Architecture, l'esprit du lieu

Son Blanc, entre poésie et écologie

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Par Sipane Hoh, le 19 février 2024.
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C’est dans un petit bout de paradis, sur une parcelle préservée située à Minorque que l’agence d’architecture parisienne Atelier du Pont (Anne-Cécile Comar & Philippe Croisier) a été mandatée pour mener à bien le projet. Il s’agit de la reconversion d’une ancienne ferme en un hôtel accueillant les amoureux de la vie authentique. Une réalisation sensible, recherchée et esthétique.

L’Atelier du Pont, habitué à créer des lieux uniques à l’architecture remarquable, vient de terminer, en collaboration avec l’agence d’architecture Aru Arquitectura, la réalisation d’un hôtel qui croise en un seul lieu durabilité, matériaux naturels et de nobles textures. Baptisée Son Blanc, la demeure qui était auparavant une ferme traditionnelle vient d’être rénovée dans les règles de l’art et avec la plus grande délicatesse. Il en résulte un lieu où le visiteur entame une expérience immersive singulière dont il se rappellera très longtemps. C’est une plongée dans la ruralité, la renaissance d’un établissement de quatorze chambres, situé sur un domaine de 130 hectares, élaboré dans le respect des traditions locales avec une exploitation agricole nouvelle génération, qui peut s’apparenter en un véritable exemple de luxe vertueux. Un tel lieu a demandé, selon Atelier du Pont, une architecture délicate, capable de lier le savoir-faire local à l’exigence formelle et environnementale. La réhabilitation a commencé par la finca, le corps de ferme principal, malmené à travers les âges, délabré et en état de ruine. L’attention des architectes est portée sur la préservation de la structure originelle qu’il fallait, selon ces derniers, révéler, car elle comportait plusieurs éléments remarquables de l’architecture locale classique, comme les voutes et les arches. De même, les quelques trésors cachés découverts, comme le jardin paysager, les authentiques plafonds voûtés et les carreaux artisanaux cubains, ont été combinés avec une palette de couleurs douces.

Simplicité, ingéniosité et durabilité

Une certaine générosité se dégage du volume de la boyera, dans lequel s’illustre à merveille l’identité de Son Blanc, c’est un ensemble harmonieux où les poutres s’entrelacent dans la nouvelle charpente à l’allure graphique.

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    Atelier du Pont

    9, impasse Lamier

    75011 Paris

    Tél. : +33 (0)1 53 33 24 10

    www.atelierdupont.fr

    ARU Arquitectura

    Carrer d’en Roig, 21

    07702 Maó

    Illes Balears, Espagne

    Tél. : +34 971 35 47 20

    www.aruarquitectura.es

    Son Blanc Farmhouse Menorca

    Finca Son Blanc Nou, Camino de Son Blanc

    07730 Torre Soli Nou

    Balearic Islands, Espagne

    Tél. : (+34) 624 171 408

    www.sonblancmenorca.com

    Retrouvez cet article dans le nda numéro 54
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    Les nouvelles cariatides de Genève

