trouve à intérieure garde une température presque constante. Pour mieux se fondre dans la tonalité chaude de la terre des collines avoisinantes, le pouzzolane rouge et brun provenant de l’Etna tout proche a fait partie de la composition de ce béton bas carbone. Une fois l’enveloppe esquissée, afin de protéger les larges baies vitrées, un système passif de puits provençal a été intégré dans la conception. Utilisé depuis toujours en France, il s’agit d’un échangeur géothermique à très basse énergie servant à rafraîchir les intérieurs et diffuse une douce ventilation en continue, en période de grande chaleur. Des brasseurs d’air situés dans les chambres assurent un confort supplémentaire si nécessaire. Une pergola vient protéger les larges baies vitrées et les usagers en quête de relaxation. La Casa Bendico s’avère être un condensé de procédés qui tendent également vers une économie d’énergie. Prenons l’exemple de l’eau chaude sanitaire qui est
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    Invitation chez Audrey & Gabrielle

    Par Nat Lecuppre, le 25 septembre 2024
    L’agence Audrey & Gabrielle, créée en 2016, est située au 17, rue la Bruyère à Paris, dans le IXe arrondissement. Les architectes signent de multiples projets dans les secteurs du résidentiel, de l’hôtellerie, des bureaux haut de gamme… L’agence compte 9 collaboratrices aux compétences et profils complémentaires. Leur savoir-faire est d’écouter leurs clients, de les comprendre et de les conseiller avant de leur concevoir des projets singuliers. Leur exigence est que leurs clients doivent s’adapter à leurs process afin de pouvoir garantir les délais courts, le suivi précis de la réalisation et maintenir les budgets. Audrey & Gabrielle aiment travailler en toute transparence. C’est pour cette raison qu’elles n’ont pas hésité à vous inviter à découvrir leur agence. Le repaire d’Audrey & Gabrielle. Les jeunes architectes ont pris possession d’un rez-de-chaussée dans un immeuble haussmannien, à proximité de la place Saint-Georges. Les 70 m2 sont à leur image, à savoir : chics et décontractés avec des notes colorées. On retrouve les formes organiques et les textures qui les inspirent dans leurs projets. Les lieux se décomposent en trois espaces : l’entrée, un espace de coworking et une salle de réunion. L’entrée avec un coin banquette est un espace pour travailler, se réunir voire déjeuner. L’espace de coworking avec une grande table et de grands rangements favorise le travail collaboratif et les échanges. La salle de réunion sert également de matériauthèque. Des placards avec tiroirs permettent d’organiser et de trouver rapidement les matériaux et les échantillons. La salle est dotée d’une grande alcôve avec un olivier surplombant la table laquée blanche réalisée sur mesure. L’espace invite à la concentration et à la créativité. Au sol, le béton ciré est dans une teinte plus soutenue que dans les autres espaces pour renforcer le côté plus cosy. Les lieux sont harmonieux et reflètent l’âme des fondatrices. Projet Remake. Récemment, Audrey et Gabrielle ont rénové 300 m2 de bureaux sur les Champs-Elysées pour une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier). Elles ont eu pour mission d’aménager l’intérieur sans toucher aux cloisons, sols et plafonds. Les espaces sont accueillants. Pour l’entrée, une peinture foncée renforce le côté chaleureux des lieux et met en valeur les grands lustres contemporains de style « ancien ». Un espace déjeuner est créé pour les collaborateurs. Quel que soit le projet, elles aiment mixer les objets, les styles et les époques tout en alliant l’art. Audrey & Gabrielle est une agence qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Plus Audrey et Gabrielle gagnent en maturité, plus leur talent grandit.  
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    Archi Culture

    À Bordeaux, une prouesse architecturale sur les flots

    Par Sipane Hoh, le 12 janvier 2024
    Des bureaux dans une barque ? Du jamais vu en France. Il s’agit, malgré tout, d’une idée brillante qui non seulement s’est concrétisée avec habileté grâce aux architectes de l’agence 2PM A (Paul Rolland et Matthieu Bergeret), mais qui attire les convoitises. À Bordeaux, dans le quartier des Bassins à flots, tous les usagers de l’entreprise Carmo Wood embarquent dans le même bateau. L’idée est née quand Jorge Carmo et James Vitrac, de l’entreprise portugaise Carmo Wood ont souhaité la construction de leur siège social sur la Garonne. Des bureaux sur l’eau ? Le concept n’est pas courant bien qu’il doive être séduisant pour les employés, qui passent une grande partie de leurs journées enfermés entre quatre murs. Paul Rolland, l’un des architectes de l’agence 2PM A, se remémore qu’étant enfant, son grand-père lui racontait qu’il existait jadis une piscine flottante à Bordeaux. Ces dernières années, régénérer les friches étant devenu courant, pourquoi pas des projets sur les fleuves ? C’est ainsi qu’à la suite du concours lancé en 2014 et remporté par l’agence 2PM A, l’idée qui a paru fantaisiste pour certains allait se concrétiser. Néanmoins, avant d’engendrer le projet, il fallait tout d’abord discuter avec l’architecte urbaniste Nicolas Michelin, fondateur de l’agence ANMA Architectes Urbanistes et missionné par la ville pour la coordination du quartier des Bassins à flots et l’Atelier des Bassins dont les membres permanents sont la Métropole, la Ville, l’ANMA et le Port de Bordeaux. Des débats longs et intéressants qui ont abouti à la réalisation d’une véritable barge surmontée d’une superstructure destinée à accueillir le siège social de l’entreprise Carmo Wood. Ceci est un bateau Dans leur conception de la superstructure, l’agence 2PM A a utilisé toute la nomenclature maritime correspondante. Ainsi, tandis que l’accès se fait par le pont inférieur, la cale comprend l’espace coworking et le niveau principal abrite les bureaux du siège social, plus haut. Quant à la vigie, elle rappelle le poste de pilotage d’une péniche et abrite l’espace de réception. « Il s’agit bel et bien d’un bateau et non d’un bâtiment flottant, une première en France » souligne Paul Rolland. La société Carmo Wood, qui est également le maître d’ouvrage, travaille historiquement dans la confection de piquets de vigne dans la région de Porto. Dans le but d’étendre son activité à la construction bois et d’en créer son bureau d’étude structure, elle a choisi la ville de Bordeaux et pour son siège social un emplacement proche de la Cité du Vin. Le quartier des Bassins à flot constitue donc la meilleure localisation pour l’entreprise. « C’était un très beau projet, les architectes nous avaient montré les plans, les schémas et une magnifique maquette » se remémore Custodio Ximenes, directeur de Carmo Wood France. La réalisation s’est déroulée dans une ambiance de confiance totale entre les architectes et les ingénieurs maritimes, tout d’abord pour engendrer la barge puis pour y greffer le volume architectural entièrement en bois. L’ensemble terminé allait donc accueillir les nouveaux arrivants. « Nous avions terminé à 95 % du projet », racontent les architectes. Sauf que

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