Architecture un lieu

So Pop, So Beau, So Bien

Par Nat Lecuppre, le 20 mars 2024.
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© Baptiste LOBJOY

Depuis la pandémie, les fondamentaux de la vie ont été revus. Les modes de travail entre autres ont changé voire évolué. Le télétravail a pris une place prépondérante. Il a donc amené des changements dans le tertiaire.

Un repositionnement incontournable

Beaucoup d’architectes ont dû tenir compte de l’architecture comportementale. Selon les comportements, l’architecte s’adapte, anticipe les évolutions futures et répond à toutes les nouvelles attentes des utilisateurs. Le travail s’effectue dans tous les lieux (espaces informels comme jardins, terrasses, espaces publics, chez-soi…). Il est donc désormais axé sur le social et l’humain.

Si un bâtiment tertiaire veut une dynamique et une fréquentation, il s’agit de séduire, d’attirer les talents tout en étant cohérent avec les valeurs portées par l’entreprise, précise l’agence LBBA-Architecture. Pour l’immeuble que les architectes ont réalisé pour le compte de Covivio à Saint-Ouen, So Pop, ils ont créé le modèle type des bureaux d’aujourd’hui et de demain.

Le site créé est un lieu de rassemblement, d’interaction avec des usages, des expériences et des activités mixtes. L’immeuble est décloisonné. On crée des espaces flexibles et modulables. Le bâtiment répond à toutes les mutations de la société. On travaille où l’on veut, quand on veut, comme on veut et avec qui on veut, précise LBBA. Le travail doit être synonyme de bien-être.

So Pop, un hub social

So Pop a reçu le grand prix Simi 2022 dans la catégorie Immeuble de bureaux de plus de 10 000 m2. Découvrons ce projet.

Le bâtiment est implanté au cœur d’un jardin. Il est un lieu de destination que l’on repère par ses formes, textures, design, espaces extérieurs… Le site est l’ancien siège de Citroën. Il est passé avec ce projet d’une superficie de 20 000 m2 à 32 000 m2 sur 7 étages. Covivio a fait appel à l’agence LBBA-Architecture (Lobjoy-Bouvier-Boisseau) pour cette architecture emblématique.

Tout en courbes et sobriété, le design s’est inspiré du mouvement streamline. On a un rooftop panoramique qui permet de contempler le Sacré-Cœur et la Tour Eiffel. Les escaliers sont de véritables promenades architecturales ainsi que les jardins. Un hub social pour les échanges et rencontres est formé par les deux niveaux de socle. Les ambiances sont multiples, ainsi chacun réinvente chaque jour son lieu de travail et sa manière de travailler. Les architectes souhaitaient qu’on puisse vivre et habiter le lieu.

Invitation à déambuler au sein du bâtiment

Les halls, au nombre de deux, sont courbés et à double hauteur. Ils laissent entrevoir aux visiteurs les escaliers Chambord et le jardin. Les formes arrondies au rez-de-chaussée invitent à découvrir le bar, les salles de réunion et de conférence, les jardins et la grande terrasse. On y accède par la Grande Galerie qui borde les façades côté rue. Tous les espaces communiquent entre eux et proposent avec ses multiples parcours une expérience singulière.

La Grande Galerie est une circulation large baignée de lumière naturelle qui pénètre par les ouvertures en façade. Elle dessert les espaces du rez-de-chaussée. Entre les deux halls, deux immenses escaliers scindent en deux la Grande Galerie et permettent l’accès au rez-de-patio. La double hauteur est mise en valeur par un lustre dessiné par l’agence LBBA.

Le rez-de-patio est constitué de plusieurs espaces. On y trouve un grand local à vélos, un espace fitness, plusieurs restaurants regroupés en un seul lieu mais ponctués par des patios qui laissent entrer la lumière du jour. Les divers espaces proposés permettent aux collaborateurs de choisir leur ambiance et leur activité (une réunion dans un cocon en bois, un isolement pour travailler seul, une pause dans un patio…).

Chaque hall est desservi par des ascenseurs et un escalier Chambord. Le double escalier métallique en façade permet de contempler le cœur du site (jardin du rez-de-chaussée et patios en-dessous). Cet escalier métallique entre la façade et les terrasses est le fruit d’un long travail collectif entre architecte et entreprises. Desservant tous les étages, il est comme une promenade architecturale intérieure symbolisée par les escaliers Chambord.