    Par Sipane Hoh, le 3 janvier 2025
    Les plus prestigieuses enseignes du monde du luxe y disposent d’une vitrine. À Genève, la rue du Rhône, comparée à la Cinquième Avenue de New York, vient de se doter d’un nouveau bijou architectural, le flagship Dior, qui porte la signature de Christian de Portzamparc. Après la boutique Dior de l’avenue Apgujeong, située dans le très élégant quartier de Cheongdam-dong, à Séoul, signé Christian de Portzamparc, c’est au tour de la rue du Rhône, à Genève d’accueillir le nouveau flagship de la marque portant la griffe du Prizker de l’architecture. L’ensemble, qui se caractérise par sa teinte immaculée, croise savamment l’inopiné et le raffinement. Dans un hommage à l’art de l’habillement, en parfait accord avec la marque qu’il représente, ce sophistiqué écrin architectural se distingue avec brio des établissements voisins comme s’il apportait une certaine douceur à une artère rectiligne marquée par ses édifices aux formes rigoureuses et minimalistes. Néanmoins, le projet aussi impressionnant soit-il s’adapte parfaitement à la parcelle située à l’angle de la rue du Rhône et de la rue Robert-Céard : l’édifice qui a subi une minutieuse déconstruction garde les bases épaisses des murs qui contenaient les coffres de la banque qui y demeurait avant. Quand Bernard Arnault a demandé à Christian de Portzamparc de réaliser le flagship Dior de Genève, l’architecte a répondu qu’il aimerait concevoir un projet dans l’esprit de la marque. « Ce côté sculptural de l’inspiration est venue de Christian Dior, qui travaillait sur des toiles habillant les mannequins, des tissages blancs qu’il déformait, qu’il pliait, coupait puis découpait, c’est avec ces sculptures de base qu’il créait ses robes », souligne Christian de Portzamparc, qui ajoute : « Ça m’a intéressé, d’avoir en base une toile arrondie, plissée, découpée. » Ainsi, quand l’homme de l’art a accepté l’offre de réaliser le flagship de Dior à Genève, celui de Séoul constituait déjà un grand succès. Mais le quartier genevois à l’urbanisme ordonnancé étant différent de celui de la capitale coréenne, l’architecte a préféré aborder l’idée de la toile différemment. « J’ai voulu marquer l’angle et la rectitude de la rue, ce côté angulaire était important pour moi. J’ai conçu ces formes, qui ont été plus tard appelés les cariatides, grâce à l’entablement formant une toiture carrée qui accentue l’angle des deux rues. » Un dialogue subtil avec la ville. Avec le flagship Dior de Genève, Christian de Portzamparc a souhaité représenter une certaine excellence de l’enseigne ainsi qu’un nouveau parti pris esthétique et architectural associé au nom de Dior. « J’étais attaché à l’idée que le bâtiment réponde à la ville comme s’il sculptait cet angle et lui donnait de la rondeur, comme une façade baroque qu’on voit à Rome ou ailleurs, c’est aussi une intervention qui a l’arrondi d’une robe tout en marquant un angle droit », précise le Pritzker 1994. Mis à part son architecture, le projet se caractérise par son travail sur la lumière. Lors de la phase d’étude, l’architecte et son équipe ont essayé de représenter la lumière avec tous les moyens, comme les façades et les perspectives ; le résultat est tout simplement impressionnant. Tandis qu’en journée la lumière reflète l’architecture, en soirée l’ensemble ressemble à
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    Quand Outsign réenchante les lieux avec philosophie

    Par Nat Lecuppre, le 12 juin 2024
    Depuis ces dernières années, les enjeux climatiques sont omniprésents dans notre vie personnelle et professionnelle. Il est devenu impératif d’agir et de se mobiliser. Chacun est concerné et devient acteur pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, etc. Les architectes conscients de la gravité de ce sujet mettent au cœur de leurs projets l’engagement de développement durable. Un des acteurs les plus actifs et créatifs sur ce point est l’agence Outsign. L’agence d’architecture et de design Outsign pousse au maximum son expertise autour de l’économie circulaire. Elle essaie de proposer des concepts qui minimisent les déchets, maximisent les ressources avec toujours autant de créativité. Ce positionnement fort à un impact sur la méthodologie d’un concept. Tout est pensé pour que les projets soient qualitatifs et porteurs de sens. Une philosophie engagée. Outsign mène sa réflexion sur trois principes fondamentaux. À savoir, sur la conception de produits durables et réutilisables, le recyclage des matériaux et la régénération de l’écosystème (déchets organiques utilisés pour les sols…). Il s’agit de choisir les bons matériaux pour les bons espaces. Les projets doivent être pensés pour durer. L’impact des matériaux sur leur environnement doit être pris en compte. Les architectes priment l’épure et le fonctionnel, l’efficacité et l’utilisation « intelligente ». Un des projets qui caractérisent au mieux le travail d’Outsign dans ce domaine est Topaz. La réflexion RSE pour ce projet de bureaux de plus de 15 000 m2 doit servir d’exemple pour les projets d’architecture à venir. La Société de la Tour Eiffel, propriétaire de l’immeuble Topaz à Vélizy-Villacoublay (78), a confié à Outsign la réhabilitation et revalorisation de 5 270 m2 d’espaces communs. Les équipes Outsign ont primé la déconstruction sélective, le réemploi, la réutilisation et le recyclage des matériaux tout en faisant du sourcing de matériaux made in France / Europe. Le concept des architectes met tout en œuvre pour offrir une véritable expérience de travail à l’usager. Les espaces de vie sont redessinés. L’accès à la cafétéria permet une restauration rapide. Des alcôves sont installées dans celle-ci et dans le RIE pour favoriser le travail informel, et ce dans des conditions plus confortables. Un accès terrasse est créé ainsi qu’un coin détente avec un lounge et un babyfoot. Les espaces communs. Deux halls d’entrée (2 275 m2), une cafétéria (160 m2), un RIE, une terrasse, un dégagement et les paliers constituent les espaces communs. Pour renforcer le confort acoustique, de nouveaux faux-plafonds sont installés. Du mobilier est dessiné sur mesure (banque d’accueil, tables hautes, bar, alcôves, banquettes). Réutilisation des matériaux. Au RIE, on trouve beaucoup de matériaux réemployés et upcyclés. On a la faïence et le carrelage de fin de chantier pour sa terrasse, du bois MDF mélaminé réemployé pour le meuble sur mesure, des mobiliers éco-responsables (tabourets, chaises, suspensions lumineuses), des panneaux acoustiques en feutrine et plastique recyclé, des patères à partir de poignées de porte, des tables en volants de badminton. Une peinture à base d’algue Algo est utilisée. À la cafétéria, le sol est repris par un carrelage effet bois. Les panneaux acoustiques en fibres de bois minéralisées remplacent le faux-plafond. Les meubles sont fabriqués sur mesure (bar, tables, espace
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    Architecture un lieu

