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L’esprit d’Issey toujours ici !

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Par Lionel Blaisse, le 10 février 2025.
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© Courtesy Issey Miyake

L’esprit d’Issey Miyake est toujours aussi vivant deux ans après sa disparition. Paris – sa seconde patrie durant un demi-siècle – poursuit son odyssée créative grâce à son nouveau flagship mis en… Seine par son compatriote et designer Tokujin Yoshioka.

Le Japonais qui voulait habiller la rue – ayant vécu en direct Mai 68 – a su transmettre sa passion pour cet espace presque infini, car sans cesse renouvelé entre le vêtement et le corps, à ses disciples qui l’explorent à leur tour. En réinventant « un compromis entre l’artisanat et la technologie, le savoir-faire et l’outil, le beau et l’utile, la forme et la fonction, la création et l’inachevé 1 », ils font vivre son concept A piece of cloth 2 !

Marques de fabrique(s).

À peine diplômé en design de l’Université des beaux-arts Tama, Issey Miyake débarque à Paris en 1965. Âgé de 27 ans, il s’inscrit à l’École de la chambre syndicale de la couture. Après son passage chez Guy Laroche puis Givenchy, il sait que la haute couture ne sera pas sa tasse de… thé. Il fait un détour à New York avant de rentrer à Tokyo pour y créer en 1970 le Miyake Design Studio. S’il participe dès l’année suivante à la Design Week new-yorkaise, c’est dans notre capitale qu’à lieu deux ans plus tard son premier vrai défilé de prêt-à-porter.

Réfutant les diktats de la mode, à commencer par l’inhumaine perfection des tops modèles, il ne cherchera jamais à suivre les tendances. Convaincu que le bonheur réside dans la modernité et la légèreté, ne se passionne-t-il pas pour la matière, de sa fabrication à sa mise en œuvre qu’elles soient artisanales ou technologiques. Qui aime bien châtie bien ; son insatiable curiosité créative va l’amener parfois à maltraiter cette seconde peau, qu’il plisse, gaufre, tatoue, soude, ébouillante, scarifie, voire la brûler. Il collabore avec autant d’appétence avec les manufactures, les ingénieurs et chimistes qu’avec les artistes et designers, de Christo à Ettore Sottsass !

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    Issey Miyake Paris

    28, rue François-Ier

    75008 Paris

    Tél. : +33 (0)1 48 87 01 86

    www.isseymiyake.com

    Tokujin Yoshioka Inc.

    9-1 Daikanyamacho Shibuya-ku

    Tokyo 150-0034, Japon

    Tél. :+81 3 5428 0830

    www.tokujin.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 58
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    Retail et Résidentiel

