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Moncoeur Belleville entame une nouvelle vie

Par Sipane Hoh, le 10 décembre 2025.
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© Romain Ricard

Dans le cœur vivant de Belleville, un lieu emblématique renaît, fruit d’une vision signée Sowen.

Tel un phare sur les hauteurs, Moncoeur Belleville veille sur la ville lumière, offrant un panorama enchanteur sur Paris. Sous la houlette de Valérie Bonal et sa famille, cette brasserie, devenue institutionnelle, incarne l’âme populaire et bohème du quartier, mêlant chaleur familiale et atmosphère conviviale, le tout en savourant la vue imprenable sur Paris. Autrefois boucherie, puis brasserie, ce lieu a vu défiler les époques et même servi de toile à des récits cinématographiques, tels que Cat’s Eyes. Avant sa métamorphose, son intérieur, usé par le temps, appelait à un renouveau. Les rafraîchissements superficiels n’avaient su le réchauffer, et seuls des volumes inexplorés subsistaient. Seule la terrasse panoramique, telle une étoile, continuait d’attirer les âmes fidèles. Le défi qui s’imposait à Sowen était d’insuffler une nouvelle vie à l’espace intérieur, d’en faire une destination vibrante, qu’elle soit sous le soleil d’été ou l’écrin de l’hiver.

Pendant plus de trois mois, Sowen, l’agence spécialisée dans la création de lieux chargés d’expériences, a transformé l’intérieur : cuisine, bar, salle de repas, sanitaires et façade ont été réinventés. Pour ce faire, le groupe a choisi de mettre en lumière le caractère brut de l’existant. Ainsi, les murs de briques, les poutres métalliques, et les cicatrices d’un passé artisanal sont désormais devenus des témoins de l’authenticité retrouvée. À l’entrée, un discret présentoir à desserts achève l’agencement fonctionnel. La banquette, redessinée par Stark, a retrouvé son confort d’antan, tandis qu’une lumière douce et évolutive danse au fil des heures. Les suspensions en albâtre et les appliques en métal créent de subtils reflets, établissant une ambiance chaleureuse, presque espiègle. Par ailleurs, le bar, cœur battant du projet, a été redessiné et agrandi pour accueillir les convives. Son comptoir en marbre Spadaccini, ondulant avec élégance, invite à se poser. Les sanitaires, avec leur carrelage bleu Klein rehaussé de joints rose fluo, offrent un contraste saisissant, rendant cet espace monochrome aussi inattendu que photogénique. Ce bleu, clin d’œil à la façade du bistrot, évoque la célèbre Fontaine Wallace, voisine bien-aimée. Dans une démarche respectueuse, Sowen a réutilisé et optimisé chaque élément, sans recourir à du mobilier neuf. L’agence a privilégié la restauration à la simple substitution ainsi que la valorisation à la dissimulation.

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    SOWEN GROUP

    168, Avenue Charles de Gaulle,
    92200 Neuilly-sur-Seine
    Tél. : +33 (0)1 84 20 16 89
    www.sowen-group.fr

    Moncoeur Belleville

    1, Rue des Envierges
    75020 Paris
    Tél. : +33 (0)1 87 04 40 22
    www.moncoeurbelleville.com

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    Donner une âme avec la couleur