    Quand un laboratoire devient synonyme de « bien-être »

    Par Nat Lecuppre, le 22 mai 2024
    Aujourd’hui, les espaces médicaux et les laboratoires de santé sont, en termes d’ambiance et de process réceptif, perçus comme anxiogènes : accueil peu agréable, manque de confidentialité, salles d’attente déprimantes au mobilier désuet ou agencées au strict minimum. La première impression est loin de l’objectif premier de ces lieux et surtout des attentes de la patientèle. Les adresses médicales sont censées rassurer, être une première approche de la guérison… Le confort et la proximité sont les premiers attendus. Au lieu de cela, on devient souvent un numéro sur une liste d’attente dans un environnement peu rassurant. Le côté impersonnel accentuant le stress. Les doctoresses Alice Dufougeray et Anne-Sophie Daubié (pharmaciennes spécialisées dans le diagnostic et le traitement des infections bactériennes) ont mené à bien la création de Bioseine, laboratoire de biologie indépendant. Pour elles, il était impératif de changer ces codes avec une préoccupation : l’accueil des patients. Fort de ce constat, elles ont fait appel à l’agence de Gérard Gaillard, tertia-sd, pour pallier le mode réceptif existant et créer un lieu où l’on se sent bien, un labo nouvelle génération porteur des valeurs de Bioseine. tertia-sd stratégie & design d’espace s’adresse aux enseignes organisées en réseau et mène pour chaque projet une réflexion stratégique approfondie. Elle travaille en totale collaboration avec ses clients et leur insuffle au travers du design de la créativité pour obtenir au final une réalisation singulière. La vocation de tertia-sd est de créer toujours un environnement professionnel performant, accueillant et intuitif pour ses clients. La valeur d’usage est sa préoccupation première. tertia-sd s’adresse en priorité aux enseignes en repositionnement ou confrontées à une évolution de leur environnement. Bioseine est un laboratoire qui répond à toutes les attentes du patient voire plus. Il réinvente tout le parcours patient et lui offre une expérience unique au sein du labo. Le claim Bioseine annonce bien l’ambition, « le labo réinventé ». Le parcours, le concept d’espace et le fonctionnement, tout est repensé et orienté vers l’humain (patient et collaborateur), avec un impact écologique limité (du labo zéro papier à la livraison des prélèvements à vélo). Un parcours revisité. Mehdi Benkhira, directeur de création de l’agence tertia-sd, est un designer d’environnements de marques, avec une véritable expertise dans l’architecture commerciale. Avec talent, il a imaginé le concept de Bioseine. Le pré-accueil, l’enregistrement du dossier administratif, se fait en ligne avec un concept « clique & pique ». Ainsi, toutes les données pathologiques et examens souhaités sont préalablement enregistrés avant le rendez-vous physique au laboratoire. Avec deux avantages majeurs la confidentialité et l’intervention-vérification d’un biologiste avant le prélèvement. Dès l’entrée du laboratoire, on vient à votre rencontre et on vous oriente dans les lieux. Vous êtes attendu et accueilli. Avoir une personne aux petits soins dès l’entrée rassure, met en confiance et réduit fortement l’appréhension de l’examen. Le comptoir d’accueil / enregistrement n’existe plus. Le patient est directement invité à patienter dans un des espaces dédiés. Si le pré-accueil n’a pas été fait en ligne, une collaboratrice ou collaborateur du labo instruit le dossier avec le patient, des tablettes sont prévues à cet effet dans le premier espace d’attente. Le temps d’attente est

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