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    Architecture un lieu

    Un institut de beauté pour le textile

    Par Nat Lecuppre, le 27 octobre 2025
    L’agence de branding et d’architecture MV Design repense l’enseigne 5 à Sec, leader du pressing avec 1 500 magasins dans le monde dont 200 en France. 5 à Sec s’adapte aux nouveaux modes de vie et tendances en revoyant entièrement son image et son concept magasin. Une nouvelle identité MV Design revoit l’identité visuelle de 5 à Sec. Un nouveau logo est créé apportant élégance et modernité à l’enseigne. La typographie est plus légère. Trois couleurs sont retenues (violet, orange et blanc). Un symbole graphique original sert de signature et de repère visuel. La source d’inspiration est le fil et la maille. Le concept de MV Design 5 à Sec souhaitait continuer à recruter et à fidéliser ses clients tout en prenant en compte le bien-être de ses collaborateurs avec un environnement plus fonctionnel et agréable. MV Design imagine un institut de beauté de tous les textiles. Les espaces sont chaleureux par le choix des matériaux (bois naturel), le travail de l’éclairage (doux), le choix d’un blanc lumineux et une signalétique claire qui valorise la gamme des soins proposés. Une multitude de services Une offre premium devait être imaginée pour renforcer sa réputation en mettant le soin et la réparation (care and repair) et la qualité encore plus au cœur du projet. Le service est développé avec la digitalisation. Une notification SMS ou push est activée lorsque les articles sont prêts. Ainsi le client retire ses vêtements nettoyés et repassés à une borne de retrait. Le comptoir reste la pièce maîtresse, il est le lieu de proximité et d’échange. Des services supplémentaires sont proposés et enrichissent l’expérience. La prise de rendez-vous à domicile pour les pièces d’ameublement et la livraison à domicile ensuite est une nouveauté. Un engagement responsable Le nouveau concept est fondé sur la durabilité et la préservation des textiles. Des services et des offres de soins permettent de prolonger la durée de vie des vêtements. Le nettoyage Maxima est un procédé exclusif. Il permet de traiter 90 % des textiles nettoyés à sec, tout en éliminant efficacement les odeurs et en les parfumant comme à la maison. D’autres soins sont proposés comme l’imperméabilisation, le traitement antimites ou le soin White+. À l’ère des secondes vies et secondes mains, la réparation textile est l’alternative au rachat. Pour l’incarner, un mannequin est installé à l’extérieur, illustrant cette démarche d’entretien responsable. Des vêtements réparés avec soin sont mis en scène. Cette démarche s’inscrit dans le Bonus Réparation mis en place par l’État pour encourager les consommateurs à prolonger la vie de leurs vêtements plutôt que de les remplacer. Une approche responsable MV Design est un acteur engagé. Il est certifié B Corp. Cette transformation s’inscrit dans son expertise de démarche responsable. Les matériaux retenus comme les sols sont éco-conçus. L’éclairage est optimisé. Les façades existantes sont réemployées. Dans ce projet, performance et durabilité ne font qu’une. Le magasin pilote est situé au 14, rue de Châteaudun à Paris (9e). Le concept est couronné de succès. Il va être décliné dans quinze magasins d’ici 2026.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Invitation chez Audrey & Gabrielle

    Par Nat Lecuppre, le 25 septembre 2024
    L’agence Audrey & Gabrielle, créée en 2016, est située au 17, rue la Bruyère à Paris, dans le IXe arrondissement. Les architectes signent de multiples projets dans les secteurs du résidentiel, de l’hôtellerie, des bureaux haut de gamme… L’agence compte 9 collaboratrices aux compétences et profils complémentaires. Leur savoir-faire est d’écouter leurs clients, de les comprendre et de les conseiller avant de leur concevoir des projets singuliers. Leur exigence est que leurs clients doivent s’adapter à leurs process afin de pouvoir garantir les délais courts, le suivi précis de la réalisation et maintenir les budgets. Audrey & Gabrielle aiment travailler en toute transparence. C’est pour cette raison qu’elles n’ont pas hésité à vous inviter à découvrir leur agence. Le repaire d’Audrey & Gabrielle. Les jeunes architectes ont pris possession d’un rez-de-chaussée dans un immeuble haussmannien, à proximité de la place Saint-Georges. Les 70 m2 sont à leur image, à savoir : chics et décontractés avec des notes colorées. On retrouve les formes organiques et les textures qui les inspirent dans leurs projets. Les lieux se décomposent en trois espaces : l’entrée, un espace de coworking et une salle de réunion. L’entrée avec un coin banquette est un espace pour travailler, se réunir voire déjeuner. L’espace de coworking avec une grande table et de grands rangements favorise le travail collaboratif et les échanges. La salle de réunion sert également de matériauthèque. Des placards avec tiroirs permettent d’organiser et de trouver rapidement les matériaux et les échantillons. La salle est dotée d’une grande alcôve avec un olivier surplombant la table laquée blanche réalisée sur mesure. L’espace invite à la concentration et à la créativité. Au sol, le béton ciré est dans une teinte plus soutenue que dans les autres espaces pour renforcer le côté plus cosy. Les lieux sont harmonieux et reflètent l’âme des fondatrices. Projet Remake. Récemment, Audrey et Gabrielle ont rénové 300 m2 de bureaux sur les Champs-Elysées pour une SCPI (Société Civile de Placement Immobilier). Elles ont eu pour mission d’aménager l’intérieur sans toucher aux cloisons, sols et plafonds. Les espaces sont accueillants. Pour l’entrée, une peinture foncée renforce le côté chaleureux des lieux et met en valeur les grands lustres contemporains de style « ancien ». Un espace déjeuner est créé pour les collaborateurs. Quel que soit le projet, elles aiment mixer les objets, les styles et les époques tout en alliant l’art. Audrey & Gabrielle est une agence qui n’a pas fini de faire parler d’elle. Plus Audrey et Gabrielle gagnent en maturité, plus leur talent grandit.  
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Embarquement immédiat

