Architecture, l'esprit du lieu

Poissons frais… sans glace, ni odeur !

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Par Lionel Blaisse, le 25 avril 2025.
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Dans ce qui reste du marché Saint-Germain au cœur du désormais très huppé 6e arrondissement, un couple de poissonniers nouvelle vague révolutionne la profession en ayant fait disparaître la glace pilée du processus de conservation de leurs poissons !

Depuis les années 1970, le retour en grâce et la rénovation des halles et marchés couverts ont concouru à revaloriser les commerces de bouche et promouvoir la bistronomie. Avec ses étals ruisselants recouverts de glace pilée, ses effluves incommodantes, l’inconfort humide du personnel, la poissonnerie manque quelque peu d’appétence. Pour Arthur et Marie-Victoire Viot, toutes ces contraintes n’avaient rien d’une fatalité.

Le goût du bon sens.

Juriste en assurances passionné de plongée sous-marine, Arthur Viot s’interrogeait sur les techniques de conservation de toute cette faune aquatique dont l’eau fut bannie des siècles durant afin de l’assécher (salage, séchage, fumage…) pour mieux la préserver. Pourquoi « persiste-t-on à vouloir présenter le poisson après sa mort comme dans le milieu naturel où il évolue, d’autant que tout milieu humide favorise le développement de bactéries. Viandes et fromages sont toujours conservés bien au sec ; les mêmes lois biologiques s’appliquent au poisson : sa chair n’a aucunement besoin d’eau, qui nuit même à sa conservation optimale. En effet, le poisson perd ainsi de sa fermeté, ses saveurs s’atténuent et le développement des bactéries génère une dégradation des chairs, créant des odeurs désagréables ». Après s’être formé deux ans durant à la poissonnerie traditionnelle – notamment à l’Avant Comptoir de la Mer du chef Yves Camdeborde place de l’Odéon – Arthur Viot ouvre en 2021 sa poissonnerie au marché Saint-Germain avec son épouse – ex-ingénieure reconvertie à la cuisine – et Quentin Caro, ingénieur en halieutique passé par Terroirs d’Avenir.

Pour leur échoppe, ils ont mis au point des armoires et vitrines réfrigérées permettant la conservation des poissons à sec, dans des conditions d’humidité régulées ayant fait l’objet de brevets, qui va de pair avec une minutieuse préparation préalable spécifique du poisson.

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    Poissonnerie Viot

    4-6, rue Lobineau

    75006 Paris

    Tél. : +33 (0)1 45 09 03 55

    www.poissonnerieviot.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 60
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    Image du Salon SIEC
    L'événement

    Siec, le commerce revient !

    Par Anne-Marie Fèvre, le 1 septembre 2023
    Le 18e Salon international des espaces commerciaux se tient les 19 et 20 se­ptembre 2023 à la Porte de Versailles. Rencontre entre les acteurs du retail et de l’immobilier commercial, dans un secteur en mutation. « Le Siec, c’est un salon pointu, du be to be, affirme Juana Moreno, organisatrice pour Comexposium de cette manifestation depuis 2018 1. Ce sont deux jours d’échanges entre les professionnels européens du secteur commercial : promoteurs, enseignes, investisseurs, conseils, prestataires, pouvoirs publics. » Ce Salon international des espaces commerciaux, de l’immobilier commercial et du retail français et européen a été créé en 2004 par le CNCC (Conseil national des centres commerciaux). Qui s’est rebaptisé Fact (Fédération des acteurs du commerce dans les territoires) en septembre 2022. L’association justifie ce changement d’identité : « C’est pour mieux englober les mutations du secteur. En quarante ans, les centres commerciaux ont formidablement évolué : les concepts ont essaimé – villages de marques, travel retail, retail parks –, les offres se sont diversifiées – santé, sport, bien-être, loisirs, restauration. » La 18e édition du Siec 2023, sur le thème « Le commerce est de retour », est le reflet de cette orientation élargie. Juana Moreno précise : « Le salon, c’est un état des lieux. Y sont présentés les projets en phase de commercialisation, il y en a assez peu. Et les nouvelles opérations en phase de développement. Le salon permet de faire aboutir des ventes. » Si l’on se réfère à l’édition du Siec 2022 – l’effet Covid était encore marquant, il y a eu un reflux depuis 2019 –, ce sont environ 120 exposants qui sont attendus, 1 600 représentants d’enseignes, pour 4 500 participants. Deux pavillons sont deux points forts : « Le premier est consacré aux start-up, aux grandes innovations, aux nouveaux logiciels, au networking, aux dernières tendances de la vente comme la seconde main… Le second pavillon illustre la période. Si le Covid a démultiplié le commerce en ligne, il a aussi créé du regain pour les espaces physiques du commerce, qu’il faut relancer. Pour attirer les clients, les retail parks doivent offrir autre chose que de la vente : créer des univers pluriels, avec des zones de loisirs pour les enfants. Ce serait fantastique si on pouvait y intégrer du social, des centres de soins, du sport, de la culture… Cela commence. » Depuis cinquante ans, le développement urbain des géants commerciaux a eu le grave préjudice de vider les centres des petites et moyennes villes (Nda n° 53). Le Siec n’est pas indifférent à ce constat et à l’opération « Cœurs de ville » menée avec les élus. Pour Juana Moreno, « il faut lutter contre les enseignes bas de gamme, pour de nouveaux commerces liés au changements climatiques, pour des halles marchandes… En ruralité, il y a des acteurs des collectivités locales qui se démènent pour rééquiper des villages de commerces diversifiés intégrant La Poste, des ressourceries, du numérique… Il faut recréer des liens sociaux et humains partout. » Ce rendez-vous est également étayé par des conférences animées par des experts. « Nous les avons augmentées, ajoute Juana

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