Les paliers d’ascenseur s’ouvrent sur les balcons situés aux angles.

Ils sont dotés de courbes élégantes, de sous-faces blanches, de végétation… Ils sont accessibles directement depuis le palier sans différence de niveau. Le projet possède 4 612 m² de terrasses dont 1 824 m² d’espaces végétalisés (EV). Terrasse rez-de-chaussée : 1 955 m² dont 803 m² d’EV. Terrasse R-1 : 540 m² dont 242 m² d’EV. Terrasses des étages : 1 432 m² dont 417 m² d’EV. Terrasses Rooftop : 685 m² dont 364 m² d’EV.

Quant au R+8, il est constitué d’une terrasse de 685 m² avec en plus 364 m² d’espaces végétalisés. La terrasse offre une vue panoramique sur la capitale.

Un site attrayant et d’exception

Ce projet d’envergure à l’architecture singulière est une belle vitrine de redéveloppement, à l’initiative de Covivio et en partenariat avec Crédit Agricole Assurances.

So Pop a séduit Samsung Electronics France par sa localisation stratégique et sa multitude d’offres de services. Le site répond aux attentes du groupe, qui souhaitait un immeuble vitrine et une plateforme collaborative pour toutes ses équipes. Un bail de neuf ans a été signé.

Les plateaux de bureaux ont une superficie de 3 500 à 4 600 m2. Du mobilier design sur mesure et transformable prend place comme le fauteuil Tribu de Nina Dorfer.

Soucieux de l’évolutivité comme dans le mode d’occupation, Covivio a mis en place des capteurs permettant à son client de suivre et d’adapter les occupations en fonction du niveau de consommation réelle des usages et mètres carrés.

So Pop est un immeuble exemplaire dans son positionnement environnemental. Il a obtenu de nombreuses certifications et labels (Osmoz, R2S, HQE Excellent, Breeam Excellent).

Avec ce projet, Covivio démontre qu’il a su s’entourer d’équipes talentueuses comme LBBA et qu’il ne cesse de vouloir réinventer l’expérience utilisateur d’aujourd’hui tout en dessinant la ville de demain.

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    So Pop

    6, rue Fructidor

    93000 Saint-Ouen

    Covivio

    30, avenue Kléber

    75016 Paris

    Tél. : + 33 (0)1 58 97 50 00

    www.covivio.eu

    LBBA-Architecture

    116, rue du Château

    92100 Boulogne-Billancourt

    Tél. : + 33 (0)1 41 10 25 25

    www.lbba-architecture.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Revisiter les codes de l’american diner chez PNY Burger

    Par Lionel Blaisse, le 26 août 2024
    Depuis 2012, Graffi Rathamohan et Rudy Guénaire développent l’enseigne de restauration PNY1 Burger qui revisite les codes du diner américain pour offrir le meilleur du burger à la française. Leurs douze adresses actuelles, dont quatre en régions2, n’ont rien du copier-coller. Les deux anciens élèves d’HEC veillent, en effet, à faire aussi voyager leurs clients – plutôt hipsters – dans un autre monde. « Alors on cherche des architectes géniaux, et on les drogue jusqu’à ce que leur vienne une idée simple, jolie, forte mais pas trop chère ! », plaisantent-ils. Après CUT Architectures, le jeune Belge Bernard Dubois a conçu leurs trois derniers spots parisiens. Faste-good. Le succès de l’enseigne repose sur son concept de burgers gourmets et créatifs : « un bun brioché à peine grillé, une viande de bœuf 3 maturée trois semaines, hachée et cuite minute à la flamme, un cheddar fermier produit dans le Somerset ». Travaillant avec les Nouveaux Fermiers, PNY Burger c’est aussi « ingrédients de qualité + fournisseurs bien payés + staff bien rémunéré 4 = tout le monde heureux ». Garantir de trouver partout les mêmes plats à la qualité irréprochable n’impose aucunement pour autant un unique décor. Chaque adresse doit avoir son âme en osmose avec son quartier, sa taille et sa morphologie. Et l’imaginaire hérité des diners US est non seulement infini – depuis ceux des Art déco jusqu’au film culte American Graffiti en passant par l’univers de la Grande Dépression dépeint par Edward Hopper – mais encore porteur de créations. Si, au PNY de Pigalle, CUT a misé sur le son, au Faubourg Saint-Antoine Bernard Dubois revisite le wagon restaurant originel influencé par Hans Hollein, Mario Botta et Kazuo Shinohara. Arches d’alliance. N’allez pas y voir un exercice de styles brouillant les frontières mais, en féru d’architectures, Bernard Dubois aime à nourrir la sienne de celles éclectiques qui l’ont construit. Pour son troisième PNY, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie5, il convoque l’esprit de son regretté compatriote André Jacqmain. Son agencement tout de bois sombre transpose avec classe les arches interrompues de la bibliothèque des Sciences érigée en 1975 à l’université catholique de Louvain-la-Neuve. Muée depuis en musée, elle constitue une des œuvres maîtresse de la période brutaliste et postmoderniste de son illustre confrère. Le recours tout aussi obsessionnel à ce motif « arch’aïque » confère à l’intérieur de cet ancien bistrot du Marais – à la belle hauteur sous plafond et à la devanture d’angle conservée et repeinte couleur sable – des allures tronquées de cloître roman ceint de sa galerie. Ce dispositif ménage ainsi deux espaces, davantage intimiste en périphérie, plus animé au cœur, autour du bar. Une série de cannelures « votives » menuisées dédouble le comptoir inox – celui inférieur permettant à quelques hôtes supplémentaires de s’y restaurer in extremis. Également servie par les enduits ton pierre des maçonneries existantes, l’ambiance monacale est ravivée par l’essence de bois clair et le jaune paille des revêtements du mobilier sur mesure. Un jeu de miroirs au dessus des cimaises dilate astucieusement la taille réduite du lieu. L’homme jeune « m’arche » plus vite que l’ancien quand l’ancien connaît
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    Le voyage sensoriel du restaurant CAAA by Pietro Catalano

