Architecture, l'esprit du lieu

Dernière ligne droite pour une distinction mondiale

Par Nat Lecuppre, le 6 mars 2025.
Image
© ATRA - ILIS Restaurant ©Evan Sung

Pour une agence d’architecture, la reconnaissance absolue est de voir son projet nominé pour le prestigieux Prix Versailles.

Créé en 2015, ce prix célèbre l’excellence en architecture et en design intérieur. Il prime les plus belles réalisations du monde dans les catégories suivantes : commerces, hôtels et restaurants. Elle récompense les transformations par l’architecture et le design d’espaces culturels et commerciaux. 

Le Studio Atra fondé par Alexander Diaz Anderson et l’architecte Grant Blakeslee ont réalisé le restaurant ILIS à Greenpoint, Brooklyn. Ce lieu gastronomique, sous l’égide du chef Mads Refslund, offre une expérience sensorielle où le design et la cuisine se marient. ILIS a été imaginé dans un ancien entrepôt de 418 m2 qui servait dans le passé à la fabrication de caoutchouc. Son architecture de style industriel est très prononcée avec des murs en briques et des chevrons en bois. Pour plus de luminosité, une lucarne d’angle à 5,20 m de haut surplombe le restaurant, le structure et laisse entrer la lumière naturelle. Les comptoirs d’accueils sculpturaux en métal oxydé et le mobilier choisi marquent la signature moderne et futuriste d’Atra. Qui est bien plus qu’un studio d’architecture, c’est aussi une marque de meubles haut de gamme qui les fabrique dans son usine à Mexico. 

Diaz Anderson aime préciser qu’il crée des espaces visuellement impressionnants mais profondément fonctionnels et engageants pour tous. Les espaces sont dynamiques et répondent aux attentes du chef. Une cuisine témoin est le cœur du restaurant. Les cuisiniers et les serveurs sous le regard de chacun deviennent des acteurs. La pièce maîtresse des lieux est un nuage, un carré aux coins arrondis qui surplombe la cuisine. Il permet de définir les espaces et d’atténuer les bruits. Atra s’est engagé pour un design durable dans les moindres détails, de la verrerie sur mesure de William Couig aux uniformes créés par Camilia Staerk. 

Avec ILIS, une nouvelle page des paysages culinaires et design s’écrit. Résultat du Prix Versailles : fin d’année. 

Galerie d'images (19)
    Partagez cet article autour de vous
    Facebook
    Twitter / X
    LinkedIn
    Pinterest
    E-mail
    À découvrir
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    La « Manu » devient un écrin pour le grand luxe

    Par Sipane Hoh, le 30 avril 2025
    À Riom, l’ancienne usine des tabacs que les Riomois appelaient la « Manu » accueille désormais une maroquinerie pour la grande marque du luxe Hermès. La réhabilitation a été menée avec habileté par TRACKS Architectes, et ce lieu complètement régénéré accueille des artisans formés localement aux divers savoir-faire de la maison. Édifiée dans les années 1900 et inscrite aux Monuments historiques depuis 2004, l’ancienne Manufacture des tabacs formait un site industriel à grand potentiel. La volonté étant de privilégier la reconversion, les architectes de TRACKS (Moïse Boucherie et Jérémy Griffon) accompagnés par l’agence d’architecte du patrimoine ABDPA ont composé avec l’existant tout en révélant certaines qualités de l’édifice tombé en désuétude depuis son abandon en 1975. Tout d’abord, rappelons que la destination globale de l’ensemble n’a pas changé. En effet, l’ancienne Manufacture des tabacs de Riom datant de 1877 prolonge la vocation manufacturière, se modernise encore une fois car certaines annexes se sont ajoutées au bâtiment d’origine en 1907 puis en 1936. Mandaté pour mener à bien le projet, l’agence d’architecture parisienne TRACKS Architectes a répondu avec brio aux différentes exigences de la maîtrise d’ouvrage : valoriser le déjà-là tout en préservant les qualités patrimoniales du site. Grâce aux différentes interventions sur les façades où le verre est omniprésent, la lumière naturelle pénètre jusqu’au cœur des ateliers. De même, le confort thermique et phonique sont assurés en matériaux biosourcés. Tout a été minutieusement étudié pour minimiser les déperditions énergétiques. Dans le but d’engendrer un énorme atrium autour duquel s’organisent les trois niveaux, les architectes ont procédé à un travail complexe dont le résultat est tout simplement remarquable. Par ailleurs, la façade classée ainsi que les toitures ont été soigneusement nettoyées et restaurées. Les fenêtres du rez-de-chaussée, quant à elles, ont été maintenues et prolongées jusqu’au sol. La gestion des déchets a été formidablement maitrisée : certains matériaux récupérés, comme les morceaux des poutres en béton provenant des travaux sur l’atrium, ou encore les pièces de métal récupérées lors des multiples restaurations, ont servi aussi bien à la fabrication de plusieurs mobiliers de jardin qu’à l’aménagement de la cour végétalisée. Réhabilitation, récupération et renouveau ont été les mots d’ordre d’une opération minutieusement pensée qui vient couvrir une surface de 7 000 m². Située à une quinzaine de kilomètres au nord de Clermont-Ferrand, ce lieu exceptionnel de création et de savoir-faire vient compléter le pôle auvergnat du groupe Hermès comprenant la maroquinerie de Sayat ainsi qu’une école des savoir-faire. Au cœur de la ville, non loin de la gare, la nouvelle Manufacture offre confort et bien-être aux usagers, qui disposent d’une grande facilité d’accès aux diverses infrastructures de transports ainsi qu’aux commerces locaux. Entièrement transformée, l’ancienne Manufacture est prête à entamer un nouveau chapitre de sa vie !
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Une étoile scintille depuis le Maroc