    Par Nat Lecuppre, le 29 novembre 2024
    OZ Boat de Bordeaux, c’est l’histoire d’une résurrection de l’épave d’un bac de 1933 abandonné dans les eaux de la Garonne. Mais ce projet est aussi une belle aventure humaine. Renaissance d’un patrimoine. Le groupe Café OZ a donné carte blanche à l’architecte David Dalidec pour redonner vie au bateau et le transformer en bar et restaurant. Un challenge d’envergure. Pour l’agence d’architecture David Dalidec, les enjeux étaient de taille. Elle a pris le parti de reconstruire à l’identique son architecture tout en la modernisant et en jonglant avec les contrastes, les contraires, les effets miroirs inversés, etc. L’architecte aime bouleverser et casser les codes et les repères classiques. Il aime réinterpréter les lieux. OZ Boat est revu dans sa configuration. La timonerie devient le bar principal. Les coursives de l’avant vont à l’arrière pour permettre l’accès au pont supérieur, qui se transforme en rooftop avec une vue imprenable sur les bassins à flot. Ce dernier accueille une soucoupe spatiale signée de l’artiste Suzanne Trestier. La cabine DJ remplace l’ancienne cheminée ; 90 piliers sont déposés dans la cale pour laisser place à la cuisine, aux locaux techniques, aux sanitaires et à la cave à bière. Étonner jusqu’à l’extrême. David Dalidec aime jouer et surprendre. Son inventivité fait qu’il réalise toujours des lieux là où on ne les attend pas. Interpeller les visiteurs, telle est sa devise. Un jeu de trompe-l’œil métamorphose les toilettes en pool party. Ces derniers sont sous le niveau de l’eau, cela a permis à l’architecte de créer un espace en simulant la descente dans une piscine. Un escalier en inox, des pièces carrelées reprenant les codes des piscines municipales, des jeux de bandeaux LED bleus profonds… tous ces détails reproduisent une pool party comme en Australie. Dans le prolongement des sanitaires, une cave à bière qui caractérise les Cafés OZ est visible à travers deux énormes hublots en verre. On les contemple comme si on regardait les moteurs de la piscine sous l’eau. « Le trompe-l’œil est réussi, car énormément de clients demandent s’il s’agit vraiment d’une piscine… Pari gagné ! », souligne David Dalidec. Pour les férus de selfies, de moments instagrammables, les clients peuvent se photographier dans les hublots de la cave à bière. La figure de proue créée trente ans auparavant est redesignée par Pierre Nègre. Chaque niveau (sous-sol, RDC et pont) fait 225 m2. Une réhabilitation éco-responsable. La construction de type Eiffel met l’acier à l’honneur. La rénovation est faite sur les chantiers du Grand Port Autonome de Bordeaux et avec une entreprise de construction métallique bordelaise. Le matériau primant dans ce projet est l’acier et différents alliages de 1920 et 2023. « À notre échelle, c’est comme si nous avions construit une petite tour Eiffel ! », plaisante David Dalidec. La démarche responsable fait partie de l’ADN de l’agence David Dalidec. Le réemploi, le recyclage sont les mots d’ordre. 700 m2 de vieux stocks de ponts de bateaux des ports français permettent de créer le pont de l’OZ Boat. Le bois de pays travaillé par un menuisier girondin est utilisé pour les mains courantes et les garde-corps. Au lieu d’une climatisation classique, une centrale double flux est mise

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