    Par Sipane Hoh, le 7 mars 2025
    Situé en Suisse, à Lucerne, jouxtant la fameuse « Impulse Gallery », le restaurant CAAA by Pietro Catalano, réalisé avec habileté par l’agence d’architecture espagnole External Reference (Carmelo Zappulla), ressemble à une sculpture habitable, offrant à ses visiteurs une expérience sensible qui croise l’architecture, la technologie et la gastronomie. Le restaurant CAAA by Pietro Catalano découle de la collaboration innovante entre le chef Pietro Catalano reconnu pour ses créations gastronomiques innovantes et le savoir-faire d’External Reference. La collaboration entre l’architecte Carmello Zappulla et le chef cuisinier aux divers talents dévoile un écrin à l’architecture avant-gardiste qui offre aux usagers un beau plongeon aux confins de la gastronomie : s’inspirant des riches traditions culinaires de la région transalpine et de l’exceptionnel paysage avoisinant, External Reference a conçu un lieu qui rend hommage à la magnificence des Alpes. D’une superficie de 85 m² et pouvant accueillir jusqu’à 16 convives, la salle à manger du restaurant se caractérise par sa couleur blanche et ses traits épurés, accentués par le jeu savant des lumières chaudes. Ces dernières jouent un rôle très important dans la mise en valeur des différents mobiliers. Plus on se rapproche de l’obscurité, plus la transformation est féerique. Comme si le restaurant se réveillait grâce à l’ajustement des éclairages. La nuit tombée, l’ensemble prend ainsi les allures d’un cocon douillet au milieu des montagnes. Chaque meuble est conçu sur mesure, les chaises et les tables sont en bois de frêne, les sols en acier inoxydable, tandis que le bar du restaurant est fabriqué en verre et en marbre. Le plafond constitue l’autre curiosité qui interpelle. Dans sa recherche poussée, Externe Référence a analysé, en se servant de l’informatique, les morphologies des surfaces enneigées, afin de créer une structure qui prend forme à partir de l’étude numérique et vient tapisser convenablement le plafond. Cette investigation a donné naissance à un volume et des dimensions définis, permettant son impression 3D ultérieure. L’architecte raconte que, tel un puzzle, la surface était divisée en 63 pièces maniables, de 80 x 80 cm chacune, facilitant leur fabrication et assemblage ultérieur sur site. « Pour moi, le thème de l’intelligence artificielle est un moyen de remplacer cette capacité que les architectes ou les designers en général ont perdu, celle de dessiner à main levée. C’est un défi passionnant, car c’est un processus de pensée typiquement visuel traduit en mots qui a créé un récit que la machine peut comprendre », conclut Carmello Zappulla. Dans la phase finale, chaque pièce a été imprimée sur du bois de cellulose, un matériau recyclable obtenu à partir de résidus de déchets de bois, combinant des ingrédients naturels tels que la lignine, l’hémicellulose et la cellulose, une base d’une grande résistance qui sied parfaitement à une impression 3D de haute qualité. Rappelons que les divers éléments ont été imprimé par LAMÁQUINA, l’entreprise établie à Barcelone constituée d’une équipe de jeunes ingénieurs, chercheurs et experts en robotique. À Lucerne, l’approche pionnière d’External Reference, qui redéfinit constamment les limites de l’inventivité, croise l’univers créatif de Pietro Catalano et offre au visiteur un périple plein d’enrichissantes découvertes gustatives, olfactives et sensorielles. 
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    Talents