    Par Nat Lecuppre, le 17 mars 2025
    C’est une femme éclectique, aux mille et un talents, anticonformiste. Telle une étoile filante, elle brille dans tous les cieux de la mode, des accessoires, du parfum, de l’architecture d’intérieur… Il s’agit bien entendu de Stella Cadente. La flamme qui l’anime est sûrement l’émerveillement de la vie. Elle la croque à pleine dent. Elle ravive les lieux avec nuances et matières. La couleur lui permet de traduire sa passion. On reconnaît sa griffe dès le premier coup d’œil. Aucun de ses projets ne laisse indifférent. Tout récemment, cette épicurienne qui vit à Marrakech a réalisé avec son associé, Florian Claudel, l’hôtel Indigo Bordeaux Centre Chartrons. Le groupe IHG souhaitait un établissement au cœur de la ville mais à l’image du Cap-Ferret. Stella Cadente Studio a donc trouvé sa source d’inspiration sur la côte Atlantique. Leur concept a été de créer une ambiance chic et décontractée pour ce quatre étoiles de 100 chambres et suites, situé au 18, Parvis des Chartrons. Dépaysement assuré. Les architectes d’intérieur ont repris les éléments locaux tels que les cabanes de pêcheurs et les magnifiques villas de l’Océan. Les décors imaginés plongent les hôtes dans une immersion totale et leur assurent un séjour authentique. Pour créer cette ambiance, les matériaux retenus sont naturels (bois…). Au sol, du carrelage renforce ce côté chaleureux et vrai. Les couleurs douces et les textures organiques sont un clin d’œil à la nature environnante. Dans les chambres au style raffiné, une place primordiale est donnée au confort. Le mobilier a été chiné dans les brocantes des Chartrons pour renforcer le côté authentique et personnalisé. L’atmosphère est cosy. La convivialité et la détente se retrouvent dans les espaces communs. On découvre des espaces de vie ouverts et lumineux. Les lieux favorisent les échanges. De grandes tables, habillées de zellige (mosaïque ornementale marocaine), invitent les hôtes à des apéritifs mais aussi au coworking la journée. Dîner au 7e ciel. Le rooftop est animé par un univers coloré et chatoyant. Les couleurs sont acidulées (corail, turquoise, jaune clair). Il est dédié aux espaces de restauration (bar, dîner, apéritifs, snacking). Le mobilier marie zellige et rotin. Les styles d’assises sont variés et de hauteurs différentes. Le décor créé transporte les hôtes dans les cabanes à huîtres de la dune du Pilat. Côté restauration, l’offre food a été traitée par Paris Society, et Stella Cadente Studio a travaillé sur la déco. Le restaurant appelé Le Tchanqué évoque les cabanes en bois perchées sur pilotis, les cabanes tchanquées. La table du chef dans une alcôve offre une vue exceptionnelle sur la Garonne. On retrouve la signature de Stella Cadente Studio dans la salle de restauration circulaire. Des panneaux panoramiques de ciel et de nuages parent la rotonde. Un ensemble luminaire constitué de boules de rotin bleu trône au centre de l’espace. Il renforce l’impression de flottaison et d’univers. Les chambres se déclinent dans trois couleurs et reflètent le bassin d’Arcachon, la dune du Pilat et les cabanes ostréicoles. La chambre Sunset est couleur corail clair, la Pilat en jaune acidulé et la Lagune en bleu lagune. Toutes sont agrémentées d’objets et accessoires chinés. Ils marquent
    Image
    Architecture, l'esprit du lieu