    Par Nat Lecuppre, le 28 janvier 2025
    Thibaut Picard a créé son agence d’architecture en 2019, après avoir appris auprès des plus grands comme DL2A, AW2 et Valode et Pistre, dans le domaine du luxe (hôtellerie et résidentiel). Thibaut Picard a beaucoup de cordes à son arc. Il a pris son envol dans l’architecture d’intérieur et le design de mobilier. Sa griffe est reconnaissable. Il aime comprendre un lieu, le rendre cohérent avec son architecture, ses intérieurs et son environnement. Sa signature est la couleur. Il a grandi dans des univers colorés et, pour lui, il est impensable de ne pas concevoir un projet sans une déclinaison de coloris. L’architecte a utilisé sa palette pour métamorphoser un appartement haussmanien avec contemporanéité. Situé dans le quartier du Marais à Paris, l’appartement de 105 m2 est un petit écrin de luxe discret et coloré. Le nouveau propriétaire, personnalité de la mode et du design, n’avait pas pris en compte le potentiel et le charme des lieux de la fin du XIXe avant cette rénovation. Thibaut Picard décide de conserver les traces d’un riche passé du patrimoine immobilier. À savoir : le parquet en point de Hongrie, les moulures et les cheminées. Le parti pris architectural est de mettre l’appartement aux normes et de répondre à toutes les exigences de confort. État des lieux avant travaux. On trouve trois pièces de réception se succédant côté rue, une grande chambre côté cour, une cuisine exigüe, une grande salle de bains et un petit cabinet de toilettes. Le tout est desservi par un profond couloir entrecoupé de portes. Métamorphose avec doigté. La cuisine est déplacée et mise dans l’une des trois pièces côté rue. À la place, deux salles de douche avec WC. Un bureau chambre d’ami prend place dans une des trois pièces. La chambre devient une suite indépendante. Le couloir est sublimé. Il est mis en lumière avec des plafonniers vintage et peint en prune laqué. Agrandi et avec moins de portes, le couloir devient un espace respirant qui mène aux différents lieux. Il est doté de rangements muraux menuisés et d’une bibliothèque USM. Les portes-fenêtres de la coursive sont habillées de panneaux laqués dans les teintes des pièces de réception. Une palette de couleurs. Au prune laqué de l’entrée et du couloir, on associe un marron glacé dans les pièces de réception, un kaki foncé dans la chambre, des beiges dans les salles de bains… Le tout s’accordant avec le mobilier du client et une note masculine. La particularité de cette réhabilitation est que tous les plafonds sont peints. Les moulures sont ainsi présentes et discrètes. La cuisine est moderne et constituée d’un linéaire bas comme une console épurée. Les lieux sont valorisés par des luminaires signés par de grands designers (applique Araignée de Serge Mouille (salon), suspension Diabolo d’Achille Castiglioni (salle à manger), lampes à poser Artémide et Flos (bureau chambre d’ami). On trouve des pièces iconiques du design comme les tables Tulipe d’Eero Saarinen (chambre d’ami) ou Compas de Jean Prouvé (salle à manger). L’architecte a su transposer avec brio et contemporanéité un appartement haussmannien dans son époque.
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    Architecture, l'esprit du lieu