    Laune Architecture Un dialogue constant

    Par Sipane Hoh, le 14 octobre 2024
    Après avoir forgé leur expérience chez l’architecte d’intérieur et designer François Champsaur, Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk ont créé en novembre 2019 Laune Architecture. Depuis, l’agence signe des projets variés et se démarque par son dialogue constant avec tous ses commanditaires. L’hôtellerie de luxe et les projets haut de gamme détenaient, dès le début de leur parcours, une part importante des conceptions de Laune Architecture. Aujourd’hui, une belle variété de réalisations comme les rénovations hôtelières, les projets résidentiels et commerciaux porte leur signature. Le duo, qui travaille ensemble aussi bien les projets d’appartements que les projets hôteliers, privilégie les matériaux nobles, les matières naturelles ainsi que les teintes sobres. Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk aiment bien agrémenter leurs divers projets d’œuvres d’art ainsi, chacune de leurs réalisations devient unique, singulière et très caractéristique. Conscientes de l’importance de l’entente entre les diverses personnes concernées, les architectes d’intérieur soulignent que l’étude de projet se fait dans un dialogue constant avec leur clientèle et mène à des dessins préparatoires qu’elles réalisent à la main. Des figures qui prennent corps et s’accomplissent avec la plus grande attention. Laune Architecture vient de terminer la réalisation de plusieurs projets dont quelques intérieurs d’appartements, une boutique parisienne de souliers haut de gamme, ainsi qu’un hôtel. OKKO Rosa Parks. OKKO Hotels est un groupe familial français indépendant qui compte quatorze hôtels ouverts et deux cent cinquante collaborateurs. L’architecture des lieux a été réalisée par l’agence d’architecture TVK. Ainsi, Laune Architecture a été mandatée pour la conception intérieure de l’OKKO Rosa Parks, premier établissement OKKO d’envergure à Paris respectueux de son environnement. L’ensemble, situé dans le XIXe arrondissement parisien, au cœur de l’îlot fertile, a été mené avec dextérité et comprend un programme conséquent réparti sur six étages. Outre les cent vingt-neuf chambres, le visiteur peut découvrir un Club de près de 300 m² intégrant un restaurant Noccio avec une terrasse attenante et trois salles de séminaires. Laure Grabulos et Pauline Marcyniuk soulignent qu’elles étaient, dès le départ, séduites par l’emplacement du projet. En effet, l’hôtel se trouvant dans un écoquartier, l’intérieur devait, selon les femmes de l’art, suivre les mêmes enjeux écologiques qu’alentour, d’où le choix de matières naturelles dont le bois. Dès l’entrée, le visiteur découvre une fresque de l’artiste Adriana Jaros, représentée par Amélie Maison d’Art, une œuvre qui donne le ton et habille le mur du hall d’accueil. S’ensuit l’atmosphère élégante du lobby où se trouvent avec subtilité un desk en chêne et une lampe à poser en chrome. Deux petits salons d’accueil délimitent l’espace. Et pour se sentir comme chez soi, une bibliothèque en chêne réalisée sur mesure agrémente le lieu. Le plafond terracotta du Club prolonge celui du lobby et octroie de la profondeur à ce lieu unique où trône un bar en chêne accompagné de tabourets en chêne (Bassam Fellows). Un ciel de bar en inox crée le contraste et complète l’ensemble. Le Restaurant Noccio, inspiré des cafés milanais, se caractérise par son ambiance conviviale avec des banquettes sur mesure qui cadrent l’espace. Les tables en bois (Pedrali) et en

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