    Art’chipel la nouvelle oasis urbaine de Marseille

    Par Sipane Hoh, le 17 janvier 2025
    Au cœur de l’oasis naturelle située dans le 8e arrondissement de Marseille prend place un programme immobilier inédit. Baptisé Art’chipel, il s’agit d’une réalisation menée par une main de maître signée OXO Architectes. L’ensemble habilement conçu propose des solutions multiples pour un véritable bien-être. À Marseille, rue Callelongue, entre le commissariat de Sainte-Anne et les terrains de sport du SMUC (Stade Marseillais Université Club), sur une parcelle où la MGEN avait installé ses bureaux au milieu des années 1970, une multitude de formes courbes se détachent d’un écrin de verdure. Ici, c’est la nature en ville qui prend place sur une ancienne friche et constitue un remarquable cadre locatif aux nouveaux habitants. Pour mener à bien leur projet, Nexity et sa filiale Apollonia ont fait appel à OXO Architectes (Manal Rachdi), l’agence reconnue pour ses réalisations faisant cohabiter avec tact architecture et végétation. Cette fraction de ville a constitué ainsi un terrain de jeu idéal pour y installer une architecture soucieuse de son environnement. Fidèle à ses principes, Manal Rachdi a conçu un projet qui s’implante dans les cinq espaces boisés sur place. « Il y avait déjà un paysage existant, une multitude d’arbres et un enclos végétalisé. L’idée, c’était de s’insérer là où c’était possible sans jamais toucher aux arbres qui étaient en bonne santé, en se mettant sur les zones vides de la parcelle », souligne Manal Rachdi. La réalisation est donc née de ces vides déjà là, sur les petites clairières où l’architecte a mis délicatement le bâti tout en gardant la végétation existante y compris les arbres de 15 de haut. « On a même enclavé une partie, devenue zone de développement de biodiversité, qu’on a protégée », ajoute l’architecte dont l’intervention ressemble à de la chirurgie esthétique, empreinte de précision et de rigueur. Le bien-être avant tout. « Dans ce projet, on a utilisé toute la stratégie de camouflage en réfléchissant les arbres sur l’architecture elle-même. Notre volonté était qu’il y ait un écho entre l’architecture et le paysage existant, on a créé des terrasses de différents niveaux accessibles et partagées par l’ensemble des habitants », souligne le fondateur d’OXO Architectes. Outre le respect de l’écosystème, la réalisation se soucie du bien-être des habitants. En effet, plusieurs solutions innovantes attestent du développement du confort individuel et collectif. Au milieu d’une végétation qui mêle d’ancestraux chênes et cèdres, des interstices de verdure sont reliées entre elles par des cheminements piétons végétalisés. L’équilibre entre la nature et l’humain constitue le fondement de la construction d’une ville durable, c’est pourquoi Art’chipel s’inscrit parfaitement et de façon pérenne dans la silhouette urbaine du quartier. Les diverses entités se retirent derrière des terrasses courbes rythmées par des brise-soleil ajourés à double face. Une certaine grâce en phase avec la végétation omniprésente se dégage des lieux. La communion avec la nature se prolonge jusqu’aux intérieurs agrémentés d’une multitude d’atriums à ciel ouvert assurant la luminosité des logements. Mais l’architecture ne serait pas globale sans la vie des habitants. C’est pourquoi un soin particulier a été apporté aux divers espaces d’intimité avec des lieux qui favorisent la rencontre, l’échange ainsi que

    Laisser un commentaire

    quinze + neuf =