    Faire renaître Saint-Denis sous ses plus beaux atours

    Par Lionel Blaisse, le 12 mai 2025
    La reconversion de l’ancienne tour Pleyel en business resort affiche, haut et fort, dans la skyline francilienne la (re)naissance urbaine de la deuxième ville d’Île-de-France. De bons génies de l’architecture ont œuvré à ce renouveau dont nombre d’édifices ont été livrés à l’occasion des J.O. de Paris 2024. Un quart de siècle après son inauguration, le Stade de France a été rejoint par le Centre aquatique olympique – conçu par VerhœvenCS, Cecilia Gross, Ateliers 2 / 3 / 4 et Laure Mériaud – et relié au quartier Pleyel grâce au pont imaginé par Marc Mimram pour franchir sur 700 m linéaires les 48 voies ferrées du barreau Nord de la SNCF. L’ouvrage dessert également la toute nouvelle gare de Saint-Denis-Pleyel dessinée par Kengo Kuma où se croisent dès aujourd’hui les lignes de métro 13 et 14, et très bientôt les 15, 16 et 17 du Grand Paris Express. Les clients du nouveau resort, tout proche, ne sont plus qu’à quelques minutes à peine du centre de Paris, à trois quarts d’heure de l’aéroport d’Orly (ligne 14) et, d’ici 2030, à quelques stations de Roissy Charles-de-Gaulle et du Parc des expositions de Paris-Villepinte (future ligne 17). Une ville à part entière. En accueillant la dépouille du roi des Francs ­Dagobert Ier en l’an 639, l’abbaye de Saint-Denis s’est imposée comme nécropole royale. Quarante-deux monarques, trente-deux reines et quatre-vingt-deux princes et princesses y furent ainsi inhumés, Louis XVIII ayant été le dernier. Sa proximité avec Paris et sa desserte d’abord fluviale puis ferrée concoururent au XIXe siècle à en faire la principale base arrière industrieuse de la capitale, que quittent alors faute de place suffisante les grandes manufactures parisiennes. C’est ainsi que le célèbre facteur de pianos Pleyel ouvre en 1855 une usine de 55 000 m2 au carrefour des actuels boulevards d’Ornano et Anatole-France, où seront produits jusqu’à trois mille instruments l’an. La crise de 1929 provoquera quatre ans plus tard son dépôt de bilan. Reprise par son principal créancier, le Crédit Lyonnais, la manufacture de Saint-Denis fermera définitivement ses portes en 1961. Le propriétaire du terrain cherche dès lors à le valoriser à travers l’érection de quatre tours identiques de bureaux architecturées par Bernard Favatier et Pierre Hérault qui finalement n’en construiront qu’une seule. Achevés en 1973, les 37 étages de la tour Pleyel hébergent 35 000 m2 de bureaux dont les plus hauts culminent à 129 m. De forme légèrement pyramidale, la superficie de chaque niveau 1 se réduit en s’élevant. Elle est ceinturée de poteaux périphériques inclinés en béton ayant conservé leurs banches en acier auto-patiné qui lui vaudront son surnom de « veuve noire ». La dégradation prématurée de cette enveloppe nécessite une rénovation de l’édifice dès 1985, que coiffe dorénavant une enseigne géante portant son altitude générale à 143 m. Scarifiée par le chemin de fer puis, un siècle plus tard, par l’autoroute A1 puis l’A86, la commune à longtemps souffert d’un territoire profondément morcelé durant des décennies. La reprise en main de sa destinée repose sur le dépassement de son propre territoire, à commencer par l’avènement en 1985 du syndicat intercommunal Plaine Commune – devenu trente ans plus tard
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    Architecture un lieu

    L’expertise française s’exporte au Maroc

    Par Nat Lecuppre, le 24 avril 2023
    Le groupe Marjane est le leader marocain de la grande distribution qui a révolutionné dans les années quatre-vingt le métier avec son concept « tout sous le même toit » Le déploiement du groupe a impliqué une remise à niveau, un repositionnement et une révision de son modèle d’hypermarché. Marjane a fait appel à l’agence Lonsdale pour mener à bien ce projet. L’agence de design et de branding a imaginé une nouvelle expérience client plus immersive tout en prenant en compte l’e-commerce et le click and collect. Les nouveaux magasins mettent plus en valeur le Made in Morocco. Les deux nouvelles adresses de Casablanca abritent « la rue du commerce » lumineuse et dégagée avec des produits plus qualitatifs et accessibles. Le « comptoir du vrac » y présente une nouvelle offre d’épicerie fine. La nouvelle stratégie de Marjane révèle des corners encore méconnus au Maroc, où chaque univers créé possède sa propre ambiance et son identité marquée. Ainsi pour la culture, Lonsdale a promu l’expé­rience « Mille et une cultures » en clin d’œil au célèbre conte, avec une tente marocaine. Ici et là, des totems rappellent l’enga­gement historique du groupe (mieux consommer, mieux vivre, mieux manger). Les matériaux durables sélectionnés rappellent l’attachement du groupe à ses racines. Les fabricants et les artisans locaux sont mis à contribution, comme en témoignent les lampes en rotin, la pierre de l’Atlas, la terre cuite, le laiton, les moucharabiehs, etc. Avec ce nouveau concept, l’hypermarché Marjane est devenu un lieu de vie qui exprime la culture marocaine avec contemporanéité.

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